En France, la noyade accidentelle est la première cause de mortalité par accident de la vie courante chez les moins de 25 ans. Alors comment passer l’été sereinement, sans redouter le pire dès que vos enfants sont à la piscine ou à la mer?
Les envies de baignade sont de plus en plus irrésistibles, à mesure que montent les températures en France. Lacs, rivières, mer, piscine privée… Les autorités mettent en garde sur les risques de noyade à proximité des points d’eau, alors que celles-ci font plus d’un millier de victimes chaque année à l’échelle nationale. À l’été 2021 (de juin à août), 1480 personnes ont été victimes de noyades accidentelles, dont 394 mortelles selon l’enquête de Santé Publique France. En totalité, ces accidents ont concerné à 26% des enfants de moins de 6 ans.
Cette année, la saison estivale s’annonce particulièrement à risque, prévenait au printemps dernier Laurence Perouème, la présidente de Sauve-qui-Veut, une association engagée pour la prévention de la noyade chez les jeunes enfants. À BFMTV.com, elle faisait part de son inquiétude par rapport au fait que de nombreux enfants n’avaient pas eu l’opportunité d’apprendre à nager dans le contexte de pandémie, les cours de natation ayant souvent été annulés.
Apprendre à nager le plus tôt possible
Pour Laurence Perouème, il est urgent que les parents prennent conscience du danger que représente une piscine pour un enfant qui ne sait pas nager. « Aucun parent n’est à l’abri d’un instant d’inattention, aucun parent n’est infaillible », soutient-t-elle, rappelant l’importance d’apprendre à nager aux jeunes enfants.
« Une dizaine de séances suffisent. L’essentiel, ce n’est pas qu’ils sachent plonger ou nager le crawl mais qu’ils puissent au moins savoir se mettre sur le dos et rejoindre le bord du bassin s’ils tombent accidentellement dans l’eau. »
Avant même la nage, Santé Publique France, sur son site internet, rappelle l’importance d’apprendre aux plus jeunes à « se familiariser avec l’aisance aquatique ». Celle-ci s’acquiert à travers trois grands paliers, selon le ministère des Sports:
Le premier vise à savoir entrer seul dans l’eau, se déplacer en immersion complète (tête sous l’eau) et sortir seul de l’eau. La 2e étape correspond au moment où l’enfant est capable de sauter ou chuter dans l’eau, se laisser remonter à la surface, flotter de différentes manières, regagner le bord et sortir seul de l’eau. Enfin, le 3e palier est considéré comme acquis lorsque l’enfant peut entrer dans l’eau par la tête, remonter à la surface, parcourir 10 mètres en position ventrale avec la tête immergée, flotter sur le dos avec le bassin en surface.
Puis à partir de 6 ans, la nage est davantage codifiée, l’enfant ayant les capacités physiques et cognitives pour apprendre différentes techniques de nage, être autonome dans divers milieux aquatiques et ainsi évoluer en toute sécurité.
Une surveillance constante et rapprochée
Laurence Perouème rappelle également qu’il est crucial de surveiller « en permanence et de façon rapprochée les enfants quand ils jouent au bord de l’eau ou dans l’eau », et de les équiper de brassards (portant le marquage CE et la norme NF 13138-1) adaptés à leur poids, leur taille et leur âge, et de se méfier des bouées et autres articles flottants (matelas, bateaux pneumatiques, bouées sièges) qui ne protègent pas de la noyade.
Les dispositifs de prévention comme les barrières, abris de piscine et couverture qui empêchent l’accès au bassin, sont également les bienvenus, ainsi que les alarmes sonores qui peuvent informer de la chute d’un enfant dans l’eau ou de sa proximité avec le bassin. Pour ceux qui auraient « une piscine en kit » (non creusée), il est nécessaire de retirer l’échelle après la baignade pour en condamner l’accès.
« Pas n’importe quelle barrière », nuance toutefois Laurence Perouème, car une piscine mal protégée est encore pire qu’une piscine non protégée, puisqu’elle donne un sentiment illusoire de sécurité. Elle conseille ainsi les dispositifs avec un portillon qui dispose d’un verrouillage automatique.
Les adultes également concernés
Quant aux adultes, qui ne sont pas épargnés par les noyades, l’agence de santé publique rappelle qu' »il n’est jamais trop tard pour commencer ou réapprendre à nager ». Elle rappelle qu’il est essentiel de prévenir quelqu’un lorsque vous allez vous baigner, de ne pas consommer d’alcool et de rentrer dans l’eau progressivement, notamment après une longue exposition au soleil.
Une fois sur le point d’aller dans l’eau, il est important de prendre en compte son propre état de forme. L’environnement dans lequel vous vous baignez (la météo, le paysage) et le respect des consignes de sécurité (zones surveillées, drapeaux de baignade…) sont également à prendre en compte avant toute baignade. Il convient enfin de faire attention à la zone d’impact des vagues lorsque vous êtes en mer (la tête, le cou ou le ventre sont plus fragiles que le reste du corps).
Enfin, en cas de danger imprévu, il est recommandé de ne pas lutter contre le courant et les vagues afin de ne pas s’épuiser, de s’allonger sur le dos pour se reposer et reprendre son souffle, de manière à dégager les voies respiratoires et à pouvoir appeler à l’aide si besoin.
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