Une étude de l’Institut national de la recherche agronomique (Inrae) publiée fin juillet démontre que le dérèglement climatique « attise les risques de feux de forêt ». Une menace qui va peser sur de nouvelles régions françaises.
Des feux plus forts, sur une plus grande partie de l’année, et dans des endroits précédemment épargnés. C’est le triste tableau révélé par l’Institut national de la recherche agronomique (Inrae) fin juillet. Comme l’a démontré l’organisme, le dérèglement climatique va « attiser » le risque de feux de forêt à « des niveaux inédits ».
« Les feux de forêts qui concernent des surfaces importantes (plus de 20 hectares) – historiquement concentrés sur le pourtour méditerranéen et la Corse, la Gironde, les Landes et le Lot-et-Garonne – vont s’étendre à de nouvelles régions dans les années à venir », alerte l’Inrae.
Où donc? Le Haut-Languedoc, les Causses, les Cévennes et les Monts d’Ardèche, l’arrière-pays provençal, les deux tiers nord des Landes et une partie de la Dordogne sont concernés par cette expansion.
Des feux plus grands, plus longtemps
Par ailleurs, dans les zones précédemment touchées, soit le Sud-Ouest et le Sud-Est, un phénomène « d’intensification des grands feux (plus de 100 hectares) » est annoncé. Aujourd’hui, ces phénomènes arrivent en moyenne sept fois par an, sur un calcul basé sur des observations de la période 2001-2020.
Mais d’ici 2050, le total devrait atteindre dix. Dans un scénario à très fort réchauffement climatique, un total de 20 pourrait être atteint à l’horizon 2090 selon les projections les plus pessimistes de l’Institut. Soit le scénario d’une augmentation des émissions plutôt qu’une relative stabilisation.
« Lors des années extrêmes qui se produisent en moyenne moins d’1 fois par décennie, on pourra atteindre jusqu’à 40 grands feux par an, quel que soit le scénario, contre 18 aujourd’hui », avertit l’Inrae.
Adapter les secours à la nouvelle donne
Il faudra par ailleurs appréhender une période des incendies plus étalée dans le temps, pouvant démarrer « plus tôt et se poursuivre au-delà de la plage actuelle ». La période à risque aujourd’hui étendue du 18 juillet au 22 août pourrait tout simplement doubler, pour aller du 30 juin jusqu’au 7 septembre.
« Cette étude vise à fournir aux politiques publiques des moyens de déterminer les zones à risque et de répondre au mieux aux enjeux. Car l’étalement dans le temps des périodes à risque dans le Sud-Ouest va induire une plus grande sollicitation des brigades de sapeurs-pompiers et une possible usure du personnel », comme l’explique à Sud-Ouest François Pimon, ingénieur de recherche à l’institut.
Les soldats du feu devront donc être présents à plus d’endroits à la fois, contre un nombre de grands feux plus importants, et durant une période plus longue.
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