Les histoires de Californiens victimes de l’hostilité d’otaries se succèdent depuis quelques mois. Des attaques inhabituelles qui pourraient avoir une explication biologique. Ces mammifères marins souffriraient d’empoisonnement à une neurotoxine.
Les otaries ont-elles perdu la tête? Le 2 avril, une adolescente américaine a été attaquée par une otarie dans le sud de la Californie alors qu’elle commençait sa formation pour devenir sauveteuse.
« J’ai hurlé tandis qu’elle me mordait (…) et elle a fini par lâcher prise », a-t-elle raconté aux médias locaux.
L’incident s’ajoute à une liste étonnamment longue d’attaques de lions de mer dans cette zone des États-Unis, sur un temps réduit. Quelques semaines avant la sauveteuse, c’est en effet un surfeur qui a raconté avoir été agressé par une otarie « possédée et presque démoniaque ». À chaque fois, les victimes ont d’abord cru être attaquées par un requin, avant d’apercevoir le cuir gris d’une otarie.
L’explication vient certainement de leur environnement, comme l’ont avancé des experts auprès de la chaîne américaine CNN. Une prolifération d’algues toxiques pourrait en effet empoisonner ces mammifères marins. La « marée rouge » dégage de l’acide domoïque, une toxine qui vient perturber ces animaux et les mettre en danger.
« Elles sont totalement désorientées »
Ce phénomène n’est pas inédit, mais en termes de proportion, « c’est sûrement le pire que nous n’ayons jamais observé », a commenté John Warner, le directeur général du Marine Mammal Care Center de Los Angeles. Le nombre d’animaux malades recueillis dans son centre a été multiplié par quatre.
Lorsque la toxine se retrouve dans la nourriture des otaries, celles-ci éprouvent des difficultés à respirer. Elles souffrent de crise de délires et « perdent la raison ».
« Elles sont effrayées. Elles sont totalement désorientées et anxieuses. Elles ne comprennent vraiment pas où elles sont. Elles luttent pour sortir de l’eau afin de ne pas se noyer », explique le directeur.
Désorientés, ces animaux peuvent ainsi avoir des interactions agressives avec les humains dans les environs. Mais les effets sévères de cette toxine peuvent aussi entraîner leur mort en cas d’exposition prolongée ou aigue.
Le reste de la faune marine, notamment les dauphins ou les oiseaux marins, peut aussi être affecté par cette algue. Environ la moitié des animaux affectés vont se remettre de l’empoisonnement et reprendre le cours de leur vie.
La présence de ces algues, bien que naturelle, ne se fait théoriquement pas dans ces proportions. Leur prolifération est accentuée par le dérèglement climatique et l’activité humaine.
Celles-ci se rapprochent des côtes sous l’effet des courants et du vent et sont plus nombreuses lorsque les températures remontent. De plus, les engrais utilisés dans l’agriculture sont bourrés d’azote et dopent la quantité d’algues.
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