Faute de lits de réanimation disponibles en Île-de-France, un nourrisson transféré au CHU de Rouen

Un nourrisson de deux mois a dû être transféré à plus de cent kilomètres de chez lui pour obtenir des soins de réanimation pour sa bronchiolite dimanche 13 août.

Nouvelle illustration de la crise dans les hôpitaux français. Un nourrisson est hospitalisé à plus de 100 kilomètres de chez lui, a appris BFMTV auprès de l’Agence régionale de santé d’Île-de-France, confirmant une information de nos confrères du Parisien. L’enfant de deux mois, originaire des Hauts-de-Seine, a eu besoin de soins de réanimation pour sa bronchiolite. Faute de places dans les hôpitaux franciliens, il a dû être transféré dimanche soir au CHU de Rouen.

Un transfert ayant eu lieu « pour assurer la qualité et la sécurité de sa prise en charge », justifie l’ARS Île-de-France auprès de BFMTV.

« Ce n’est pas quelque chose de normal »

Cette source évoque « une problématique très ponctuelle de disponibilité de lits en réanimation pédiatrique dans la nuit du dimanche 13 au lundi 14 août ».

« La situation est désormais revenue à la normale avec une augmentation des disponibilités de lits en réanimation pédiatrique en Île-de-France », assure l’Agence régionale de Santé.

Reste que cet épisode au milieu du mois d’août ne passe pas inaperçu. « Transférer un nourrisson en situation critique à plus de 100 ou 200 kilomètres n’est pas quelque chose qu’on peut considérer comme normal », déplore au micro de BFMTV Azzedine Ayachi, responsable du Smur pédiatrique 93.

« La famille était désemparée »

Dans les colonnes du Parisien, le chef du Smur 92, Gilles Jourdain, tire la sonnette d’alarme. « Depuis mon retour de vacances, début août, la situation est extrêmement tendue », explique-t-il.

« Les équipes ont fait trois fois le tour des places disponibles dans les cinq services d’Île-de-France ayant les compétences nécessaires pour ce type de soins. Rien, zéro lit. Nous avons dû le conduire à Rouen, la structure la plus proche », raconte le médecin, bientôt à la retraite.

« La famille était désemparée. Avoir un enfant malade est déjà très dur, le voir partir loin de chez lui rajoute de l’inquiétude et de la colère », souligne Gilles Jourdain.

« Si cela continue ainsi, on ira au casse-pipe »

Dans Le Parisien, le médecin explique qu’aucune place n’est disponible dans les services pédiatriques de plusieurs hôpitaux de la capitale: « Necker, Robert-Debré, Kremlin-Bicêtre ou à Raymond-Poincarré. »

« Je ne suis pas devin sur l’ampleur des épidémies à venir (…), mais on nous met clairement dans des conditions difficiles pour affronter la rentrée. Si cela continue ainsi, on ira au casse-pipe », alerte Gilles Jourdain.

Interrogé il y a quelques jours au sujet de la crise dans les hôpitaux français, le ministre de la Santé Aurélien Rousseau a appelé « à la responsabilité et à l’appui de tous ». Reconnaissant « une tension extrêmement forte » dans certains secteurs, il a aussi salué le travail de son prédécesseur François Braun, qui a réussi à « anticiper » les tensions.

Ariel Guez avec Caroline Dieudonné

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