Les gorges du Verdon, asséchées à l’été 2022, ont retrouvé un niveau d’eau satisfaisant. Une condition essentielle pour cette région où l’économie touristique repose sur les activités nautiques.
Les gorges du Verdon se réhydratent. Après une année 2022 où le niveau des lacs était inférieur de 4 à 6 mètres à la normale à cause d’une sécheresse historique, les eaux du Verdon ont retrouvé leur panache. Turquoises et scintillantes, au plus grand bonheur des touristes, constate TF1.
Contrairement à l’été dernier, où des activités nautiques, comme le canyoning et le rafting, avaient été suspendues, paddles, kayaks et pédalos jonchent les cours d’eau.
De fortes précipitations au printemps
La saison a été préservée cette année grâce aux fortes pluies qui sont tombées entre mai et juin.
« C’est un miracle. En trois semaines, on a pris 3m50 de pluie. On compte 190% de pluviométrie en plus pour mai-juin », remarquait en juin Cyril Chauvel, loueur de pédalo à Myc plage, au micro de France 3 Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Un constat effectué par un autre professionnel du tourisme: « On a même plus d’eau qu’habituellement », souligne Lionel Catsoyannis du Bureau des guides de Canyon du Verdon à TF1.
Les cinq lacs du Verdon sont pleins. Celui de Castillon notamment qui est essentiel à l’irrigation des gorges car il abonde les barrages hydroélectriques qui jalonnent le cours de la rivière. Par ricochet, ces barrages peuvent lâcher de l’eau et empêcher les gorges d’être à sec. En 2022, il était même possible de se promener à pied dans certains endroits.
Une activité économique en partie relancée
Et sans eau, l’activité économique se trouve asséchée. « Sur certains sites, la fréquentation touristique avait diminué de presque 20% en juillet et en août », souligne Florence Viti-Bertin, directrice adjointe de l’agence de Développement des Alpes-de-Haute-Provence à BFMTV.com. « Même si au final, nous n’avons rien perdu en 2022 car cela c’était équilibré au cours de l’année. »
Cet été, les professionnels du secteur renouent avec les visiteurs, mais avec une légère amertume. En ce mois de juillet, les campings ne sont pas pleins, de nombreux pédalos restent accrochés à quai…
« Globalement, cette année, le niveau de fréquentation est bon sur la partie eau car il y a tout ce qu’il faut », constate Florence Viti-Bertin. « Mais on observe un léger fléchissement de la clientèle internationale, peut-être à cause de la peur instaurée par les émeutes, rabâchées par les médias. »
Elle ajoute: « À cause du mauvais temps, l’avant-saison est mitigée. Le taux de réservation était moins bon en juillet, mais il est plutôt bon en août. On devrait se rétablir. »
Au vu de la précédente sécheresse, il est également possible que les visiteurs se soient tournés vers d’autres destinations.
« C’est la grande interrogation, c’est compliqué à dire, mais peut-être que cela a davantage joué sur la clientèle étrangère », se questionne la directrice adjointe de l’agence de Développement.
Certains professionnels du secteur auront tout de même du mal à compenser les pertes financières de la dernière saison estivale. « Cette année, on couvrira nos charges mais on ne fera pas d’investissement », déclare Isabelle Jonker, gérante d’un camping trois-étoiles à Castellane, au micro de TF1.
Diversifier les activités proposées
En raison du changement climatique, les sécheresses vont se multiplier: le Verdon réalise qu’il va devoir se réinventer et proposer de nouvelles activités. Vélo, randonnées en montagne, visite du patrimoine. « Ça nous fait prendre conscience qu’il faut évoluer », affirme Gwénaël Saby, chargé du tourisme au parc du Verdon.
Puis, derrière cette apparente abondance en eau, les gorges restent fragiles. « Les faibles précipitations sur l’année n’ont pas permis de reconstituer entièrement les stocks d’eau », précise EDF Méditerranée qui gère le remplissage des retenues au Parisien. Les nappes phréatiques ne sont pas complètement reconstituées.
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