De quoi parle-t-on ? De quoi s’agit-il ?

 

La silicose est une maladie des poumons qui fait partie du groupe des pneumoconioses. Elle est due à l’inhalation de poussières de silice libre (SiO2). Elle est également connue comme le mal des mineurs, et survient le plus souvent dans le cadre d’une maladie professionnelle, se manifestant après dix à trente ans d’exposition aux poussières.
La silicose provoque une dégradation lente et irréversible des capacités pulmonaires jusqu’à l’insuffisance respiratoire par fibrose.

 

Quels sont les risques et les enjeux sanitaires ?

 

La silicose est une maladie professionnelle reconnue pour certaines professions (Tableau 25 de reconnaissance de maladie professionnelle). Trois-cents nouveaux cas sont encore reconnus en France chaque année.
Les professionnels des mines et carrières sont particulièrement exposés, mais d’autres activités sont également concernées comme la métallurgie (fonderie avec du sable utilisé pour la confection des moules), le secteur des pierres (sculpture, taille, polissage, briques réfractaires, céramique), ou le bâtiment et les travaux publics. D’autres métiers comme les prothésistes dentaires sont également touchés. La mise en place de mesures de protection pour le personnel est indispensable sur le lieu de travail.

 

Quels sont les mécanismes ?

 

La silicose provient de l’exposition prolongée ou répétée à des poussières fines de silice. La silice détruit le poumon et engendre une fibrose pulmonaire. Les poussières de silices sont d’abord absorbées par les cellules du système immunitaire de défense (phagocytes) de la muqueuse pulmonaire ; elles entraînent la mort de la cellule provoquant une inflammation chronique et l’apparition de tissus cicatriciels et de fibrose pulmonaire.
L’évolution est progressive et dépend des poussières elles-mêmes (quantité, taille, qualité), de la durée d’exposition et de facteurs individuels.

 

Silicose – Prévention

Comment cela se manifeste-t-il ?

 

Il existe différentes formes cliniques en fonction de la rapidité d’installation de la silicose.
La silicose simple n’apparaît qu’après plusieurs années d’exposition et évolue lentement. La silicose aiguë, plus rare, peut se développer seulement après quelques mois d’exposition.

La silicose simple présente quatre phases :

1) la première phase est asymptomatique et uniquement radiologique, c’est-à-dire que seule une radiographie permet le diagnostic. Elle peut durer de dix à trente ans ;

2) la deuxième phase, dite d’état, se manifeste par des signes fonctionnels non spécifiques : toux, crachats matinaux… comme pour une bronchite ;

3) la phase plus évoluée est une phase d’insuffisance respiratoire avec des difficultés à respirer de plus en plus marquées : on parle de dyspnée d’effort puis de repos ;

 

4 ) enfin, l’ultime stade est celui de l’insuffisance cardiaque associée à l’insuffisance respiratoire.

De nombreuses complications surviennent dans l’évolution, comme des surinfections, des crachats de sang (hémoptysies) ou des décollements du poumon ou pneumothorax.

 

Avec quoi ne faut-il pas confondre ?

 

Il ne faut pas confondre la silicose avec la bronchite chronique. La bronchite chronique peut survenir de manière isolée, avec les mêmes premiers symptômes que la silicose, mais est plus fréquemment due à l’exposition au tabac. À l’arrêt du tabac, les symptômes s’améliorent, contrairement à la silicose qui peut poursuivre son évolution malgré l’arrêt de l’exposition à la silice.
La silicose n’est pas non plus un cancer du poumon ni de la plèvre. Elle ne doit donc pas être confondue avec le mésothéliome, lié à l’amiante.

 

Y a-t-il une prévention possible ?

 

La détection du risque et la prévention sont fondamentales pour tous les salariés exposés à la silice. La législation impose d’évaluer le risque : ainsi, la concentration moyenne en silice cristalline libre des poussières alvéolaires de l’atmosphère inhalée par un travailleur pendant une journée de travail de huit heures, ne doit pas dépasser 0,1 mg/m3 pour le quartz, et 0,05 mg/m3 pour la cristobalite et la tridymite.
Des mesures collectives comme l’aspiration des poussières à la source, l’humidification de la zone de travail, ou encore la ventilation adéquate permettent de limiter l’exposition. La formation des salariés et l’utilisation de masques individuels anti-poussière assurent également la protection des travailleurs.

Enfin, le suivi médical régulier permet de détecter la maladie à un stade précoce.
L’ensemble de ces mesures relève de la médecine du travail.

 

Silicose – Consultation

À quel moment consulter ?

 

Le premier stade de silicose est très longtemps asymptomatique. Il ne faut donc pas attendre de ressentir les premiers symptômes pour consulter. La surveillance médicale obligatoire comporte d’ailleurs des examens radiographiques réguliers pour dépister précocement la maladie.
En cas d’essoufflement, de crachats ou de surinfections, il faut consulter rapidement et préciser le risque d’exposition professionnelle.

 

Que fait le médecin ?

 

Le médecin suspecte la silicose sur l’interrogatoire et l’examen clinique. Le type d’exposition ainsi que la durée permettent d’orienter vers le diagnostic, qui sera confirmé par des examens complémentaires. La radiographie pulmonaire est une étape essentielle pour le dépistage et le diagnostic. Les signes sont des opacités rondes, nodulaires, sur les deux poumons, et prédominants aux tiers moyens et supérieurs. Le scanner thoracique complète et précise le diagnostic de manière courante. En parallèle, les épreuves fonctionnelles respiratoires (EFR) permettent de faire le bilan du retentissement sur la fonction respiratoire.
Des prélèvements par lavage ou biopsie peuvent aussi être proposés.

Malheureusement, il n’existe aucun traitement spécifique pour soigner la silicose. Seules les complications sont prises en charge de manière symptomatique.

Les démarches de reconnaissance en maladie professionnelle doivent être entreprises et des critères précis permettent d’obtenir réparation.

 

Comment préparer ma prochaine consultation ?

 

Les salariés exposés bénéficient d’un suivi médical. Les salariés qui cessent d’être exposés (retraités par exemple) peuvent aussi bénéficier, sur demande, d’une surveillance médicale post-professionnelle tous les cinq ans. Ce suivi est largement conseillé et est à organiser avec le médecin traitant.

 

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à retenir

La silicose est une maladie le plus souvent professionnelle, due à l’inhalation de poussières de silices. Les mineurs étaient particulièrement exposés mais d’autres professions sont aussi concernées. La prévention collective et individuelle est fondamentale car il n’existe aucun traitement curatif de la maladie, qui évolue vers une insuffisance respiratoire par fibrose des poumons.

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