Définition de la neuropathie diabètique

La neuropathie diabétique est une complication du diabète qui se définit comme l’atteinte du système neurologique. Le système nerveux regroupe le système nerveux périphérique (nerfs qui conduisent les informations sensitives ou les commandes motrices) et le système nerveux autonome (nerfs des organes comme le cœur, l’estomac…). La neuropathie diabétique affecte le fonctionnement du système nerveux périphérique et du système nerveux autonome ; elle est responsable de douleurs, de troubles sensitifs ou de mal perforant plantaire mais aussi d’atteinte digestive ou cardio-vasculaire.

 

Risques et originesde la neuropathie diabètique

La neuropathie diabétique atteint les patients ayant un diabète nécessitant des injections d’insuline (diabétiques insulinodépendants DID ou type 1) et les patients diabétiques non insulinodépendants (DNID ou type 2) avec la même fréquence. Cette fréquence augmente avec la durée d’évolution de la maladie diabétique : moins de 10 % pour un diabétique découvert à moins de 1 an et 50 % après 25 ans d’évolution. Le contrôle de la glycémie est un facteur essentiel de prévention d’apparition de la neuropathie, or cette dernière est associée à une mortalité accrue.

 

Causes et mécanismes de la neuropathie diabètique

L’hyperglycémie (trop de sucre dans le sang) joue un rôle capital dans l’apparition de la neuropathie diabétique : plus l’équilibre du diabète est mauvais, plus la neuropathie sera précoce et sévère. D’autres facteurs indépendants de cet équilibre existent par ailleurs et sont probablement liés à la génétique ou à l’environnement, notamment nutritionnel.

 

Neuropathie diabètique – Prévention

Avec quoi ne faut-il pas confondre la neuropathie diabètique ?

 

La neuropathie diabétique peut parfois être confondue avec d’autres maladies neurologiques qui présentent les mêmes symptômes : paralysie faciale, atteinte des paires crâniennes, myasthénie, syndrome de Guillain-Barré…
D’autres maladies comme l’hyperthyroïdie, la maladie de Cushing, certains cancers ou encore la consommation d’alcool ou l’amylose provoquent également des neuropathies.
Le médecin traitant et le diabétologue pourront avoir recours à des examens et/ou à l’avis d’un neurologue pour faire la différence.

 

À quel moment consulter ?

Le diagnostic de neuropathie repose sur les symptômes (douleurs, troubles de la sensibilité…), qu’il convient de signaler à son médecin. Cependant, la neuropathie diabétique est asymptomatique au début de son évolution et ne provoque aucun signe ; seul un examen rigoureux du médecin la mettra en évidence.
En cas de mal perforant (plaie du pied, indolore en raison de l’atteinte nerveuse), une consultation en urgence s’impose car les lésions sont parfois très profondes.

Neuropathie diabètique : y a-t-il une prévention possible ?

Le contrôle glycémique est la meilleure des préventions chez le diabétique. L’hémoglobine glyquée (HbA1c) mesurée par une simple prise de sang est un bon reflet de l’équilibre du diabète : au-delà de 7 %, le diabète est mal équilibré et la neuropathie risque d’apparaître.

Une fois déclarée, la neuropathie prive le patient de signaux de danger : les mycoses ne sont plus ressenties, les blessures ou brûlures non plus. Le pied se fragilise et peut devenir le siège d’infections. Il est donc essentiel de surveiller les pieds en les inspectant régulièrement. Attention à ne pas se brûler sans s’en rendre compte avec une eau du bain trop chaude. Les chaussures doivent être adaptées pour protéger au maximum.

L’alcool est à bannir car il potentialise l’effet du sucre et détruit les petits nerfs de la sensibilité, aggravant la maladie.
L’hypotension orthostatique se prévient par le lever prudent en deux temps avec pause en position assise, la surélévation de 20 à 30 cm de la tête du lit… Les troubles digestifs sont améliorés par une alimentation semi-liquide et fragmentée.

 

Neuropathie diabètique – Préparer sa consultation

 

Comment se manifeste la neuropathie diabétique ?

La neuropathie diabétique comporte des troubles moteurs (paralysie ou faiblesse musculaire), une polynévrite (atteinte diffuse des nerfs des extrémités des membres) ou une mononévrite (atteinte d’un nerf).
Les douleurs sont très fréquentes, à type de fourmillements, d’engourdissements : impression de pieds morts, de marcher sur du coton. Elles peuvent être diffuses avec des paroxysmes (déchirements, broiements). Les douleurs comme la sensation de brûlure ou de piqûre (aiguille, punaise…) se majorent la nuit.

En fonction de l’atteinte neurologique, le siège des douleurs est variable, même si les membres inférieurs sont le plus souvent touchés.
Les troubles moteurs sont plus discrets, avec des paralysies possibles ou encore une diminution musculaire (muscles de la main).
L’atteinte des nerfs crâniens peut provoquer des paralysies faciales ou des mouvements des yeux.
La neuropathie végétative (atteinte du système nerveux autonome) provoque quant à elle des variations du rythme cardiaque, de la tension artérielle (hypotension orthostatique avec malaises au lever par exemple) ou des troubles de la digestion.

 

Que fait le médecin ?

Le médecin recherche systématiquement par l’interrogatoire des douleurs ou des symptômes neurologiques. Il complète ensuite par un examen neurologique spécifique : percussion des réflexes, recherche de troubles de l’équilibre, tests de la sensibilité au monofilament, vibratoire (avec un diapason) et au chaud/froid.
Des examens neurophysiologiques permettent en cas d’anomalie de tester le trajet des influx nerveux (vitesse de conduction…) et de confirmer ou infirmer le diagnostic.
Les autres examens visent à vérifier le contrôle glycémique (prise de sang avec mesure de l’hémoglobine glyquée HbA1c), objectif prioritaire du traitement.
Le traitement symptomatique quant à lui repose sur des antidépresseurs ou des antiépileptiques.

Comment préparer ma prochaine consultation ?

La surveillance des pieds est un acte essentiel : la moindre lésion doit attirer l’attention et motiver une consultation.

 

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à retenir

 


La neuropathie diabétique est une complication fréquente du diabète. Elle est responsable d’inconfort (douleurs) mais aussi de maux perforants plantaires et de lésions irréversibles. Le bon contrôle de l’équilibre glycémique permet de la limiter.

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