Définition de la néphropathie diabètique
La néphropathie diabétique est l’atteinte des reins entraînant à terme une insuffisance rénale et une dialyse (épuration du sang par une machine plusieurs fois par semaine). La néphropathie diabétique ou glomérulopathie touche les diabétiques et est de plus un facteur de risque de décès prématuré en raison des autres complications du diabète (complication cardiaque en particulier). Elle s’intègre dans les complications dites microangiopathiques (atteinte des petits vaisseaux). Le dépistage est essentiel, avec recherche de protéines dans les urines par des bandelettes urinaires régulières.
Causes et risques de la néphropathie diabètique
Le diabète est une maladie chronique de plus en plus fréquente dans les pays industrialisés. Le diabète touche environ trois millions de sujets en France (Données de l’Assurance Maladie. In : Kusnik-Joinville O et al. Diabète traité : quelles évolutions entre 2000 et 2005 ? Pratique et Organisation des Soins 2007 ; 38 : 1-12). Ses complications, dont la néphropathie diabétique, sont un enjeu de santé publique majeur, sur le plan tant médical qu’économique. Environ 30 % des hommes et des femmes diabétiques sont atteints de néphropathie diabétique après 15 ans d’évolution de la maladie. 8 % des insuffisants rénaux en dialyse en France et jusqu’à près de 25 % aux États-Unis sont des diabétiques.
Symptôme et mécanismes de la néphropathie diabètique
Le rein a un rôle de filtration du sang pour en évacuer les déchets. En début d’évolution du diabète, le débit sanguin rénal et le débit de filtration sont augmentés par un mécanisme impliquant directement le glucose et des hormones. Cette augmentation du débit a des conséquences négatives sur les vaisseaux sanguins, aboutissant à une atteinte rénale voire à une insuffisance rénale.
Trois éléments déterminent cette atteinte :
Le contrôle de la glycémie
Les antécédents familiaux de maladie rénale
La durée du diabète
Néphropathie diabètique – Prévention
Comment se manifeste la néphropathie diabètique ?
La néphropathie est complètement asymptomatique au début. Aucune douleur ne se manifeste. Ce n’est qu’à un stade déjà évolué que les premiers signes apparaissent : l’hypertension artérielle (HTA) est à la fois cause et conséquence de la maladie. En cas d’insuffisance rénale, fatigue, infections urinaires, œdèmes des membres inférieurs handicapent le quotidien. La dialyse voire la transplantation rénale sont parfois les ultimes solutions, sinon l’insuffisance rénale terminale est mortelle.
Avec quoi ne faut-il pas confondre ?
« Avoir mal aux reins » ne signifie pas avoir une insuffisance rénale ! La néphropathie diabétique et l’insuffisance rénale sont indolores.
Les causes d’insuffisance rénale sont très nombreuses, liées aux reins eux-mêmes, à des anomalies sanguines ou aux vaisseaux.
Enfin, les œdèmes des membres inférieurs peuvent être synonymes d’insuffisance cardiaque, d’insuffisance veineuse ou de rétention d’eau, sans pour autant être liés à un dysfonctionnement rénal.
Y a-t-il une prévention possible à la néphropathie diabètique ?
Les mesures préventives sont au nombre de trois :
1. La stricte normalisation glycémique est impérative : adopter une alimentation équilibrée adaptée à son mode de vie, exercer une activité physique régulière (par exemple, 30 minutes de marche trois fois par semaine), respecter une bonne observance du traitement prescrit.
2. La réduction de la pression artérielle est elle aussi prioritaire car l’HTA aggrave la fonction rénale : régime pauvre en sel, médicaments antihypertenseurs.
3. Enfin, il est souhaitable de réduire la ration protidique de l’alimentation.
Néphropathie diabètique – Préparer sa consultation
Néphropathie diabètique : à quel moment consulter ?
Le dépistage systématique de la néphropathie diabétique passe par une recherche annuelle de protéines dans les urines : une bandelette urinaire voire un dosage sur les urines de 24 heures mettent en évidence une protéinurie (protéines dans les urines) ou une microalbuminurie (albumine en très faibles quantités) à un stade plus précoce. De même, une prise de sang permet de vérifier la fonction rénale par la mesure de la créatinine.
Le médecin a pour objectif de prévenir la néphropathie et donc d’obtenir le meilleur contrôle possible de la glycémie. La réalisation de cet objectif passe par un traitement intensif du diabète (régime alimentaire, médicaments, insuline…) mais aussi des autres facteurs de risque (hypertension artérielle par exemple).
Il effectue ensuite un dépistage annuel, ou plusieurs fois par an (urines, prise de sang). En cas d’anomalie, des traitements qui protègent la fonction rénale seront proposés. En cas d’anomalies sévères, il pourra vous orienter vers un néphrologue, médecin spécialiste du rein. Dialyse voire transplantation rénale sont parfois les seules solutions thérapeutiques.
Comment préparer ma prochaine consultation ?
L’observance du traitement et le strict suivi des examens prescrits (dépistage annuel de la protéinurie, suivi tous les trois à quatre mois de l’HbA1c…) permettent de protéger au mieux les reins du diabétique.
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à retenir
Informations sur la néphropathie
La néphropathie diabétique est une des complications du diabète liées à la durée d’évolution de la maladie et à l’équilibre glycémique. Elle fait toute la gravité de la maladie. Plus le diabète est déséquilibré (taux de sucre élevé), plus l’atteinte rénale arrive tôt et risque d’aboutir à l’insuffisance rénale et à la dialyse.