En parallèle de cette augmentation, la franchise médicale restera plafonnée à 50 euros annuels par personne. Le gouvernement espère récupérer 600 millions d’euros de manière annuelle grâce à cette mesure.
Une double peine pour les patients et 600 millions d’euros dans les caisses de l’État. Comme l’a appris BFMTV ce mardi, la franchise médicale, c’est-à-dire ce qui reste à la charge du patient lorsqu’il achète une boite de médicaments remboursés, devrait passer de 50 cents à 1 euro à compter du 1er janvier prochain. Une augmentation réalisée dans le cadre du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale du gouvernement.
En revanche, et cela ne devrait pas changer, cette franchise restera plafonnée à 50 euros annuels par personne. Comme c’était déjà le cas, les mineurs, les femmes enceintes et les patients bénéficiaires de la CSS (Complémentaire Santé Solidaire) et de l’AME (Aide Médicale d’État) resteront exonérés de cette franchise.
Régression sociale et double peine
Cette augmentation, voulue depuis plusieurs semaines par le gouvernement, est fraîchement accueillie par les représentants des patients et usagers. Pour Gérard Raymond, président de France Assos Santé, principale fédération des associations de patients, le message est sans équivoque: « franchement, les franchises, c’est non! ».
« C’est pour nous la double peine: être malade, et devoir payer pour pouvoir avoir ses médicaments », dit-il.
Grâce à cette mesure, Bercy espère une manne de 600 millions d’euros annuels, bien loin des 7 milliards de déficits de l’Assurance maladie. De plus, comme l’avance à BFMTV Frédéric Bizard, professeur d’économie à l’ESCP et président de l’Institut Santé, cette augmentation forcément impopulaire est un vrai risque politique pour le gouvernement.
« C’est une mesure qui porte l’effort sur la classe moyenne et les personnes malades de cette classe moyenne. Elle est régressive socialement et n’est pas sans risques politiquement », dit-il.
Dans un communiqué daté du 12 septembre, la Fédération française des diabétiques annonçait déjà s’opposer à cette augmentation « qui toucherait de plein fouet les personnes les plus vulnérables. »
Début septembre, au micro de BFMTV, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire avait pour sa part estimé que le doublement de la franchise était un « principe de responsabilité », mais en aucun cas « un impôt ni une taxe. »
« D’autres pour qui ce sera un vrai problème »
Interrogés par BFMTV, des Français se disent partagés par cette mesure. « On n’est pas tous au même niveau, et je pense qu’il y a des gens qui peuvent se le permettre et d’autres pour qui ce sera un vrai problème », dit l’une d’entre elles.
« C’est je pense une bonne gestion par rapport aux abus et par rapport aux gens qui surconsomment les médicaments alors qu’ils n’en ont pas forcément besoin », enchérit un second.
Depuis la généralisation du tiers payant en 2016, la franchise est rarement payée directement par les patients, mais généralement déduite des remboursements de soins ultérieurs par l’Assurance maladie.
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