L’insuffisance respiratoire : définition et origines

 

L’insuffisance respiratoire ou plutôt les insuffisances respiratoires sont définies comme l’incapacité de l’appareil respiratoire à assumer l’oxygénation normale du sang. L’insuffisance respiratoire peut être d’installation lente et on parle d’insuffisance respiratoire chronique ; elle peut être aiguë en cas d’épisodes brutaux venant le plus souvent décompenser une insuffisance respiratoire chronique.

Les insuffisances respiratoires ont plusieurs origines :

 

 

L’insuffisance respiratoire obstructive

 

L’insuffisance respiratoire obstructive fait suite à une maladie pulmonaire comme la bronchite chronique ou l’asthme ; l’air ne peut plus pénétrer dans les voies aériennes et l’apport en oxygène est donc insuffisant.

 

 

L’insuffisance respiratoire restrictive

 

L’insuffisance respiratoire restrictive est la conséquence quant à elle d’une affection neuromusculaire (myopathie) ou d’anomalies de la cage thoracique (cyphoscoliose…) ; les capacités pulmonaires sont réduites. Enfin, il peut s’agir d’insuffisance mixte.

 

Risques et enjeux sanitaires de l’insuffisance respiratoire

La bronchite chronique du fumeur caractérisée par une toux persistante au moins trois mois consécutifs pendant deux ans est la première cause d’insuffisance respiratoire. Le tabagisme est le facteur déclenchant majeur, et cette bronchite chronique atteint plus de 20 % de la population masculine de plus de 60 ans. Chaque année, 36 000 nouveaux patients sont admis en affection de longue durée pour une insuffisance respiratoire chronique.

La silicose est l’une des plus anciennes maladies professionnelles, et tue chaque année des milliers de personnes. Elle est incurable et liée à l’inhalation de poussières de silice (travail dans les mines, carrières, maçonnerie…).

 

Causes et mécanismes de l’insuffisance respiratoire

Les cellules et tissus de l’organisme humain consomment de l’oxygène (O2) et rejettent du gaz carbonique (CO2). Les poumons ont pour charge de réaliser les échanges gazeux au niveau des alvéoles pulmonaires : le sang transporte le CO2 à éliminer et se charge d’oxygène pour approvisionner les tissus. L’appareil respiratoire est composé de la pompe respiratoire (avec la cage thoracique et les muscles respiratoires) et des voies aériennes avec les poumons. La conséquence de l’atteinte de la pompe est l’insuffisance respiratoire restrictive.

 

 

Insuffisance respiratoire – Prévention

Comment cela se manifeste-t-il ?

Dans les premiers stades de l’insuffisance respiratoire, l’organisme compense en augmentant la fréquence ventilatoire et la fréquence cardiaque (tachycardie). La mauvaise oxygénation se traduit tout au plus par des céphalées le matin, signes de la mauvaise ventilation nocturne avec accumulation de CO2.

En cas de bronchite chronique, un encombrement des bronches est présent, surtout le matin, avec une toux grasse, productive, au moins trois mois consécutifs pendant deux ans. L’hypersécrétion est le siège d’infections fréquentes qui viennent compliquer la simple toux (fièvre…).

D’autres témoins de l’insuffisance d’oxygène sont la somnolence, surtout après un effort ou après les repas, la fatigue, des sueurs et à un stade plus évolué une cyanose (coloration bleue des ongles et des lèvres).

L’essoufflement d’abord discret se fait plus marqué, survenant au moindre effort, voire même au repos.
En cas de détresse respiratoire, les mouvements respiratoires deviennent difficiles, avec un tirage sur les muscles de la cage thoracique, une impossibilité à prendre de l’air et à un stade ultime une perte de connaissance par asphyxie.

 

Avec quoi ne faut-il pas confondre l’insuffisance respiratoire ?

Une insuffisance cardiaque peut se manifester aussi par un essoufflement. D’autres signes comme une douleur dans la poitrine, des anomalies à l’électrocardiogramme ou des œdèmes orienteront le diagnostic vers une cause cardiaque. Parfois, la difficulté respiratoire est de cause mixte : cardiaque et respiratoire.
Il ne faut pas confondre l’insuffisance respiratoire et ses causes avec l’embolie pulmonaire ; l’embolie pulmonaire concerne une maladie des vaisseaux et non des voies aériennes pulmonaires.

 

Y a-t-il une prévention possible ?

Le tabagisme est l’ennemi numéro 1 des poumons, encore plus en cas d’insuffisance respiratoire. En fonction de chacun et du degré de dépendance, des aides au sevrage peuvent être proposées : soutien psychologique, substituts nicotiniques disponibles sous plusieurs formes (timbres ou patchs, gommes ou pastilles) voire médicaments.

Il est indispensable d’éviter les atmosphères enfumées.

Les vaccinations contre la grippe et le pneumocoque sont largement conseillées et prises en charge.
Concernant le problème spécifique de la silicose, des mesures préventives sur les lieux de travail doivent être prises, notamment par le port d’appareils de protection respiratoire (masques).

 

Insuffisance respiratoire – Préparer sa consultation

À quel moment consulter ?

Toute difficulté respiratoire, même d’installation progressive, doit amener à consulter. Il existe plusieurs causes d’insuffisance respiratoire dont certaines réversibles. Un diagnostic précoce permet de juguler l’évolution et d’améliorer les symptômes.
En cas de détresse respiratoire aiguë, un appel au SAMU Centre 15 est indispensable.

 

Que fait le médecin en cas d’insuffisance respiratoire ?

Signes ressentis, antécédents médicaux et facteurs de risque pulmonaire (contexte professionnel, tabagisme…) permettent au médecin de suspecter une origine respiratoire. L’examen clinique recherche des signes de gravité ou de détresse nécessitant une hospitalisation en urgence. Le médecin pourra par exemple placer une petite pince au bout du doigt pour mesurer la saturation en oxygène du sang ; en cas de désaturation, apporter de l’oxygène est une urgence.

Des examens sont prescrits pour évaluer la gravité et rechercher une cause. Les explorations fonctionnelles respiratoires permettent de mesurer la respiration et les volumes pulmonaires en soufflant dans un appareil. Les gaz du sang mesurent la quantité d’oxygène et de gaz carbonique dans le sang à partir d’une prise de sang dans une artère du poignet. Enfin, des examens morphologiques comme la radiographie du poumon, un scanner ou une fibroscopie seront réalisés pour rechercher une cause à l’insuffisance respiratoire.

Le traitement dépend de la cause et de la gravité. Il vise à supprimer l’encombrement bronchique en diminuant l’hypersécrétion et en favorisant l’expectoration (kinésithérapie, médicaments…). Des bronchodilatateurs seront utilisés en cas de fermeture des bronches (spasme). Corticoïdes et antibiotiques sont également utiles en cas d’inflammation et/ou d’infection. Enfin, l’oxygénothérapie à long terme, parfois en continu, est nécessaire pour les cas les plus graves.

 

Comment préparer ma prochaine consultation ?

L’éducation thérapeutique (connaître sa maladie) est une part importante du traitement ; reconnaître les signes avant-coureurs d’une exacerbation, suivre son traitement de fond et respecter la fréquence des consultations avec le médecin traitant ou le pneumologue sont autant de facteurs de succès.

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à retenir

 


Les insuffisances respiratoires concernent des milliers de personnes chaque année. La respiration étant indispensable à la vie, le manque d’oxygène conduit au décès. Une grande partie des décès par insuffisance respiratoire pourrait être évitée par le sevrage tabagique.

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