Aperçue pour la dernière fois en 1936, la taupe dorée semble avoir refait surface en Afrique du Sud. Deux spécimens de l’espèce ont été observés sur les plages de Port Nolloth par des scientifiques.
Les scientifiques l’avaient crue disparue à jamais. Des traces de la « taupe dorée », petit animal aveugle au pelage irisé, mais à l’ouïe hyper développée, ont été retrouvées pour la première fois après 87 ans d’absence en Afrique du Sud.
Une équipe de chercheurs d’une ONG locale et de l’université de Pretoria, lancés sur la piste du mammifère insectivore depuis 2021, a annoncé, ce mardi 28 novembre dans un communiqué, avoir repéré deux spécimens sur les plages autour de la petite ville portuaire de Port Nolloth (nord-ouest).
L’animal, connu pour « nager » dans le sable, avait été vu pour la dernière fois, selon les scientifiques, en 1936.
Des fouilles difficiles
La tâche pour les conservateurs et généticiens a été rude: « Jusqu’à 18 kilomètres d’habitat creusé dans les dunes » ont été fouillées chaque jour, a raconté à l’AFP Esther Matthew, responsable de terrain pour l’ONG sud-africaine Endangered Wildlife Trust (EWT).
Scientifiquement appelée taupe De Winton, l’animal vit généralement dans des terriers difficilement accessibles à l’homme. Et son ouïe fine, qui lui permet de détecter les mouvements sur le sol grâce aux vibrations, l’a aussi vraisemblablement aidée à fuir les équipes lancées à sa recherche.
« Il est également très difficile de trouver la taupe dorée parce que le tunnel qu’elle creuse en nageant dans le sable s’effondre derrière elle. Elle ne laisse alors aucune trace », explique Esther Matthew.
Des traces découvertes grâce à l’ADN
Les scientifiques ont utilisé l’ADN environnemental pour détecter la présence de l’animal, ramassant les traces génétiques qu’il avait laissées ici et là par inadvertance sous forme de cellules cutanées, poils et sécrétions corporelles.
Les chercheurs ont aussi localisé les taupes grâce à un chien. « C’était comme dans un roman policier, » raconte Esther Matthew.
Maintenant « qu’on sait que la taupe dorée existe encore, on sait qu’on peut encore la sauver », s’est félicité Devin Murphy, de l’ONG Re:Wild, partenaire des recherches.
Mardi, sur X (ex-Twitter), l’Organisation a diffusé plusieurs images de l’animal.
La taupe dorée est notamment menacée par les mines et le développement de quartiers résidentiels à proximité des plages, qui empiètent sur leur habitat naturel, dénoncent les défenseurs de la nature.
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