Définition de l’hypertension rénale

L’hypertension rénale est une forme particulière d’hypertension artérielle (HTA) ayant pour cause une anomalie rénale. La tension artérielle est élevée et correspond à la pression que le sang exerce sur la paroi des artères. L’hypertension artérielle se définit par l’augmentation permanente de la pression artérielle au-delà de 140/90 mmHg (ou 14/9 cmHg). On distingue l’HTA essentielle, sans cause retrouvée, et les hypertensions secondaires dont l’hypertension rénale. L’anomalie rénale est due soit à une sténose de l’artère rénale, c’est à dire un rétrécissement de l’artère qui alimente le rein en sang (on parle d’HTA rénovasculaire), soit à une anomalie du rein lui-même.

 

Causes et risques de l’hypertension rénale

 

En France, dix millions et demi de personnes suivent un traitement pour une hypertension artérielle. La plupart des hypertensions sont dites essentielles, sans cause retrouvée. La fréquence de l’HTA rénovasculaire est estimée à 0,4 %. Cette HTA secondaire doit être systématiquement recherchée car les traitements sont différents de l’HTA essentielle. Elle est suspectée chez les patients jeunes, avec une hypertension d’emblée sévère ou s’aggravant, ou résistante à un traitement.

 

Symptômes et mécanismes de l’hypertension rénale

Il existe deux mécanismes d’atteinte rénale pouvant expliquer une hypertension artérielle secondaire d’origine rénale :

le premier touche l’artère qui conduit le sang au rein ; elle peut être atteinte (sténose, inflammation, obstruction par de l’athérome…) et empêcher l’arrivée de sang dans le rein. Ce dernier réagit en sécrétant des substances visant à favoriser l’apport de sang (rénine, angiotensine, aldostérone…). Les médecins parlent d’HTA rénovasculaire avec hyperaldostéronisme secondaire ;

– Le deuxième mécanisme est lié aux atteintes graves et chroniques du ou des reins. Leur pouvoir de filtration diminue et est responsable d’une augmentation de la pression dans les vaisseaux sanguins.

 

 

Hypertension rénale – Prévention

 

Comment cela se manifeste-t-il ?

 

L’hypertension artérielle est souvent une « maladie silencieuse », découverte soit de façon fortuite lors d’une consultation, soit à l’occasion d’une complication. Certaines circonstances doivent cependant attirer l’attention et faire rechercher une HTA rénale et en particulier rénovasculaire : début de l’hypertension artérielle (HTA) avant l’âge de 30 ans, survenue récente d’une HTA après 55 ans, HTA très élevée responsable de symptômes comme des maux de tête, des bourdonnements d’oreille, résistance aux traitements habituels.

 

Avec quoi ne faut-il pas confondre ?

 

Il ne faut pas confondre les deux termes : HTA rénale et HTA rénovasculaire.
L’HTA rénale est liée soit à une cause vasculaire (atteinte de l’artère rénale) soit au parenchyme rénal (atteinte du rein).
L’HTA rénovasculaire ne concerne quant à elle que le premier mécanisme (atteinte de l’artère rénale).

 

Y a-t-il une prévention possible ?

 

L’HTA est un facteur de risque cardiovasculaire. Il est donc impératif d’adopter une bonne hygiène de vie : manger équilibré, limiter sa consommation de sel, de matières grasses et d’alcool, pratiquer une activité physique régulière, contrôler son poids et arrêter le tabac. Ces mesures hygiéno-diététiques font d’ailleurs partie intégrante du traitement de toute hypertension.

 

Hypertension rénale – Consultation

 

À quel moment consulter ?

 

Une augmentation brutale et importante de la pression artérielle (poussée hypertensive) est une urgence, surtout si certains signes sont présents comme des maux de tête, une douleur dans la poitrine, une baisse de la vue ou des difficultés à respirer. Ces symptômes traduisent une mauvaise tolérance, voire l’apparition de complications, comme un accident vasculaire cérébral ou un œdème aigu pulmonaire.

 

Que fait le médecin ?

 

Dans un premier temps, le médecin confirme le diagnostic d‘hypertension artérielle. Il peut prescrire un Holter tensionnel pour mesurer, sur 24 heures, la tension artérielle en continu. Un bilan est souvent prescrit pour vérifier le retentissement et chercher une cause d’HTA : électrocardiogramme, prise de sang, analyse d’urine.

 

Dans le cas d’une HTA rénale, certaines anomalies seront mises en évidence, comme des troubles sanguins, une insuffisance rénale, ou des trouble du potassium. Les premiers résultats de ce bilan seront complétés par la réalisation d’une échographie Doppler des artères rénales et/ou d’un scanner des reins et des artères rénales.

À l’issue de ce bilan, le traitement de l’HTA rénovasculaire peut être médical, à base de médicaments adaptés, ou bien faire appel à la radiologie interventionnelle (on parle d’angioplastie) pour dilater l’artère rétrécie. Le pontage chirurgical est également une alternative thérapeutique, voire la néphrectomie (l’ablation du rein en cause) si l’HTA persiste malgré tous les traitements entrepris.

Pour les autres HTA rénales, le traitement repose sur des médicaments antihypertenseurs, et sur le traitement de la cause de l’insuffisance rénale. Parfois, la dialyse est la seule solution pour limiter les chiffres tensionnels.

 

Comment préparer ma prochaine consultation ?

 

L’automesure tensionnelle, c’est-à-dire la mesure par le patient lui-même de sa tension artérielle à domicile, est parfois proposée entre deux consultations. Cette automesure permet de vérifier que le traitement est efficace. Il est également utile de noter les éventuels effets secondaires des médicaments (étourdissements au lever…) pour diminuer la posologie à la prochaine consultation.

 

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à retenir

 


L’HTA rénale est une forme particulière d’hypertension artérielle dite secondaire. Contrairement à l’HTA essentielle, pour laquelle aucune cause n’est retrouvée à l’augmentation de chiffres de pression artérielle, l’HTA rénale a pour origine un dysfonctionnement rénal parfois réversible, et accessible à des traitements spécifiques.

 

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