en pleine COP 29, la France en colère après les propositions de l'Azerbaïdjan

La possibilité d’un accord entre pays riches et pays en développement autour d’un montant pour encourager le développement des énergies bas carbone, s’éloigne lors de la conférence climatique. « On ne peut pas travailler » sur l’accord proposé par l’Azerbaïdjan, « qui nous renvoie plusieurs mois en arrière », regrette Agnès Pannier-Runacher.

La France veut mettre sous pression l’Azerbaïdjan en pleine COP 29 à Bakou ce jeudi 21 novembre. La publication du projet qui doit servir de base de négociation autour du chiffre d’aide financière à la COP29, a suscité la colère d’Agnès Pannier-Runacher.

« Le projet de texte qui a été diffusé cette nuit par la présidence de la COP29 sur l’objectif de finance climat est inacceptable. On ne peut pas travailler sur cette base, qui nous renvoie plusieurs mois en arrière », écrit la ministre de la Transition écologique.

L’UE, premier contributeur mondial à la finance climatique

Il faut que l’ébauche publié jeudi matin par la présidence azerbaïdjanaise de la conférence de l’ONU étale les divisions et ne satisfait personne, notamment les pays européens.

L’UE est au centre du jeu à la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP29), en tant que premier contributeur mondial à la finance climatique, et grâce aux lignes de communication qu’elle entretient avec à la fois la Chine et les pays vulnérables, notamment les petits Etats insulaires.

Un texte provisoire de 10 pages a été publié par la présidence au petit matin, tentant de résumer les positions sur le nouvel objectif d’aide financière que la conférence est censée fixer. Et force est de constater qu’elles sont encore très éloignées, du moins sur le papier. Impossible par exemple de trouver le moindre montant précis.

« Une insulte aux millions de gens sur le front du changement climatique »

L’absence de chiffrage pour les pays riches « est une insulte aux millions de gens sur le front du changement climatique », a réagi Jasper Inventor, chef de la délégation de Greenpeace International à Bakou.

Le Kényan Ali Mohamed, qui représente les pays africains, insiste sur cette absence de chiffrage: « Nous avons besoin que les pays développés s’engagent urgemment sur ce point. »

Les pays développés fournissent aujourd’hui une centaine de milliards de dollars d’aide financière aux pays en développement pour qu’ils s’adaptent au changement climatique et investissent dans les énergies bas carbone. La COP29 doit fixer un nouvel objectif d’aide jusqu’à 2030 ou 2035.

Pannier-Runacher réclame « des chiffres réalistes »

La première option du texte publié jeudi reflète les exigences des pays en développement. Sans s’avancer sur un chiffre précis, elle demande que « X » milliers de milliards de dollars par an soient fournis par l’argent public des pays riches actuellement obligés de contribuer selon les textes onusiens – essentiellement Europe, Etats-Unis et Japon – et par des fonds privés associés, « sur la période 2025-2035 ».

Soit bien plus que les 100 milliards que les pays riches s’étaient engagés à fournir sur la période 2020-2025. Une option irréaliste pour les pays riches, a fortiori en période de resserrement budgétaire.

« La France et l’Union européenne souhaitent un texte qui affecte les financements vers les pays les plus vulnérables, reconnaisse le potentiel des financements innovants et propose des chiffres ambitieux mais réalistes », tance ainsi Agnès Pannier-Runacher sur X.

Rentrer chez soi « avec un niveau égal de mécontentement »

Surtout que cette option ne prévoit aucun élargissement de la liste des contributeurs à des pays comme la Chine, Singapour ou le Qatar.

La deuxième option résume le point de vue des pays riches: l’objectif financier serait « une augmentation de la finance mondiale pour l’action climatique » à « X » milliers de milliards de dollars par an « d’ici 2035 », sans préciser la part des pays développés.

L’initiative revient désormais à la présidence azerbaïdjanaise de la conférence.

Il faudra qu’elle trouve le bon d’équilibre pour soumettre aux près de 200 pays de la COP un texte acceptable, et qui permette à chacun de rentrer chez soi « avec un niveau égal de mécontentement », selon les mots à l’AFP du négociateur en chef azerbaïdjanais, Ialtchine Rafiev.

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