Selon le président du Conseil départemental, il s’agit de procéder à des diagnostics arbre par arbre afin de déterminer ceux qui présentent le plus de danger pour les automobilistes, et de les abattre.
Abattre des arbres pour sauver des vies. Derrière cette affirmation qui fait bondir de fureur les activistes écologistes, la volonté du département de Haute-Marne qui, dans un communiqué publié sur son site jeudi 8 février, annonce vouloir examiner la situation de 4.000 arbres qui longent ses routes départementales et abattre certains d’entre eux, considérés comme trop dangereux pour les automobilistes.
Un plan d’abattage sur 750 km
Dans ce même document, Nicolas Lacroix, président du Conseil départemental de Haute-Marne, rappelle « qu’environ 10% des personnes tuées lors d’un accident routier occupaient un véhicule ayant heurté un arbre. » Il s’appuie également sur un événement récent, un accident de la circulation mortel survenu « le 18 décembre 2023, sur la RD1 » à hauteur de la commune d’Esnouveaux.
Le communiqué évoque aussi certains de ces arbres qui ont évolué avec le temps et qui sont désormais « de nature à déformer et fortement dégrader la chaussée. » Ces déformations engendreraient de nouveau « une insécurité routière accrue », mais également « des surcoûts d’entretiens » pour le département.
Au total, ce plan d’abattage concerne « 750 km sur les 4.000 que compte le réseau départemental. » Une décision qualifiée de « lunaire » par Théo Caviezel, opposant politique de Nicolas Lacroix dans le département, qui a mis en ligne une pétition en ligne contre cet abattage qu’il qualifie « d’illégal. »
« Réaliser des diagnostics arbre par arbre »
Invité sur BFMTV ce mardi en milieu de matinée, Nicolas Lacroix explique les raisons de ce choix. « Je suis gestionnaire de 4.000 kilomètres de routes départementales », rappelle-t-il, soulignant qu’on a « des vrais » sujets avec certains arbres.
« D’abord, ces arbres sont malades, le réchauffement climatique en est la cause principale, les frênes sont quasiment tous malades, on va les voir de près. J’ai cette responsabilité de sécurité routière, de mettre en sécurité nos routes », affirme-t-il.
Toutefois, le président départemental tient à tempérer le chiffre de 4.000 arbres. « Il ne s’agit pas de couper 4.000 arbres mais de les observer, de réaliser des diagnostics arbre par arbre et effectivement de faire des coupes là où on devra le faire, non pas par plaisir, mais par sécurité », assure-t-il encore.
Nicolas Lacroix rappelle encore que les décisions d’abattage, au cas par cas, seront des décisions prises avec des autorisations officielles, conformément à la loi et au code de l’environnement, qui protège les arbres. « On fait appel à l’ONF (Office national des forêts) et on est suivis par l’État », précise-t-il.
« Il va falloir les garder »
Parmi les opposants au projet, Thomas Brail, activiste et fondateur du groupe national de surveillance des arbres, connu pour plusieurs de ses actions dont l’occupation d’un arbre devant le ministère de la Transition écologique à Paris pour dénoncer le projet de l’autoroute A69.
Auprès de BFMTV, ce dernier assure « être en train de regarder les billets de train » pour aller en Haute-Marne et rencontrer Nicolas Lacroix.
« On n’a rien contre le fait que des arbres malades soient abattus s’ils sont dangereux au bord des routes. En revanche, ceux en bonne santé et qui peuvent encore jouer leur rôle de décarbonation, de dépollution, ceux-là il va falloir les garder », prévient celui qui dit privilégier « le dialogue avant de sortir les cordes et les baudriers. »
Comme le rappelle France 3 Régions, ces arbres ont été plantés au cours du XXe siècle afin de limiter la poussière charriée par le passage des voitures. Dans son communiqué, le département assure que « la plantation de haies » est prévue comme mesure compensatoire de ces abattages.
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