il y a-t-il une hausse des cas, notamment chez les jeunes femmes?

Le nombre de personnes touchées par ce cancer – le plus fréquent chez les femmes – continue d’augmenter. Cette hausse est liée à différents facteurs, notamment le vieillissement de la population et les modifications de nos modes de vie.

L’influenceuse Caroline Receveur a annoncé ce mardi sur son compte Instagram être atteinte d’un « cancer du sein agressif ». Depuis plusieurs années, l’influenceuse Emilie Daudin (The Brunette) documente son combat contre son cancer du sein triple négatif. La journaliste météo de BFMTV Virgilia Hess a été diagnostiquée d’un même cancer durant sa grossesse.

Le cancer du sein touche-t-il de plus en plus les femmes jeunes, âgées de moins de 40 ans? « L’incidence du cancer du sein augmente: il y a chaque année de plus en plus de nouveaux cas en France », détaille auprès de BFMTV.com la Dr Florence Coussy, spécialiste du cancer du sein à l’Institut Curie.

Selon les récents chiffres de l’Institut National du Cancer, le nombre de nouveaux cas estimés en 2023 est de plus de 61.000 en France, contre 58.000 en 2018.

« Oui, il y a plus de cancers du sein chez les jeunes femmes mais ce n’est pas spécifique: il y a une augmentation dans la population globale », résume Florence Coussy.

5% de femmes de moins de 40 ans

Les moins de 40 ans représentent moins de 5% des personnes atteintes par ce cancer mais cela représente tout de même plus de 3000 nouvelles jeunes femmes concernées chaque année dans le pays.

Les facteurs de risque sont multiples. Le sexe d’abord, si les hommes peuvent être touchés, le cancer du sein affecte en grande majorité les femmes. L’âge ensuite, puisque l’âge moyen des personnes concernées reste de 63 ans et que près de 80% des cancers du sein se développent après 50 ans.

Il existe toutefois d’autres causes. Chez les jeunes femmes, le poids des antécédents familiaux est plus important, tout comme celui de l’altération génétique, ces prédispositions aux cancers, qui est plus fréquente (explique 10% des cas contre 5% dans la population globale).

Évolution des modes de vie

Comme l’explique Florence Coussy, la hausse de l’incidence du cancer du sein est liée au fait que la population française augmente et vieillie. Néanmoins, les modes de vie ont également évolué.

« La consommation de tabac chez les femmes est un vrai problème », pointe la médecin.

Le tabac mais aussi l’alcool, le manque d’activité physique ou l’obésité – selon l’Institut du Sein, on estime que 10% des cancers du sein survenant après 50 ans sont liés au surpoids – sont des facteurs de risque important.

Des facteurs « hormonaux »

À tout cela s’ajoutent également des « facteurs hormonaux ». On sait aujourd’hui que certains sont protecteurs: avoir ses premières règles tard, avoir à l’inverse une ménopause précoce ou encore le fait d’avoir un enfant tôt. « En fait, une exposition longue aux hormones est un facteur de risque », résume Florence Coussy.

De nos jours, les femmes ont leur premier enfant plus tard, et le nombre d’enfants par femme a diminué au cours des dernières décennies. En outre, l’âge des premières règles a avancé passant de 15 ans en 1850 à 12,6 ans aujourd’hui, selon l’Institut national d’études démographiques. Tout cela a une influence sur l’incidence du cancer du sein en France.

Il n’existe pas de dépistage organisé pour les jeunes femmes: une mammographie doit être répétée tous les deux ans entre 50 et 74 ans. Toutefois, Florence Coussy insiste sur l’importance d’un suivi gynécologique régulier. Pour rappel, à partir de 25 ans il est recommandé d’avoir une palpation par un médecin, un gynécologue ou une sage-femme tous les ans et il est également possible de réaliser des autopalpations.

Comme l’explique la spécialiste, la question d’abaisser le seuil de dépistage généralisé se pose également, notamment avec des processus personnalisés en fonction des facteurs de risques de chaque femme.

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