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Le froid comme celui que connaît la France cette semaine est nécessaire au bon développement des plantes, car il fait partie de leur cycle de vie.

La France connaît cette semaine un épisode de froid qui, s’il ne ravit pas les plus frileux, rappelle combien les basses températures sont nécessaires au développement de la végétation. « Le froid, pour l’immense majorité des plantes qu’on cultive en France, il est nécessaire », explique ainsi l’horticulteur Marc-Henri Doyon à BFMTV.com.

Celui-ci cite les plantes fruitières, qui ont besoin d’un temps hivernal pour que leurs bourgeons s’ouvrent au printemps. « Par exemple, un pommier a besoin d’au moins 1.500 heures de froid (à moins de 7°C) pour que ses bourgeons s’ouvrent », illustre le co-gérant des pépinières Ripaud, en Vendée.

« Il faut comprendre que l’hiver, c’est la mauvaise saison pour les plantes. C’est une saison stressante pour elles, donc elles se sont adaptées pour la passer, en arrêtant leur activité », développe aussi Isabelle Chuine, directrice de recherche au CNRS.

« Au printemps, quand les conditions sont favorables à leur croissance, elles sortent de cet état avec un signal: la quantité de froid reçue pendant l’hiver. Mais quand il n’y a pas de froid, il n’y a pas ce signal et cela engendre des désordres dans l’état des plantes », poursuit l’écologue. Ces perturbations peuvent prendre la forme de floraisons partielles ou précoces, ou de malformations des fleurs, qui donnent à terme moins de fruits.

Le froid élimine les ravageurs

Le froid permet aussi de « baisser la pression de ravageurs, en faisant mourir les pucerons. Sinon, dès le début du printemps, la population de ravageurs est énorme », affirme Marc-Henri Doyon. L’INRAE, un institut de recherche public spécialisé dans l’agriculture, définit les ravageurs comme « l’ensemble des organismes qui entraînent des dégâts sur les plantes cultivées », comme les insectes ou les acariens.

Enfin, la baisse des températures et de la durée du jour incitent les plantes à entrer en dormance, qui correspond à une période de repos pour les végétaux. Cette période permet aux plantes de ne pas être « à la merci » des gelées, qui vont jusqu’à la mi-mai, selon Marc-Henri Doyon.

La neige est-elle en voie de disparition en France ?

Comme l’explique Météo France sur son site, même si l’augmentation des températures moyennes, liée au réchauffement climatique, « rend les vagues de froid en avril moins probables, les hivers plus doux provoquent l’avancée de la saison de croissance de la végétation, un stade où les cultures sont vulnérables à de basses températures ».

« À l’avenir, avec le réchauffement climatique, les gelées printanières risquent donc de se produire plus tôt dans la saison », entraînant des pertes pour les cultures, ajoute l’organisme.

Des difficultés pour les zones inondées

Toutes ces raisons font que les deux spécialistes voient d’un bon œil le froid qui s’accentue en France avec de la neige et des températures négatives, après un début d’hiver doux.

Un point de vue que nuance Céline Imart, porte-parole d’Intercéréales, l’interprofession qui regroupe producteurs, coopératives et exportateurs des céréales en France, car dans certaines zones de France, sur la façade atlantique et dans les Hauts-de-France par exemple, il y a aujourd’hui un risque lié au surplus de pluie des derniers mois et à des semis plus tardifs.

« Dans les sols gorgés d’eau, si le froid arrive brutalement, il y a des phénomènes de brûlure et des problèmes de développement des cultures », a-t-elle relevé auprès de l’AFP.

Le réchauffement climatique perturbe la végétation

Le réchauffement climatique lié aux activités humaines se constate très concrètement en France. L’année 2023 se classe au deuxième rang des années les plus chaudes en France depuis le début du XXe siècle, après 2022, selon Météo France. Les dix années les plus chaudes en France depuis 1900 ont toutes eu lieu au XXe siècle.

Une évolution qui n’est pas sans effet sur la végétation. Les floraisons hivernales deviennent ainsi « plus fréquentes », selon Isabelle Chuine -ce qui empêche l’apparition de fruits. Et aujourd’hui, les pépiniéristes se permettent de vendre des plantes plus fragiles qu’auparavant: elles résistent moins à un froid qui arrive de toute façon moins souvent, explique Marc-Henri Doyon.

Les données manquent toutefois pour une analyse fine de ces phénomènes, selon Isabelle Chuine, qui invite la population à envoyer des photos des changements qu’ils observent dans leurs potagers à l’Observatoire des saisons, une équipe de chercheurs qui récolte des informations sur les rythmes de vie des plantes et animaux en fonction des saisons et du climat.

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