Définition de la malvoyance

La malvoyance, autrement appelée déficience visuelle, comporte une grande diversité de conséquences pour la personne qui en est atteinte.

Du simple port de lunettes correctrices à la personne aveugle à la perte totale de la vision, la malvoyance concerne des niveaux variables d’atteinte de la fonction visuelle.

 

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) définit 4 stades de fonction visuelle :

 

-La vision normale,
-Une déficience visuelle modérée,
-Une déficience visuelle sévère
-La cécité.
Une personne malvoyante est une personne dont l’une des tâches suivantes est gênée ou rendue impossible (on parle d’incapacité) par la déficience visuelle :

lecture et écriture (vision de près) ;
activités de la vie quotidienne (vision à moyenne distance) ;
communication (vision de près et à moyenne distance) ;
appréhension de l’espace et déplacements (vision de loin) ;
poursuite d’une activité exigeant le maintien prolongé de l’attention visuelle. »

La cécité totale est l’absence totale de vision et de perception lumineuse ; elle représente le stade le plus sévère de la malvoyance.

 

La canne blanche n’est autorisée en France que pour une acuité inférieure à 1/10e.

 

Risques et les enjeux sanitaires de la malvoyance

314 millions de personnes dans le monde sont atteintes de déficience visuelle, dont 45 millions sont aveugles.

Les personnes âgées sont particulièrement touchées et les femmes sont plus à risque que les hommes. Les déficiences visuelles liées à l’âge sont en augmentation du fait de l’augmentation de l’espérance de vie.

En France, 207 000 personnes sont aveugles ou profondément malvoyantes et les personnes aveugles représentent 1 Français sur 1 000 (dont environ 20 000 enfants et adolescents).

 

Causes et origines du problème de déficience visuelle

Plusieurs maladies évolutives ou brutales ou anomalies congénitales peuvent conduire à une malvoyance et leurs conséquences sont différentes selon la localisation de l’atteinte.

 

La vision centrale peut être touchée avec une altération de la vision précise (ex. dégénérescence maculaire liée à l’âge [DMLA]) ; l’atteinte de la vision périphérique (ex. rétinites pigmentaires) entraîne un trouble de la vision des déplacements et les 2 types d’atteintes peuvent être associés (rétinopathie diabétique, cataracte, glaucome…).

Enfin, une lésion cérébrale comme un accident vasculaire cérébral peut être responsable de déficits visuels localisés avec amputation du champ de vision.

 

Malvoyance – Prévention

 

Comment cela se manifeste-t-il ?

Suivant la pathologie en cause et l’atteinte, la malvoyance s’exprime différemment.

 

Elle est progressive quand la maladie en cause est chronique. À titre d’exemple, la DMLA, maladie oculaire la plus fréquente, cause une disparition des objets regardés ; la lecture est gênée, de même que toutes les activités de précision.
Dans le cas d’une atteinte périphérique, le champ visuel se rétrécit (vision comme à travers un tube).

Dans tous les cas, la malvoyance entraîne une limitation des activités qu’il convient de repérer dans son entourage, notamment chez la personne âgée.

 

Avec quoi ne faut-il pas confondre ?

Il ne faut pas confondre les pathologies qui entraînent à terme une malvoyance avec les troubles de la vision quasi physiologiques et facilement corrigeables avec des lunettes comme la myopie, l’hypermétropie ou encore la presbytie.

 

En cas de troubles récents de la vision, une consultation ophtalmologique permettra de faire la différence.

 

 

Y a-t-il une prévention possible ?

L’OMS estime que 85 % des cas de déficience visuelle pourraient être prévenus ou soignés.

 

Si les causes infectieuses ont maintenant complètement régressé dans les pays industrialisés, elles restent une cause importante de cécité dans le monde.

En France, la prévention repose essentiellement sur le dépistage précoce des troubles oculaires, notamment chez l’enfant.

 

Un bilan visuel systématique est proposé aux enfants sans signes d’appel, c’est-à-dire sans symptômes, et ne présentant pas de risque personnel ou familial. Ce bilan visuel est réalisé à la naissance, entre 9 et 15 mois, entre 2 ans et demi et à 4 ans après l’acquisition de la parole.

 

Malvoyance – Consultation

À quel moment consulter ?

En cas de trouble visuel récent ou s’aggravant, il est impératif de consulter rapidement un ophtalmologiste pour un bilan visuel et général.

 

Par ailleurs, un trouble de la vision très brutal comme une perte de la vision d’un œil ou une amputation partielle du champ visuel peut témoigner d’un accident vasculaire cérébral. Même si ce trouble a été fugace, il est important de consulter en urgence (appel SAMU-Centre 15).

 

Que fait le médecin ?

Le médecin fera préciser par l’interrogatoire les symptômes visuels ressentis. Plusieurs éléments sont ensuite nécessaires pour évaluer l’importance de la malvoyance d’une personne : l’acuité visuelle de loin (échelle de Monoyer), l’acuité visuelle de près (échelle de Parinaud) et le champ visuel.

Une personne qui a une acuité visuelle de loin pour le meilleur œil après correction inférieure à 1/20e est considérée comme aveugle, de même si son champ visuel est inférieur à 10° pour chaque œil.

 

La malvoyance se définit par une acuité visuelle de loin comprise entre 4/10e et 1/20e, ou un champ visuel compris entre 10° et 20° pour chaque œil.
Des examens complémentaires spécialisés orientent le diagnostic de la cause ; ils dépendent de l’examen clinique, de la rapidité des troubles et des antécédents.
Des examens spécifiques sont disponibles pour les enfants, notamment avant l’âge de l’acquisition de la parole.

 

Comment préparer ma prochaine consultation ?

Une fois la malvoyance établie et diagnostiquée, certains changements sont nécessaires pour aménager les conditions de vie.

 

Des aménagements étape par étape comme améliorer l’éclairage, renforcer les contrastes pour éviter les chocs et les chutes peuvent suffire dans un premier temps.

Cependant, en cas de malvoyance évolutive, le recours à des aides techniques plus spécifiques est nécessaire. Parlez-en à votre médecin ; il peut vous aider, avec l’intervention d’un professionnel de l’ergothérapie par exemple pour aménager le domicile, ou la prescription d’aides techniques.

 

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à retenir

 


La malvoyance est un handicap fréquent concernant des maladies et des niveaux de gravité variables. Dans tous les cas, l’aggravation ou l’apparition d’un trouble visuel nécessite une consultation spécialisée rapide pour diagnostiquer une cause réversible.

 

 

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