Après un passage dans un même restaurant, 6 personnes se retrouvent hospitalisées au CHU de Bordeaux pour une probable intoxication à la toxine botulique. Deux autres cas ont été signalés.
C’est une actualité extrêmement rare en France. Six patients ont été admis au CHU de Bordeaux ce week-end pour une intoxication à la toxine botulique, a annoncé l’ARS de la Nouvelle-Aquitaine ce mardi, confirmant une information du quotidien régional Sud-Ouest. Trois personnes sont en réanimation sous assistance respiration, alors qu’un autre cas probable a été dénombré et qu’un huitième est « en cours d’analyse ».
Les personnes admises présentaient « divers symptômes neurologiques ou digestifs » et « vont recevoir un traitement d’anti-toxine botulique.
Les victimes sont, pour la plupart, de nationalité étrangère. Il s’agirait de personnes allemandes, américaines et canadiennes. Leur point commun, elles ont toutes visité le Tchin Tchin Wine Bar, dans le centre de la ville à deux pas de la place de la Bourse. Elles y auraient consommé des aliments suspects, « à ce stade, des conserves de sardines faites maison par le restaurateur.
« Je reconnais que j’avais un lot de sardines stérilisées et qu’à l’ouverture j’ai dû en jeter certaines qui avaient une forte odeur. D’autres paraissaient saines et ont été servies au client », reconnaît le restaurateur auprès du quotidien régional. Il se dit « dévasté ».
Appel à la vigilance
L’ARS souligne que, compte tenu du temps d’incubation pouvant aller de quelques heures à quelques jours, les établissements de santé sont « appelés à la plus grande vigilance ».
« Les personnes qui ont fréquenté cet établissement bordelais sont appelées à la plus grande vigilance et à consulter en cas de symptômes », conseille le communiqué de presse.
La Direction départementale de la protection des populations de Gironde (DDPP) a démarré des investigations dans l’établissement en question. Ce sont 10 prélèvements qui ont été menés à la recherche de germes et de toxines botuliques. Les résultats des analyses seront connus dans les trois jours.
Une infection rare mais mortelle
Comme le rappellent les autorités, le botulisme n’est pas à prendre à la légère, l’infection est mortelle dans 5 à 10% des cas. Il s’agit d’une affection neurologique grave provoquée par la bactérie Clostridium botulinum. Celle-ci se conserve notamment dans des aliments mal conservés.
Les cas sont cependant rares, 0.5 pour un million d’habitants selon le ministère de l’agriculture.
« En France, la majorité des cas de botulisme correspondent à des intoxications alimentaires (…) par des aliments n’ayant pas subi de processus poussé de stérilisation: salaisons, charcuteries ou encore conserves d’origines familiales ou artisanales », liste l’ARS.
Dans la grande majorité des cas, les malades pris en charge « guérissent sans séquelles », cependant, la durée du traitement ainsi que de la convalescence peut s’étendre sur plusieurs mois.
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