Certaines entreprises spécialisées dans le remplacement de pare-brise offrent des cadeaux de grande valeur pour aguicher le client. Problème: cela se ferait au détriment des assureurs, qui payerait au final une facture plus salée.
C’est le grand classique des entreprises de remplacement de pare-brise: un « cadeau » proposé en complément de cette prestation. Certains se montrent ainsi très généreux, avec des biens qui valent plusieurs centaines d’euros. Des PS5, Nintendo Switch, iPad, sèche-cheveux Dyson ou même des téléviseurs écrans plats, souligne un article du Parisien.
Un cadeau payé par les assureurs?
Problème: le cadeau serait finalement souvent à la charge des assureurs, qui remboursent la prestation dans le cadre de la garantie « bris de glace » présente dans la quasi-totalité des contrats. Un poste non négligeable, qui représente 1,5 milliard d’euros versés en 2022, note le quotidien, soit 10% du total des indemnisations.
Si des professionnels du secteur interrogés se défendent en affirmant que ce cadeau est financé sur leurs propres marges, et non en les noyant dans la facture envoyée aux compagnies d’assurance, une élue compte bien faire changer les choses. Perrine Goulet, députée Modem de la Nièvre a déposé une proposition de loi pour limiter « les avantages promotionnels accordés à 5% de la valeur de la réparation ».
Une pratique « machiavélique »
« Pour un même véhicule, j’ai constaté sur des devis des différences jusqu’à 300 euros pour le remplacement d’un pare-brise », commente la députée au Parisien.
Le coût de la prestation peut fortement varier selon l’âge du véhicule, de 300 euros pour un pare-brise basique à 1300 euros pour celui d’une voiture récente. Ces dernières sont en effet souvent équipés de technologies modernes, comme les pare-brises chauffants, ou avec des radars et caméras à régler derrière la vitre.
Si ces cadeaux peuvent forcément ravir les consommateurs, le problème reste cette potentielle surfacturation qui gonfle la note pour les assureurs, et donc indirectement sur les primes versées par l’ensemble des automobilistes.
« Dans un contexte d’inflation, avec la hausse des sinistres liés aux dernières tempêtes notamment et les prix des pièces et de la main d’oeuvre qui augmentent, cette pratique se révèle machiavélique », réagit Christophe Dandois, directeur général de Leocare.
Pourquoi « machiavélique »? Car cela deviendrait presque rationnel d’envisager de détruire son propre pare-brise, couvert par l’assurance et d’empocher au passage un cadeau de grande valeur.
« Mais la console ou le téléviseur, vous allez finir par le payer en hausse de primes », conclut Christophe Dandois.
Des hausses des tarifs des assurances, pas uniquement sur la partie autombile, qui sont déjà programmées pour l’an prochain, en particulier avec les catastrophes naturelles à répétition ces derniers temps.
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