Du Mexique à la Chine en passant par l’Antarctique… La planète est en surchauffe. Ces derniers jours ont d’ailleurs été les plus chauds jamais enregistrés au niveau mondial.
17,18°C. Ce mardi et ce mercredi, le record mondial de température moyenne enregistrée à la surface de la Terre a été battu. En cause: le réchauffement climatique, auquel s’ajoutent les effets déjà perceptibles d’El Niño, phénomène météorologique favorisant une hausse des températures depuis les océans.
« Ça s’inscrit dans quelque chose de tout à fait logique, dans le fait qu’on a une augmentation des gaz à effet de serre d’origine humaine dans l’atmosphère », explique sur BFMTV Chloé Maréchal, paléoclimatologue et géochimiste.
Ce chiffre étant une moyenne globale, il cache des disparités, mais le record pourrait être rapidement battu à nouveau avec l’été dans l’hémisphère nord démarrant tout juste, et de nombreux épisodes de chaleurs déjà intenses.
• Dôme de chaleur au Mexique et aux États-Unis
Depuis plusieurs jours maintenant, une partie des États-Unis et du Mexique est touchée un dôme de chaleur intense et persistant. Certaines zones de cette région ont dépassé de quelques 10°C la moyenne saisonnière, rapporte The Weather Network.
Le directeur de la gestion des urgences du comté de Seminole, en Floride, a déclaré que le nombre de jours d’activation du plan « conditions météorologiques extrêmes » avait déjà dépassé celui de l’année dernière, une mesure mise en place lorsque la température est supérieure ou égale à 108 degrés Fahrenheit, soit 42,22°C.
De nombreuses villes, de Medford (Oregon) à Tampa (Floride), ont enregistré « des maximales jamais atteintes », a déclaré Zack Taylor, météorologue au service national de météorologie.
Cet épisode de canicule, particulièrement marqué également dans le nord du Mexique, a provoqué la mort d’au moins 112 personnes dans ce pays, victimes de déshydratation et de coups de chaud, selon un bulletin du ministère de la Santé. Plus de 1500 personnes ont également dû être hospitalisées en raison de ces températures élevées.
Une température record de 49°C a été enregistrée dans l’État du Sonora (Nord-Ouest), de même source ministérielle.
• Vague de chaleur sur tout le Canada
Un peu plus au nord, le Canada est particulièrement marqué par les conséquences du dérèglement climatique. Alors que les feux de forêt continuent de faire rage, plusieurs provinces du pays continuent d’être plombées par la chaleur.
Ce jeudi, les régions du sud de l’Ontario et du Québec entament le troisième jour d’un long épisode de chaleur qui, selon Environnement Canada, pourrait entraîner des températures maximales de près de 40°C si l’on tient compte de l’humidité. À Toronto, les piscines restent ainsi ouvertes jusqu’à 22h45, raconte CTVNews.
Sur la côte pacifique, une vigilance est en cours en Colombie-Britannique où des températures maximales comprises entre 30 et 35°C sont attendues jusqu’à dimanche, soit plus de 10°C au-dessus des normales saisonnières.
Citant des provinces du nord du pays, Rachel Modestino, météorologue à The Weather Network rappelle « que ces régions ont une température moyenne d’environ 17°C à cette époque de l’année ».
• Dix-huit jours de fortes chaleurs à Pékin
Ce jeudi, il n’était que sept heures du matin mais les autorités pékinoises avaient déjà émis une vigilance rouge face au risque de canicule. Tout le nord de la Chine est touché par une vague de chaleur, et le mercure dépasse parfois les 40°C dans certaines régions.
L’observatoire météorologique de la capitale chinoise a enregistré dix-huit jours de températures élevées, soit supérieures à 35°C, un record depuis la création de la station en 1951.
Coupures de courant, tourisme, risque pour la santé… Ces températures perturbent les millions d’habitants de ces régions. Et la situation pourrait empirer puisque les météorologues prévoient que cet épisode de chaleur pourrait être plus long que le dernier qui a pourtant duré… plus de deux mois, selon Reuters.
• 8,7°C en plein hiver en Antarctique
Même le continent blanc est en surchauffe. La température moyenne enregistrée ce mercredi en Antarctique, situé autour du pôle Sud, devrait être supérieure de 4,5°C à la moyenne des années entre 1979 et 2000.
La base de recherche ukrainienne Vernadsky, située dans les îles argentines de l’Antarctique, a battu son record de température pour le mois de juillet avec un mercure de 8,7°C. Pourtant, dans cette partie du globe, nous sommes au milieu de l’hiver.
En outre, en février dernier, en plein été austral, l’étendue de la banquise de l’Antarctique a atteint un record de fonte, avec une étendue totale de 2,06 millions de km², véritable révélateur de la crise climatique.
Depuis plusieurs mois, il fait également très chaud à la surface des océans, qui recouvrent 70% de la surface de la Terre, ce qui fait inexorablement monter le thermomètre planétaire.
L’agence météorologique australienne a averti que les températures des océans Pacifique et Indien pourraient être supérieures de 3°C à la normale d’ici octobre. Selon les scientifiques, le réchauffement climatique est le premier facteur à pointer du doigt, mais le phénomène El Nino, qui conduit à une hausse générale de la température de l’eau, joue également un rôle de « radiateur » climatique global.
Au-delà des conséquences sur, par exemple, la biodiversité marine, des océans plus chauds ont une incidence sur les températures atmosphériques, ce qui contribue à nouveau à augmenter la moyenne planétaire.
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