Les autorités rappellent également que neuf départs de feu sur dix sont d’origine humaine « et principalement le fait d’une imprudence ». En outre, la hausse des températures et la baisse des précipitations liées au dérèglement climatique augmentent les risques.
Un appel à la prudence. Il fait très chaud sur l’Hexagone ce dimanche 11 août et 25 départements sont placés en vigilance orange canicule. Les autorités recommandent de boire de l’eau plusieurs fois par jour, d’éviter de sortir aux heures les plus chaudes de la journée, de limiter les activités sportives et physiques.
Autre menace accentuée par la chaleur: les feux de forêts. Météo-France indique que huit départements de la moitié sud sont à « risque élevé » d’incendie ce dimanche: la Gironde, le Tarn-et-Garonne, la Haute-Garonne, l’Aude, le Vaucluse, l’Hérault, le Var et les Alpes-de-Haute-Provence.
Cette classification signifie que « les conditions météorologiques aggravent significativement le risque de départ et de propagation de feux de forêt et de végétation comparativement aux normales estivales » et que « le risque de feux peut être localement très élevé ».
En outre, de nombreux autres départements sont placés en vigilance jaune dans le sud et l’ouest du pays.
Neuf feux sur dix d’origine humaine
Cette « météo des forêts », un bulletin quotidien qui couvre les mois de juin à septembre, a pour but de donner une indication sur la probabilité de déclenchement d’incendie mais « n’informe pas sur les incendies en cours ou à venir ».
Météo-France souligne qu' »un niveau de danger faible ne signifie pas l’absence de risque d’incendie sur le département ».
Les autorités rappellent également que neuf départs de feu sur dix sont d’origine humaine « et principalement le fait d’une imprudence ». Quelques bons réflexes doivent donc être adoptés pour limiter les risques.
Des règles à respecter
D’abord, les barbecues ne doivent pas être organisés en forêts ou dans des lieux à risque mais plutôt à domicile, « sur une terrasse et loin de la végétation ».
Même chose pour la cigarette, Météo-France appelle à ne pas fumer en forêt et surtout à jeter ses mégots dans un cendrier. Une loi votée en juillet 2023 interdit d’ailleurs de fumer dans tous les bois et forêts lors des périodes à risque d’incendie.
Les travaux doivent être réalisés « loin de la pelouse et des herbes sèches » pour limiter les conséquences en cas d’étincelles et il est nécessaire de prévoir un extincteur à portée de main en cas de départ de feu. En outre, les combustibles et matériaux inflammables doivent être stockés « dans un abri fermé ».
Si vous êtes témoin d’un début d’incendie, il faut donner l’alerte en appelant le 112, le 18 ou le 114 (personnes malentendantes). Mettez-vous à l’abri « dans une habitation débroussaillée en attendant l’intervention des secours », indique le ministère de la Transition écologique, qui rappelle que « la voiture n’est pas un abri sûr car elle pourrait brûler ».
Un risque aggravé par le dérèglement climatique
Fin juillet, l’Institut national de la recherche agronomique (Inrae) a publié une étude montrant que le dérèglement climatique va « attiser » le risque de feux de forêt à « des niveaux inédits ».
« Les feux de forêts qui concernent des surfaces importantes (plus de 20 hectares) – historiquement concentrés sur le pourtour méditerranéen et la Corse, la Gironde, les Landes et le Lot-et-Garonne – vont s’étendre à de nouvelles régions dans les années à venir », alerte l’Inrae.
Où donc? Le Haut-Languedoc, les Causses, les Cévennes et les Monts d’Ardèche, l’arrière-pays provençal, les deux tiers nord des Landes et une partie de la Dordogne sont concernés par cette expansion.
Par ailleurs, dans les zones précédemment touchées, soit le Sud-Ouest et le Sud-Est, un phénomène « d’intensification des grands feux (plus de 100 hectares) » est annoncé. Aujourd’hui, ces phénomènes arrivent en moyenne sept fois par an, selon un calcul basé sur des observations de la période 2001-2020.
Mais d’ici 2050, le total devrait atteindre dix. Dans un scénario à très fort réchauffement climatique, un total de 20 pourrait être atteint à l’horizon 2090, selon les projections les plus pessimistes de l’Institut.
« Lors des années extrêmes qui se produisent en moyenne moins d’1 fois par décennie, on pourra atteindre jusqu’à 40 grands feux par an, quel que soit le scénario, contre 18 aujourd’hui », avertit l’Inrae.
Les feux de forêts, émetteurs de CO2
Selon les experts, le changement climatique d’origine humaine augmente la sévérité et la fréquence des canicules, mais aussi leur précocité ou leur survenue tardive. En France, on observait avant 1989 « en moyenne une vague de chaleur tous les cinq ans », alors que « depuis 2000 elles se produisent à une fréquence annuelle », selon Météo-France.
En outre, si les incendies sont intensifiés par le dérèglement climatique, ils en sont également un contributeur. En effet, en plus des enjeux de sécurité, de santé publique et de biodiversité, les feux de forêt pèsent sur notre bilan carbone.
En brûlant, les forêts rejettent dans l’atmosphère d’importantes quantité de dioxyde de carbone (CO2), principal gaz à effet de serre qui contribue au réchauffement de la planète.
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