Presque 10 ans jour pour jour après la publication d’un bulletin météo futuriste du 18 août 2050 où le mercure tutoyait les 40° sur une grande partie de l’Hexagone, la cheffe du service météo de TF1 alarme dans Ouest-France sur ces températures devenues « monnaie courante ».
Il y a 10 ans, presque jour pour jour, l’animatrice Évelyne Dhéliat présentait un bulletin météo futuriste de l’Hexagone. Il anticipait les températures du 18 août 2050, se basant sur l’extrapolation de prévisions Météo France, expliquait-elle alors. Dix ans plus tard, la prévision semble pourtant presque anodine. Avec 26 années d’avance.
« Le réchauffement climatique est aujourd’hui avéré et nous sommes déjà au pied du mur! », alerte la cheffe du service météo de TF1 dans les colonnes de Ouest-France ce 16 août 2024.
Aux sceptiques, en ouverture de son bulletin météo, Évelyne Dhéliat défendait le sérieux de l’alerte lancée par ce bulletin. « Alors me direz-vous, tout ceci n’est que fiction pour 2050. Ne croyez pas que ce bulletin soit sorti de mon imagination, puisqu’il a été formulé avec beaucoup de sérieux par Météo France. D’ailleurs, souvenez-vous, ces températures c’est du déjà vu », citant la canicule de l’été 2003.
Un mercure à 40°C devenue « monnaie courante »
Pour autant, Évelyne Dhéliat confie ce 16 août avoir été « très étonnée » par ce bulletin météo. « Des températures de 40°C n’existaient quasiment pas à cette époque », raconte la présentatrice au quotidien régional. Elles sont devenues depuis monnaie courante ».
À l’été 2019, avec 3 décennies d’avance, la France subit une vague de chaleur d’une intensité exceptionnelle. La réalité dépasse alors la fiction. Dans le bulletin futuriste, une large partie de la France atteignait le 40°C symbolique. Et pas seulement dans le sud. 42 à Lyon, 41 à Strasbourg ou encore 40 dans la capitale.
Le 23 juillet 2019, 40°C sont enregistrés à Rennes et Bordeaux, le 25, Lille et Paris étouffent sous plus de 41°C. « Ce ne sont pas des températures en plein cagnard, mais des relevés effectués par une station météo à l’ombre et à l’abri du vent, précise Évelyne Dhéliat, je vous laisse imaginer ce que ça donne en plein soleil… »
Depuis 2014, records de chaleur battus annuellement
« Il est prévu jusqu’en 2050 que nous risquons d’avoir une canicule 1 été sur 4 en France », alertait en 2014 Évelyne Dhéliat. Depuis lors, la France a connu chaque été au moins un épisode de canicule.
Déjà en cette année 2014, il a été observé que les mois d’avril, mai, juin, août et septembre ont été les plus chauds jamais enregistrés sur la planète. Dix ans plus tard, les records continuent d’être battus.
Selon les données publiées jeudi par Copernicus, le programme européen d’observation de la Terre, le mois de juillet 2024 a été le deuxième mois le plus chaud enregistré sur Terre… juste derrière juillet 2023.
L’enjeu des conférences sur le climat
Ce bulletin est publié pour la première fois en amont de la Cop20 qui s’est tenue en 2014 au Pérou. Objectif fixé à l’issue de ce grand raout international: limiter à 2°C la hausse de la température de la planète.
Un an plus tard, à Paris, la Cop21 est historique. « Les membres du Giec rappellent l’urgence de parvenir à un accord sur le climat ». Nouvel objectif: juguler la hausse moyenne des températures à 1,5° d’ici 2050.
Un défi en passe d’être perdu. Entre février 2023 et janvier 2024, la température mondiale de l’air à la surface du monde a été de 1,52°C supérieure à la période 1850-1900, selon les données de l’observatoire européen Copernicus.
À Ouest-France, Évelyne Dhéliat l’affirme: elle refuse la résignation ou le « catastrophisme ». « Il n’est pas question d’affoler les gens ni de dire qu’on va revenir à la lampe à pétrole ».
Une volonté pour la cheffe du service météo de TF1: convaincre ses téléspectateurs qu’ils ont « la possibilité d’agir » contre le réchauffement climatique.
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