Une étude publiée ce jeudi 8 août démontre que les nuits avec des températures supérieures à 25°C sont plus nombreuses à cause du changement climatique. De fortes chaleurs qui détériorent la qualité et la durée du sommeil.
Le changement climatique réchauffe les températures de la planète le jour, mais aussi la nuit. Selon une analyse scientifique parue ce jeudi 8 août, le nombre de nuits dépassant 25°C a déjà considérablement augmenté pour environ un tiers de la population mondiale, ce qui n’est pas sans conséquences pour la santé.
Les températures nocturnes élevées peuvent devenir dangereuses car elles empêchent le corps humain de se rafraîchir et de se remettre de la chaleur diurne.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande de maintenir la température ambiante à 24°C ou en dessous pendant la nuit, une limite au-dessus de laquelle le sommeil devient inconfortable et peut avoir un impact sur la santé des personnes vulnérables (bébés, personnes âgées ou souffrant de maladies chroniques).
Plus de 2 milliards de personnes concernées
L’étude menée par Climate Central, un groupe indépendant de scientifiques et de spécialistes de la communication sur le climat, a comparé la moyenne annuelle des nuits chaudes entre 2014 et 2023 avec un monde hypothétique sans changement climatique d’origine humaine, sur la base d’une méthodologie évaluée par des pairs et utilisant des modèles qui intègrent des données historiques.
Ces dernières sont toutefois hétéroclites et parfois lacunaires dans certains pays, d’où le choix par les chercheurs d’un monde alternatif où la seule chose qui a changé est la quantité de carbone dans l’atmosphère.
Elle conclut qu’au cours des dix dernières années, environ 2,4 milliards de personnes ont connu au moins deux semaines supplémentaires de nuits avec des températures supérieures à 25°C par rapport à un monde sans changement climatique.
Trinité-et-Tobago dans les Caraïbes a connu l’augmentation moyenne la plus importante de tous les pays, avec 47 nuits supplémentaires par an au-dessus de 25 degrés Celsius. La ville indienne de Bombay a subi deux mois supplémentaires de nuits chaudes.
« Les températures nocturnes plus élevées, en particulier pendant les périodes chaudes de l’année, peuvent nuire au sommeil et réduire la récupération physique à la suite de températures diurnes élevées, ce qui peut avoir des répercussions en cascade sur la santé », a commenté Nick Obradovich, scientifique en chef au Laureate Institute for Brain Research, basé aux Etats-Unis.
Le seuil de 25°C « n’est pas une valeur absolue en dessous de laquelle la santé est bonne et au-dessus de laquelle elle se détériore », mais elle entraîne des conséquences variables selon les personnes, notamment si à la chaleur s’ajoute de l’humidité, créant parfois des conditions qui peuvent devenir mortelles, ajoute ce scientifique qui n’a pas participé à l’étude.
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