des pétitions dénoncent la vente "cruelle" de poissons vivants utilisés comme appâts

L’une d’entre elle a déjà atteint plus de 17.000 signatures. Pratique jugée « cruelle » pour les militants, Décathlon affirme que « des leurres de plus en plus qualitatifs » remplaceront progressivement ces poissons vivants.

Des poissons vivants vendus comme appâts. Au mois de décembre, le groupe Décathlon a fait l’objet de plusieurs pétitions en France, dénonçant la commercialisation de poissons vivants destinés à la pêche au vif.

Parmi les magasins visés, le Décathlon de Saint-Nicolas-de-Redon (Loire-Atlantique) rapportent Ouest-France et Le Télégramme et celui de Beauvais (Oise) indique France Bleu Picardie. Soutenu par l’association Paris animaux zoopolis (PAZ), chaque pétition a déjà récolté respectivement plus de 17.000 et près de 15.000 signatures.

« Cette technique est profondément cruelle », dénonce la pétition contre le Decathlon de Saint-Nicolas-de-Redon co-signé avec Serge Buchet, conseiller municipal à Rochefort-en-Terre (Morbihan).

Une pêche traditionnelle

Répandue en France, la pêche au vif consiste à planter un hameçon dans la bouche ou le dos du poisson vivant, avant de le jeter à l’eau pour attraper de plus gros poissons. Selon Ouest-France, le groupe Decathlon rappelle que cette pratique est « ancestrale et légale ».

« Aujourd’hui, il y a un consensus scientifique sur le fait que les poissons sont des animaux doués de sensibilité, qui ressentent la douleur, la peur, des émotions », témoigne la co-fondatrice de l’association PAZ, Amandine Sanvisens, à France Bleu.

Contacté par la radio locale, début décembre, le service de presse du groupe soulignait son engagement « dans la promotion et la distribution de leurres de plus en plus qualitatifs, qui remplaceront progressivement les vifs ».

Cependant cette transition n’étant pas « immédiate », cela implique que Décatlon puisse « vendre encore des vifs et prendre le temps de convertir à la pêche au leurre ». Plus encore, si « Décathlon cesse brutalement de vendre des vifs, les habitués de cette pratique s’en procureront par d’autres circuits moins engagés dans l’évolution vers la pêche au leurre », concluait le groupe.

En octobre 2022, l’association PAZ avait déjà alerté sur la commercialisation de poissons vivants destinés à la pêche au vif. Dans une enquête vidéo, elle mettait en cause un élevage piscicole du Maine-et-Loire, fournisseur de de Décathlon Nantes-Atlantis, indique France 3 Pays de la Loire.

PAZ avait demandé au magasin d’équipements sportifs de cesser la vente ces appâts. Contacté par la télévision locale, Décatlon avait assuré à l’époque être « attentif à l’ensemble des sollicitations sur ce sujet », mais n’avait « pas de commentaires à apporter ».

Vers une nouvelle loi en France?

En novembre dernier, 70 députés de la NUPES ont déposé une proposition de loi visant à interdire la pêche au vif: « Nous pensons qu’il est temps d’encadrer la pêche de loisir au regard de la souffrance animale », ont-ils affirmés.

« Interdire la pêche au vif, technique considérée comme la plus cruelle, apparaît indispensable. Tout ne doit pas être permis quand il s’agit de la souffrance des poissons », soulignaient-ils dans cette proposition de loi.

Selon les députés, cette technique de pêche est interdite dans plusieurs pays européens tels que l’Allemagne, la Suisse, l’Irlande et dans la majorité des Länder de l’Autriche.

En France, plus d’1,4 million de personnes pratiquent la pêche de loisirs en eau douce, selon la Fédération nationale de la pêche en France (FNPF). La technique de la pêche au vif, quant à elle, est utilisée par un pêcheur sur deux, soit environ 750.000 personnes selon une étude Ifop réalisée pour l’association PAZ datant de 2021.

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