Pour respecter la nouvelle norme européenne qui doit alerter les conducteurs lors d’un dépassement de vitesse, Dacia va devoir ajouter une caméra et une puce GPS sur tous ses modèles. La marque promet un surcoût limité.
Des voitures neuves de plus en plus chères, c’est une réalité depuis de nombreuses années. En cause notamment le durcissement des normes antipollution, mais aussi de sécurité. Exemple concret dans quelques mois, avec l’obligation pour toutes les voitures neuves vendues dans l’Union européenne de disposer de nouveaux équipements.
Des alertes sonores et visuelles en cas d’excès de vitesse
Une réglementation dite GSR2 (pour « General Safety Regulation 2 ») qui implique notamment la mise en place d’un ISA (« Intelligent Speed Assistance« ) ou AIV en français, un système d’adaptation intelligente à la vitesse. Son rôle: prévenir le conducteur lorsqu’il dépasse la limitation via une alerte sonore et visuelle, de quoi encourager le respect des règles et donc diminuer le nombre d’accidents et leur gravité.
Pour fonctionner, ce système doit donc savoir quelle est la vitesse sur la route empruntée. Or, plusieurs modèles d’entrée de gamme, en particulier chez Dacia, ne disposaient pas jusqu’ici d’au moins un des deux équipements nécessaires pour cette fonction, une caméra pour la reconnaissance des panneaux et le GPS.
Contactée par BFM Business, la marque du groupe Renault nous a indiqué que ses modèles respecteraient bien la nouvelle législation, avec la généralisation de la « reconnaissance des panneaux de signalisation avec alerte de survitesse », le nom commercial de l’AIV choisi par Dacia.
Un couple caméra-GPS pour surveiller la vitesse
« La caméra va nous permettre de faire fonctionner plusieurs fonctions de sécurité comme l’AEBS (« Advanced Emergency Braking System », le freinage automatique d’urgence) capable de réagir pour éviter de percuter un véhicule, un cycliste ou un piéton en association avec des radars, mais aussi la reconnaissance des panneaux de limitation », nous explique Jean-Louis Martins, directeur des opérations transversales chez Dacia.
Ce système sera combiné à une puce GPS, même sur les modèles n’ayant pas pris la navigation en option. Pas de cartographie donc de série, mais la capacité pour le véhicule de savoir en permanence où il se trouve et la limitation en vigueur.
La caméra permettra elle de mieux s’adapter à certaines situations, comme les limitations ponctuelles liées à des travaux ou les limitations spécifiques pour certains usagers.
« Le fonctionnement des essuie-glaces permettra aussi d’ajuster la limitation, qui passe par exemple de 130 à 110km/h sur les autoroutes en France en cas de pluie », ajoute Jean-Louis Martins.
Un bouton pour désactiver les alertes au démarrage
Si la mise en place de cette alerte de survitesse a laissé un temps craindre une action directe du véhicule pour faire ralentir le véhicule, le texte européen ne l’impose pas en réalité. Seule l’alerte visuelle ou sonore est imposée.
Ce sera bien le cas chez Dacia, qui précise que si un régulateur ou un limiteur est activé, le véhicule proposera simplement au conducteur de baisser la consigne si une nouvelle limitation est repérée: une recommandation à valider directement au volant. « Mais ce ne sera pas forcé », insiste Jean-Louis Martins.
Si les bips promettent déjà d’agacer bon nombre de conducteurs, la plupart des marques qui ont déjà ce type d’alertes ont en général un moyen relativement simple de les désactiver, en quelques clics à l’écran par exemple. La réglementation européenne ne l’interdit pas, mais oblige simplement le retour des alertes « par défaut » à chaque démarrage.
Chez Dacia, on a aussi anticipé cette problématique avec l’ajout d’un bouton physique « My Safety », qui fonctionnera donc aussi dans les modèles sans écran tactile de série, comme une Sandero en finition Essential. Un appui permettra de retrouver ses paramètres personnels, comme l’absence de bips ou d’alerte visuelle en cas de dépassement de vitesse.
Pas de surcoût important à prévoir
Cette nouvelle réglementation va aussi ajouter d’autres fonctions de série comme l’alerte au changement de voie et l’aide au maintien dans la voie ou encore un « système de surveillance de l’attention du conducteur ».
Un capteur au niveau du volant pourra repérer des mouvements suspects. En prenant en compte aussi la durée du trajet et la vitesse, un algorithme déterminera le risque de fatigue, pour faire apparaître une icône de tasse de café invitant le conducteur à faire une pause.
Prochaine étape en 2026, avec l’obligation de surveiller l’attention du conducteur via une caméra qui filmera le visage du conducteur. Un équipement déjà proposé dans certains modèles capables de vous rappeler à l’ordre si vous ne regardez pas suffisamment la route, mais qu’on ne retrouvera pas tout de suite chez Dacia.
« Note philosophie chez Dacia c’est de proposer des systèmes de sécurité à nos clients à partir du moment où le coût est maîtrisé: aujourd’hui, l’avertisseur d’angle mort n’est pas obligatoire si on regarde la législation, mais on le propose sur plusieurs de nos modèles », souligne Jean-Louis Martins.
En attendant, les nouveaux équipements obligatoires vont apparaître sur Sandero, sa version Stepway et le Jogger, pour les commandes à partir d’avril.
Si Dacia ne communique pas encore les nouveaux tarifs, il ne faut pas s’attendre à un surcoût trop important, rassure la marque qui tient à garder son positionnement abordable.
« La caméra va notamment remplacer une partie des radars qui servaient déjà au freinage automatique d’urgence », note Jean-Louis Martins.
Actuellement, la Sandero reste la voiture neuve la moins chère du marché français avec un prix qui démarre à 11.990 euros.
Cliquez ici pour lire l’article depuis sa source.