Comment les enfants victimes de l'attaque d'Annecy vont devoir se reconstruire psychologiquement

Les quatre jeunes victimes sont toutes sorties de l’hôpital après avoir été griévement blessées le 8 juin dernier. Deux hommes de 70 et 78 ans figuraient parmi les victimes. L’un avait pu rentrer chez lui le soir même de l’attaque, l’autre après quelques jours d’hospitalisation.

Plus d’un mois après l’attaque d’Annecy, les deux enfants, âgés de deux ans et de deux ans et demi, de nationalité française blessés sont sortis de l’hôpital, a appris ce jeudi BFMTV de sources concordantes. Qu’en est-il désormais de leur reconstruction psychologique?

Alors que le pronostic vital était engagé, leur état nécessite toujours une surveillance, notamment pour la fillette qui a été touchée au pancréas.

« Ce suivi médical en tant que tel est éprouvant pour des enfants, les piqûres, les examens… Ça va être encore un peu pénible », explique sur BFMTV le Dr Stéphane Clerget, pédopsychiatre.

Les angoisses communicatives des parents

Les victimes de cette attaque sont très jeunes. « On peut leur expliquer mais la compréhension ne suffira pas pour apaiser la douleur », poursuit le spécialiste. « Il y a une amnésie infantile qui fait que ce n’est qu’un accident pour eux ».

Selon lui, il est important surtout de mettre l’accent sur l’accompagnement des parents, qui peuvent être traumatisés. « Leurs angoisses peuvent être communiquées aux enfants », met en garde le pédopsychiatre.

Il recommande ainsi aux parents de prendre soin de leur « statut psychologique », qui est fondamental pour rassurer les enfants, en se faisant aider si besoin par l’entourage, les amis, la famille ou des professionnels de santé.

Éloigner l »identité de victime »

Toutefois, c’est plus tard, en grandissant, que les enfants vont réaliser ce qu’il s’est passé et ce qu’ils ont vécu. « Là, ils peuvent décompenser sur le plan psychologique », affirme Stéphane Clerget.

Il explique que les signes pour repérer cela sont assez visibles. « Il va y avoir des changements de comportements chez l’enfant: des traumatismes, des cauchemars, des angoisses comme des phobies de sortir… », liste-t-il, conseillant de ne pas hésiter à questionner l’enfant si l’on a des doutes.

En outre, il est important que ces jeunes enfants « n’adhérent pas à une identité de victime ». « Ils ont été capables de survivre en y mettant beaucoup d’eux-mêmes pour guérir – il faut les féliciter et valoriser pour ça -, mais ils ne sont pas que ça, ils ont eu une vie avant et ont une vie après: ce n’est pas ça qui les définit », abonde Stéphane Clerget.

« On se cherche des identités individuelles: ce statut aide à se définir mais c’est limitant et ça emprisonne, il faut être très vigilant », conclut le pédopsychiatre.

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