comment se déroule ce transfert exceptionnel

Né en 2017, le panda star du Zoo de Beauval s’envole pour un long voyage vers celui de Chengdu, dans le cadre d’un accord entre le parc français et les autorités chinoises.

Jour de départ. Yuan Meng, premier bébé panda né en France, va rejoindre, comme prévu dans l’accord avec la Chine, la base de reproduction de Chengdu. « Le transfert se passe bien », précise à BFMTV.com Rodolphe Delord, le directeur du zoo de Beauval, où vivait jusqu’ici l’ursidé.

Il a quitté son parc de naissance ce mardi aux alentours de 9h00, devant une petite foule de visiteurs réunie pour lui dire au revoir.

Yuan Meng, né en 2017, est ainsi transporté dans une caisse de transport spécialement conçue pour lui, dans laquelle on l’habitue depuis quelques jours à rentrer volontairement. Ce mardi matin, « il y est entré en cinq minutes », raconte le directeur du zoo.

« Ça va être sa maison pour environ 24 heures », poursuit-il.

En effet, cette caisse a d’abord été chargée dans un camion climatisé, direction l’aéroport de Roissy. Durant cette première étape, il a été escorté par la gendarmerie « car il s’agit d’un trésor national chinois », explique Rodolphe Delord.

Yuan Meng, a quitté le ZooParc de Beauval (Loir-et-Cher) pour rejoindre la Chine, sous la bruine et les vivats de ses admirateurs
Yuan Meng, a quitté le ZooParc de Beauval (Loir-et-Cher) pour rejoindre la Chine, sous la bruine et les vivats de ses admirateurs © GUILLAUME SOUVANT © 2019 AFP

Ce n’est que vers 16 heures que le panda sera mis dans un avion charter d’Air China pour son grand voyage. L’animal ne sera ni endormi ni sédaté mais la soigneuse animalière qui l’a vu naître Delphine Pouvreau et son vétérinaire Antoine Leclerc lui tiendront compagnie, en « l’abreuvant, lui parlant et le rassurant ». En outre, cent kilos de bambous sont également du voyage.

Parc de Chengdu

Après une douzaine d’heures de vol jusqu’à Chengdu, le camion prendra la direction du parc où Yuan Meng se rend notamment pour assurer sa descendance, puisqu’il ne peut pas se reproduire avec sa mère ou ses sœurs, seules femelles pandas présentes au zoo de Beauval. Là-bas, il va devoir s’acclimater à son nouvel environnement.

Rodolphe Delord n’y voit « aucun problème »: « c’est un très grand parc en semi-liberté », explique-t-il.

« La Chine, et pour cause, reste la grande spécialiste des pandas », abonde en ce sens Laurence Paoli, autrice du livre Zoos: Un nouveau pacte avec la nature, qui explique que le présent cas des pandas est très particulier car « la Chine a un protocole très strict qui sort des us et coutumes de ce qui se fait généralement en Europe ».

La caisse de transport de Yuan Meng, le premier bébé panda né en France, au zoo de Beauval, le 25 juillet 2023.
La caisse de transport de Yuan Meng, le premier bébé panda né en France, au zoo de Beauval, le 25 juillet 2023. © GUILLAUME SOUVANT / AFP

S’habituer à un nouvel environnement

« Le panda est la partie immergée de l’iceberg », poursuit la spécialiste. En effet, des transferts et échanges d’animaux entre les parcs zoologiques sont très fréquents, notamment dans le cadre de plans de conservation et de reproduction des espèces.

Le protocole d’acclimatation au nouveau lieu de vie varie donc beaucoup en fonction des accords et des animaux concernés. « D’abord on l’isole, on l’examine et on lui impose une quarantaine si nécessaire pour de potentielles maladies », liste Laurence Paoli.

Yuan Meng, le premier panda né en France en 2017 a quitté le ZooParc de Beauval (Loir-et-Cher) pour rejoindre la Chine
Yuan Meng, le premier panda né en France en 2017 a quitté le ZooParc de Beauval (Loir-et-Cher) pour rejoindre la Chine © GUILLAUME SOUVANT © 2019 AFP

Le reste dépend notamment de si l’animal concerné vit seul, en groupe, s’il y a risque de se battre avec les autres individus… « Pour le panda, il va petit à petit rentrer en contact avec les autres, notamment avec la femelle avec laquelle il doit s’accoupler », détaille Laurence Paoli.

Lien avec les soigneurs

Parfois, les animaux découvrent un nouveau climat, différent de celui auquel ils étaient habitués. Ils ont généralement une loge extérieure et une intérieure, qui peut, en fonction des besoins, être climatisée, chauffée ou encore avoir des lumières particulières.

« En fonction des saisons, certaines espèces ne peuvent sortir que quand le temps est propice pour elles », ajoute la spécialiste.

« La vraie différence c’est que désormais les soigneurs vont leur parler en chinois », sourit Rodolphe Delord. En effet, l’animal doit également s’habituer à un nouveau personnel. « C’est un véritable passage de flambeau », ajoute Laurence Paoli. Cette étape dépend des espèces et de la relation que l’animal en question a eu avec ses soigneurs. « Le lien peut être assez fort avec un panda », conclut-elle.

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