Le producteur a lancé un appel à la solidarité, invitant ses clients à l’aider à replanter 10.000 pieds de melon ce samedi.
« Le plan de melon qui était ici, il est tout cramé et il est mort ». À Saint-Michel-l’Observatoire (Alpes-de-Haute-Provence), Élie Richaud a perdu près de 95% de ses melons en quelques jours.
« Là, ça a été l’accumulation: ça a gelé cinq fois en une semaine, quasiment tous les jours, c’est quand même assez rare d’avoir un temps pareil avec des gelées aussi fortes », déplore-t-il à notre micro.
« Soutenir les producteurs locaux »
Le maraîcher a décidé de faire appel à la solidarité pour replanter environ 10.000 pieds de melons ce samedi 27 avril… avec récompense à la clé. « Chacun pourra repartir avec une barquette de fraises qui, selon nos clients, sont très bonnes », indique-t-il.
« Si on est une cinquantaine, je pense qu’en deux heures, c’est plié », ajoute Élie Richaud.
Et son appel a été entendu. « On se lève tôt, on met des tenues adéquates et on y va. C’est toujours sympa de pouvoir œuvrer et c’est important de soutenir les producteurs locaux », affirme une cliente.
« C’est des bons produits, ça serait vraiment dommage de ne pas les avoir cet été », complète un autre.
Les gelées tardives, hantise des agriculteurs
Cette semaine du 22 avril a été marquée par un épisode de gel tardif en France, après une période de douceur précoce pendant laquelle les futures récoltes avaient bourgeonné.
« La plupart des vignes ont débourré (libéré leurs bourgeons), c’est pareil pour le kiwi, les abricotiers ou les pommiers: sur ces fruits en formation, il suffit d’une gelée un peu forte et on perd tout », expliquait en début de semaine à l’AFP Françoise Roch, présidente de la Fédération nationale des producteurs de fruit, elle-même productrice de pommes, prunes et raisins dans le Tarn-et-Garonne.
Les gelées blanches sont chaque année redoutées par les agriculteurs: elles se produisent quand les températures deviennent négatives, que l’humidité est assez forte et que le vent est absent. Les végétaux se couvrent alors d’une fine pellicule blanche – au contraire des cultures victimes de gelées noires, qui noircissent les feuilles sous l’effet d’un air froid et sec.
D’ordinaire, les agriculteurs s’estiment hors de danger après « les saints de glace », autour du 10-12 mai. Avec des hivers de plus en plus doux, ils craignent surtout des coups de gel sur des bourgeons de plus en plus précoces.
En 2021, les températures avaient brutalement chuté jusqu’à -5 ou -6°C, et le gel avait détruit 40% de la production d’abricots et ravagé des vignobles entiers, coûtant plus de 400 millions d’euros à l’Etat.
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