Salomé Vincendon

L’Europe connait actuellement une hausse du nombre de cas de Covid-19. Si le pass sanitaire a quasiment disparu chez nos voisins, le port du masque reste encore obligatoire dans de nombreux lieux.

L’arrivée de l’été rime cette année encore en Europe avec une remontée des cas de Covid-19, portée par de nouveaux sous-variants d’Omicron, qui suscite des appels à la vigilance. De nombreux pays européens sont en effet confrontés depuis quelques semaines à une nouvelle accélération des contaminations, une situation qui mène au maintien des restrictions en place, et pourrait conduire au retour de certaines mesures sanitaires.

L’ECDC (centre européen des maladies) a appelé les pays européens à « rester vigilants », en maintenant des systèmes de tests et de surveillance, et en vaccinant les plus fragiles.

« Il est important de continuer à surveiller la gravité et la charge de morbidité, en particulier chez les personnes âgées », explique l’organisation dans un point hebdomadaire.

• Au Portugal, le masque obligatoire dans les transports

Premier touché, le Portugal a connu en mai une augmentation marquée des nouveaux cas, qui a culminé début juin à près de 30.000 contagions par jour. La vague a, depuis, commencé à refluer, mais des mesures sanitaires restent en place pour éviter les contaminations.

Les voyageurs entrant au Portugal doivent ainsi présenter obligatoirement un certificat de vaccination – dans le cadre du certificat covid numérique européen – ou un certificat de test négatif (test antigénique valable 24 heures ou test RT-PCR valable 72 heures) ou encore un certificat de rétablissement de la Covid-19 (valable entre 11 et 180 jours après le premier test positif).

Sur place, les résolutions prises par le gouvernement le 21 avril dernier ont levé « un certain nombre d’obligations, en particulier le port du masque dans les espaces fermés », écrit le ministère des Affaires étrangères français.

Le port du masque reste toutefois obligatoire « dans les lieux où les personnes qui les fréquentent sont particulièrement vulnérables » comme les services de santé, ou « dans les lieux caractérisés par une utilisation intensive », comme les transports en commun et les taxis. Et les autorités portugaises ont lancé une campagne « été en toute sécurité », pour inciter les gens à porter un masque sanitaire dans des situations à risque.

• L’Italie en pleine hausse du nombre de cas

Egalement affectée, l’Italie a comptabilisé environ 50.000 nouveaux cas chaque jour la semaine dernière, contre 30.000 la semaine précédente, selon les données du ministère de la Santé. « Malgré la période estivale au cours de laquelle de nombreuses activités se déroulent à l’extérieur, on constate une aggravation généralisée du risque épidémique », écrit le ministère dans un point du 22 juin. En ce sens, plusieurs mesures de protection sanitaire sont maintenues dans le pays.

L’Italie a ainsi décidé mi-juin de prolonger l’obligation de porter des masques FFP2 dans les transports publics (sauf dans les avions) jusqu’au 30 septembre. Le masque – FFP2 ou chirurgical – est aussi obligatoire « dans les établissements de santé, les établissements d’hébergement pour personnes âgées, les hôpitaux et les structures sanitaires », précise France Diplomatie.

Toutefois, « à compter du 1er juin 2022, le pass sanitaire n’est plus exigé pour entrer sur le territoire italien. Les autorités italiennes ne demandent donc plus de preuve de vaccination, de guérison ou de test », écrit l’ambassade de France en Italie.

• Le port du masque obligatoire dans certains lieux en Espagne

Le nombre de cas de Covid-19 en Espagne a également augmenté ces derniers jours. Le 22 juin 2022, le nombre de nouveaux cas positifs dans le pays était de 68.186, contre 48.272 le 16 juin 2022. Face à cette hausse, certaines régions réfléchissent à remettre en place des mesures sanitaires.

Actuellement, « l’ensemble du territoire espagnol est soumis aux règles de la ‘nouvelle normalité’, qui prévoient notamment: le port du masque obligatoire pour toute personne de plus de 6 ans dans les établissements de santé, y compris les pharmacies, dans les résidences pour personnes âgées ainsi que dans tous les transports publics » et « le respect des gestes barrières », explique l’ambassade de France en Espagne.

Mais d’autres pourraient être ajoutées dans certaines régions. En Catalogne, face à la hausse des cas, le ministre de la Santé a ainsi « demandé que les personnes âgées et vulnérables retrouvent l’usage du masque dans les lieux fermés ou mal aérés », relève le journal La Vanguardia.

Les autorités sanitaires espagnoles appellent en tout cas la population à « faire la fête en bonne santé » cet été en se faisant vacciner, si ce n’est pas déjà le cas.

A noter toutefois que pour les personnes en provenance de l’Union européenne – ou pays associés Schengen – il n’y a plus de restrictions de déplacements vers l’Espagne par voie terrestre, aérienne ou maritime. Certains points de passages transfrontaliers restent cependant fermés à la circulation, rappelle France Diplomatie.

• Des restrictions différentes selon les régions allemandes

L’Allemagne subit elle aussi une nouvelle vague de contaminations. « Le nombre d’infections transmises a augmenté d’environ 75.000 cas la semaine dernière par rapport à la semaine précédente », écrivait l’Institut Robert Koch sur Twitter le 23 juin. Le président allemand de l’Association médicale mondiale, Frank Ulrich Montgomery, a prôné la semaine dernière l’adoption rapide d’une « boîte à outils » avec masque, vaccination et limitation des contacts, pour ralentir la propagation du virus.

L’ouest du pays reste pour le moment la zone la plus touchée par les contaminations, et avec le système fédéral en place en Allemagne, chaque région a ses propres règles.

« Il convient de respecter les mesures de distanciation physique et les obligations locales du port du masque (FFP2 ou chirurgical) notamment dans les transports en commun, les Ehpad et hôpitaux », écrit ainsi l’ambassade de France en Allemagne. « Il est recommandé de vérifier auprès du Land du lieu de séjour les dispositions prises en matière de réglementations sanitaires. »

Depuis le 1er juin, il est en revanche possible d’entrer en Allemagne sans preuve de vaccination, de guérison ou de test négatif. « Cette nouvelle réglementation est applicable jusqu’au 31 août 2022 », explique France Diplomatie, ajoutant que « les voyageurs restent soumis à l’obligation de signaler aux autorités sanitaires allemandes du lieu de séjour toute apparition de symptômes liés à la Covid-19 durant les 10 jours après l’entrée sur le territoire allemand, même en cas de test négatif ou de vaccination complète. »

• Au Royaume-Uni, le port du masque non obligatoire mais « fortement recommandé »

Au Royaume-Uni, les infections quotidiennes sont de nouveau à la hausse. Le nombre de personnes testées positives est en hausse de 33% sur les sept derniers jours en Angleterre et surtout, le nombre d’hospitalisations grimpe, selon les données des autorités sanitaires.

En conséquence, le gouvernement anglais « recommande de maintenir autant que nécessaires des comportements prudents: privilégier les rencontres en extérieur, se rassembler en groupes plus réduits et pour une durée moindre que ce que l’on ferait normalement, porter un masque dans les transports en commun, maintenir autant que possible une distance d’au moins un mètre dans l’espace public », explique France Diplomatie.

En Irlande du Nord, en Écosse, et au Pays de Galles également, si le port du masque n’est plus obligatoire, il est à chaque fois « fortement recommandé » par les autorités sanitaires, notamment dans des situations de foule ou quand la ventilation du lieu est mauvaise. L’importance du respect des gestes barrières est également rappelé, ainsi que la nécessité de se vacciner si ce n’est pas déjà fait.

Si vous voulez vous rendre au Royaume-Uni, il n’est désormais plus nécessaire de justifier un schéma vaccinal complet ou de présenter le résultat d’un test négatif. Il vous faudra toutefois bien penser à prendre votre passeport.

• 300 euros d’amende en cas de non-port du masque en Grèce

Le nombre de cas de Covid-19 en Grèce est également en hausse ces derniers jours, et selon les médias grecs, le pic de l’épidémie est attendu à la mi-juillet. Cette augmentation est une vraie inquiétude pour ce pays qui vit en bonne partie du tourisme, au début de la saison estivale.

Pour le moment, « le port du masque (de type FFP2 ou KN95) est obligatoire dans les transports en commun urbains et partout ailleurs dans les situations où les règles de distanciation ne peuvent s’appliquer », souligne l’ambassade de France en Grèce, ajoutant qu’en « cas de non-port du masque dans les espaces où il est exigé, les contrevenants sont passibles d’une amende administrative de 300 euros. »

D’autre part, la présentation du pass sanitaire reste obligatoire dans les lieux de santé ou de soins, et « un test de dépistage peut être exigé à l’entrée de ces établissements ». Il convient également « d’observer les mesures barrières en tout lieu et en toute circonstance ».

Toutefois, « depuis le 1er mai 2022, la Grèce a suspendu ses restrictions d’entrée sur son territoire depuis l’étranger quel que soit le pays d’origine. Aucun document sanitaire (certificat de vaccination ou de guérison), aucun test de dépistage n’est requis pour l’embarquement ou le passage des frontières », explique France Diplomatie.

Compte tenu du caractère très évolutif de la situation sanitaire liée au Covid-19, il est recommandé de consulter régulièrement les différents sites officiels des pays cités ci-dessus, ainsi que la plateforme du ministère des Affaires étrangères français, pour s’informer sur de potentiels réévaluations des mesures sanitaires en place et des conditions d’accès aux territoires.

Salomé Vincendon Journaliste BFMTV

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