Que ce soit à cause du manque de personnel ou de l’affluence touristique, certains services d’urgences se retrouvent en difficulté pour accueillir tous les patients cet été. Pour le président de l’association des médecins urgentistes de France, l’hôpital traverse « une crise absolument sans précédent ».
Manque de personnel, affluence touristique, fortes chaleurs…Les services d’urgences sont une nouvelle fois confrontés cet été à de nombreuses difficultés.
Au centre hospitalier de Maubeuge (Nord), la loi plafonnant le tarif des gardes à l’hôpital a provoqué le départ d’une partie des médecins intérimaires. En conséquence, la direction a évoqué la possibilité de fermer les urgences les trois derniers week-ends du mois d’août.
« Les médecins aujourd’hui essayent de s’organiser pour éviter la fermeture en augmentant le nombre de gardes. On peut avoir des médecins qui font entre 60 et 72 heures par semaine aux urgences pour éviter de fermer », explique Guillaume Rosey, infirmier et secrétaire général CGT dans l’établissement.
Car une fermeture des urgences pourrait mettre en danger les patients souffrant de pathologies graves. « Un patient qui fait un infarctus du myocarde et qui perd 30 minutes à devoir aller à Valenciennes, c’est quand même un risque vital majeur. On a beaucoup de pathologies qui nécessitent une prise en charge rapide », rappelle l’infirmer, qui estime que la réquisition de médecins pourrait être une solution.
Les fortes chaleurs en cause
Dans les zones soumises à l’affluence touristique, les services d’urgences sont aussi confrontés à une augmentation de leur fréquentation. Celui de la polyclinique Saint-Jean située à Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes) voit depuis le début du mois d’août sa fréquentation augmenter, avec près de 110 patients admis chaque jour.
Stéphanie Lagarde, cadre de santé dans l’établissement privé, justifie cela par l’arrivée des touristes mais aussi par « la fermeture des cabinets des médecins généralistes qui partent en vacances ».
Les urgences pédiatriques soignent de leur côté entre 20 et 40 enfants par jour. « Ca permet un peu de désengorger les autres urgences pédiatriques de proximité et surtout le CHU », affirme le pédiatre Abdelkader Benmahammed.
Les hôpitaux des Alpes-Maritimes sont aussi confrontés à une augmentation de leur patients en raison des fortes chaleurs.
« On a beaucoup d’apppels notamment des Ehpad et des domiciles pour des personnes âgées qui ne s’hydratent pas suffisamment » avait témoigné en juillet dernier Didier Giolito, médecin responsable du département médecine d’urgence au CHU de Nice.
Un désengorgeement des urgences fin 2024?
Pour éviter l’engorgement des services d’urgences, le ministère de la Santé François Braun avait appelé en juin dernier les Français à faire le 15, un numéro en cours de transformation progressive en « service d’accès aux soins », au lieu de se rendre directement aux urgences.
Mais cette stratégie n’est pas efficace selon Patrick Pelloux, président de l’association des médecins urgentistes de France.
« Dire aux gens de téléphoner avant d’aller aux urgences ça ne marche pas », assure-t-il ce dimanche sur BFMTV.
Quant à la promesse faite par Emmanuel Macron en avril dernier de désengorger tous les services d’urgences « d’ici à la fin de l’année prochaine », « ça n’en prend pas du tout le chemin », selon Patrick Pelloux, qui estime que l’hôpital traverse « une crise absolument sans précédent ».
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