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De nombreux automobilistes se trouvent un peu perdus au moment de passer à la voiture électrique. Une proposition de loi vise à mieux encadrer les informations obligatoires sur le véhicule et sa batterie, mais aussi aux bornes de recharge.

Alors que l’Europe a pris le cap du 100% électrique et que la part de marché des voitures zéro émission ne cesse de progresser, certains automobilistes se retrouvent un peu perdus au moment de tourner la page de la bonne vieille motorisation thermique. Surtout, la promesse d’un certain confort apporté par l’électrique et d’un coût à l’usage plus intéressant peut encore décevoir certains automobilistes une fois confrontés à la (parfois) dure réalité.

Un manque d’informations pour les consommateurs

Après avoir reçu de nombreux témoignages d’automobilistes faisant part de ce désamour après achat, l’association de la Ligue de défense des conducteurs avait ainsi identifié des « failles importantes » dans l’information délivrée aux acheteurs de ce type de véhicules, ainsi qu’aux bornes de recharge.

Un signal d’alarme entendu par le député LR de la Loire, Dino Cinieri, qui compte déposer une proposition de loi dans les prochains mois pour « garantir une parfaite transparence lors de la transaction, qu’elle consiste à acquérir une voiture électrique, ou à simplement faire ‘le plein de watts’ sur des bornes de recharge ».

« Des mesures transpartisanes et de bon-sens », résumait ce mardi 3 octobre le député lors d’une conférence de presse organisée pour présenter cette première version du texte.

« Fin 2022, on comptait 80 modèles de voitures électriques sur le marché français alors qu’il n’y en avait que 30 en 2019, et sur cette période, les ventes ont augmenté de 374% », souligne Dino Cinieri, pour qui cette loi doit donner le cadre général pour mieux informer les acheteurs.

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Temps de recharge à 100%

Parmi les mauvaises surprises potentielles, un temps de recharge bien plus long que celui annoncé. La propostion de loi réclame ainsi « une obligation légale pour les constructeurs/vendeurs d’informer les acheteurs sur le temps de recharge à 100% ».

En général, une marque communique en effet sur un temps de recharge rapide pour passer de 10 ou 20% de batterie à 80%. Un cas d’usage fréquent sur un long trajet et un arrêt sur une borne haute-puissance sur une aire d’autoroute pas exemple: il est en effet recommandé d’être à un niveau plutôt bas de batterie, mais pas à 0% car cela peut être un peu risqué en cas de borne indisponible ou en panne à l’arrivée sur l’aire par exemple.

Inutile aussi, en théorie, d’atteindre les 100% dans ce cas de figure, avec un temps de charge décuplé pour faire réellement « le plein » de sa batterie. L’exemple de la Renault Mégane E-Tech reste assez parlant et représentatif de la situation générale: il faut 37 minutes pour passer de 10 à 80%… et 38 minutes pour passer de 80 à 100%.

Sauf que, dans les faits, on peut avoir besoin de charger à 100%, par exemple pour arriver à destination, où la recharge n’est pas forcément proposée, et anticiper de prochains déplacements. Aussi parce que l’autonomie maximale annoncée se rapporte justement à une charge à 100% de la batterie.

L’idée serait ainsi d’obliger à donner au moins ce temps de recharge à 100%, en partant de 0%, et de 10 et 20% pour garder ces conditions réalistes d’usage, tout en conservant d’ailleurs la donnée du temps théorique de recharge jusqu’à 80%.

Des éléments précis à déterminer ultérieurement: la proposition de loi fixe pour le moment dans les grandes lignes les informations qui seront potentiellement demandées pour assurer cette meilleure information des consommateurs.

Eclipser les doutes autour de la batterie

Le texte veut aussi exiger de présenter à la fois la capacité totale ou brute de la batterie, mais aussi la capacité utile, celle réellement disponible à l’usage. Aujourd’hui, il n’y pas vraiment de règle et certains constructeurs communiquent seulement une donnée, sans faire mention de l’autre.

Sur ce même thème, l’idée serait aussi d’être plus clair sur la garantie vieillissement de la batterie. Dans l’offre actuelle, si les constructeurs peuvent par exemple s’engager sur 8 ans et 160.000 kilomètres, avec une capacité résiduelle de la batterie qui ne doit pas descendre sous les 80%, la loi obligerait à un engagement contractuel clair sur ce point. Une manière aussi d’être plus transparent sur le coût de remplacement de la batterie, qui peut atteindre plusieurs milliers d’euros.

De quoi aussi avoir des effets positifs sur le marché de l’occasion, où les doutes sur l’état de santé réel de la batterie peuvent être dissuasifs pour les acheteurs.

Une borne de recharge plus claire

Enfin, la proposition de loi veut aussi simplifier l’expérience à la borne de recharge. Une aventure souvent, avec un tarif opaque et une note finale qui peut aussi donner lieu à quelques mauvaises surprises. Surtout quand on la reçoit par mail quelques semaines après l’achat.

Une expérience impensable à une station-service, où l’automobiliste est habitué à voir défiler les litres et les euros, un peu trop vite d’ailleurs en ce moment mais ce n’est pas le sujet. C’est tout simplement cette expérience qu’il faudrait retrouver à une borne de recharge, avec un affichage clair du prix du kWh (le prix maximum s’il existe des formules d’abonnement par exemple) et un affichage, en temps réel ou au moins à la fin de la recharge, de la quantité d’énergie transférée et du prix appliqué.

Alors que de plus en plus de Français passent à l’électrique, la loi pourrait être examinée en fin d’année, ou courant 2024.

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