Selon Le Parisien, les airbags défectueux du rappel massif opéré par Citroën et DS s’accumulent dans certains ateliers, ce qui peut représenter « un danger pour les salariés et les clients ».
Ce sont des airbags qui peuvent exploser à tout moment: des centaines de milliers de modèles de Citroën C3 et DS3 font ainsi l’objet d’un rappel « Stop Drive » depuis fin avril dernier.
Un problème très inquiétant comme en témoigne cette demande de ne plus conduire le véhicule, ce qui reste très rare dans ces procédures de rappels. Au total, ce sont 12 décès et 15 blessés graves potentiellement liés à ces airbags défectueux qui ont été recensés en France ces dernières années, dans des modèles Citroën et DS, mais aussi Toyota et Seat, nous indiquait récemment le cabinet Coppet Avocats qui accompagne des familles de victimes.
132.000 airbags remplacés en France
Depuis quelques mois et le début de ce rappel « Stop Drive », les remplacements d’airbags se multiplient dans les garages, avec le groupe Stellantis, propriétaire de Citroën et DS, qui communique régulièrement sur l’avancée de l’opération.
« La campagne de remplacement des airbags Takata équipant les Citroën C3 et DS3, produites entre 2009 et 2019, progresse avec plus de 230.000 véhicules traités en Europe à ce jour », dont 132.000 en France, indiquait ainsi Stellantis dans un communiqué ce lundi 21 octobre.
Stockage dangereux
Conséquence logique, les airbags défectueux s’entassent dans les ateliers qui effectuent l’opération, alerte un article du Parisien.
Or, comme on peut s’en douter avec un produit qui contient un explosif pour le déclenchement du coussin d’air, même en quantité limitée, ces composants doivent faire l’objet d’un stockage sécurisé avec des conditions strictes à respecter.
« Dès réception du conteneur (une malle orange dédiée), utilisez-le immédiatement pour y stocker les airbags rappelés des véhicules des clients », précise ainsi un document transmis aux garages concernés et consulté par le quotidien.
Un « conteneur qui doit être scellé avec des sangles » et « stocké dans un endroit sûr loin de toute source de chaleur ou d’eau ».
Or, d’après plusieurs témoignages, ces conditions de sécurité ne seraient pas toujours respectées, avec des airbags retirés des véhicules qui se retrouvent dans de simples cartons, ce qui peut représenter « un danger pour les salariés et les clients ».
Il suffirait d’une étincelle…
Un risque potentiel à ne pas négliger pour un expert judiciaire:
« Ces piles de cartons sont des bombes au cœur de nos villes! La matière chimique des airbags Takata est devenue instable à cause de l’humidité et de la chaleur. L’hypothèse d’une explosion spontanée existe », explique Bruno Guibeaud dans Le Parisien.
Un scénario que contesterait l’association des groupements de concessionnaires des marques Stellantis, la maison-mère ayant indiqué qu’il n’y avait pas de risque d’explosion spontanée en l’absence d’étincelle.
L’expert judiciaire n’est pas de cet avis, évoquant des cas aux Etats-Unis d’explosions d’airbags Takata dans des véhicules à l’arrêt et sans personne à bord, avec en outre un risque de réaction en chaine dans les piles de cartons qui peuvent s’entasser dans les garages.
C’est l’entreprise Hubency, spécialiste de la gestion des déchets, qui est chargée de récupérer les airbags potentiellement défectueux pour les détruire, toujours d’après les informations du Parisien. Stellantis explique de son côté avoir prévenu les réparateurs agréés de mieux anticiper cette gestion des conteneurs et de prévenir en cas de retards pris par ce prestataire.
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