L’an passé, les deux constructeurs français n’ont pas vraiment pâti de l’inflation qui a grignoté le pouvoir d’achat des automobilistes.
Renault qui renoue avec les bénéfices, Stellantis qui fait presqu’aussi bien que TotalEnergies… 2023, restera comme un très bon millésime pour les deux constructeurs français. L’un comme l’autre ont vu leurs ventes substantiellement progresser
Avec une augmentation de 7% du nombre de véhicules livrés et de 13% de son chiffre d’affaires, Renault affiche même une plus forte croissance que Stellantis, mais il faut rappeler qu’en 2022, le groupe piloté par Luca de Meo avait dû faire une croix sur le marché russe et abandonné la marque Lada. Côté bénéfices, avec un résultat net de 2,2%, Renault sort ainsi du rouge. De son côté, Stellantis affiche le meilleur bénéfice depuis sa création en 2021 : 18,6 milliards d’euros.
Les ventes de Stellantis se sont envolées en Afrique et au Moyen-Orient
Comment expliquer ces performances l’année même où les consommateurs ont vu leur pouvoir d’achat baisser et les taux des crédits nettement augmenter?
Pour Stellantis, il y a le fait que le groupe a plutôt bien réussi l’électrification d’une partie de sa gamme. Ses ventes de voitures électriques ont augmenté de plus de 20% dans le monde, grâce notamment aux subventions accordées par les Etats. Mais Stellantis a également réalisé d’excellentes performances en Afrique et au Moyen Orient (ventes en hausse de 64%), où l’on ne roule qu’en voitures thermiques.
Dacia est devenue la deuxième marque la plus vendue en Europe
Pour Renault, l’explication est différente. Il y a d’abord le fait que les nouveaux modèles sortis de ses usines sont plus qualitatifs, avec, c’est souvent lié, des marges plus élevées. Le groupe dégage ainsi une marge opérationnelle de 7,9% supérieure à celle de l’allemand Volkswagen Et puis il y a évidemment le succès de Dacia devenu la deuxième marque la plus vendue en Europe. Et cette réussite, elle tient aussi à une montée en gamme des modèles de cette marque qui ne se veut plus low cost, mais qui promet d’offrir un excellent rapport qualité prix.
Les actionnaires de Renault comme ceux de Stellantis ont donc de quoi se réjouir. La valeur de leurs actions grimpe, leurs dividendes aussi. Mais quid des salariés? On notera à ce sujet le soin pris par les dirigeants des deux groupes pour bien communiquer sur le sujet.
4100 euros de primes d’intéressement pour les salariés de Stellantis
D’un côté, Stellantis explique que 1,9 milliard d’euros vont être redistribués à l’ensemble de ses salariés dans le monde. Avec notamment une incitation à acheter des actions du groupe pour profiter eux aussi des dividendes (jusqu’à 1000 offerts pour l’achat d’actions qu’ils peuvent par ailleurs acquérir avec une décote de 20%. Et puis, en France, Stellantis annonce le versement d’une prime d’intéressement de 4100 euros, un montant un peu moins élevé que l’année dernière, mais néanmoins très substantiel.
« On va avoir quelque chose de très comparable », assure de son côté le DG de Renault Luca de Meo sur BFM Business.
Mais la priorité absolue reste l’actionnariat salarié que le plus possible de salariés soient actionnaires du groupe. Cela marche relativement bien: ils détiennent déjà plus de 5% du capital. Et Renault maintient son objectif: à savoir d’arriver à 10% du capital en 2030.
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