Chaque année, 4 à 5 millions d’adultes sont victimes d’une mort subite dans le monde. Les experts estiment que la situation pourrait être jugulée grâce à davantage de données et une formation du grand public.
Malgré des avancées majeures en cardiologie, on dénombre toujours 4 à 5 millions de morts subites dans le monde chaque année, mais de nombreux décès pourraient être évités, affirment dimanche plusieurs experts dans le Lancet.
Ce mode de décès est principalement la conséquence d’une maladie cardiaque, parfois méconnue, entraînant un emballement du coeur et un effondrement de la victime en arrêt cardiaque.
Alors que le nombre de ces décès reste globalement stable depuis des années, les chances de survie pourraient s’améliorer de façon très significative, affirment une trentaine d’experts dans un numéro spécial de la revue médicale.
La mort subite « survient de façon inattendue, dans l’heure qui suit les premiers symptômes », a expliqué à Eloi Marijon, professeur de cardiologie à l’université Paris-Cité et chercheur à l’Inserm, qui a coordonné cet ensemble de spécialistes.
« C’est typiquement la personne qui se lève le matin en allant bien et s’effondre soudainement dans le métro en se rendant au boulot », a-t-il illustré.
L’infarctus du myocarde (ou crise cardiaque) représente la cause de la mort subite dans environ trois quart des cas, mais des maladies cardiaques héréditaires sont fréquemment identifiées chez les victimes les plus jeunes, parfois un défaut « électrique » du coeur.
40.000 cas en France
Selon l’article du Lancet, qui vise à guider les communautés médicale et scientifique ainsi que les acteurs de santé publique, il faudrait améliorer notre capacité à prédire l’événement en utilisant un maximum de données jusqu’à présent négligées. Au total, on recense environ 40.000 morts subites par an en France. Le taux de survie après arrêt cardiaque est d’environ 10%.
« La majorité des personnes décédées ne sont pas autopsiées. Or, si l’on veut mieux prédire, il faut mieux comprendre les mécanismes, donc être capable d’analyser davantage de données », a exposé Eloi Marijon.
A l’inverse, les facteurs clés qui permettent une meilleure survie -une fois l’arrêt cardiaque survenu- sont simples et bien connus: le massage cardiaque immédiat par le témoin et l’usage d’un défibrillateur grand public avant l’arrivée des secours.
« Éduquer la population » aux gestes qui sauvent
« Des études récentes démontrent qu’en cas de massage et défibrillation dans les minutes qui suivent l’événement, on peut atteindre plus de 80% de survie », a insisté Eloi Marijon rappelant qu' »on perd 10% de chance de survie à chaque minute qui s’écoule ».
« Il faut éduquer la population, installer des défibrillateurs dans tous les lieux publics », a-t-il plaidé.
L’objectif étant de réussir à réanimer progressivement « 20 puis 30% » des personnes et diminuer ainsi le nombre total de morts subites.
Parmi les autres préconisations: prendre mieux en compte un certain nombre de séquelles neuro-psychologiques qui persistent après un arrêt cardiaque et identifier d’éventuelles maladies cardiaques héréditaires.
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