L’échidné à long bec, qui ressemble à la fois à un hérisson, une taupe et un fourmilier, a été photographié dans une forêt tropicale indonésienne. Il avait été vu pour la dernière fois en 1961.
« L’un des mammifères les plus insolites du monde enfin filmé ». C’est ce dont se réjouit une équipe de chercheurs qui a mené une expédition pendant un mois dans les hostiles monts Cyclopes de la province indonésienne de Papouasie.
Grâce à plus de 80 pièges photographiques installés avec l’aide des communautés locales, les scientifiques, menés par James Kempton biologiste à l’université d’Oxford, ont réussi à immortaliser la déambulation d’un échnidé à long bec, qui n’avait pas été vu depuis 1961. Et ce n’est pas n’importe quel animal.
L’échidné à long bec d’Attenborough, nommé d’après le célèbre animateur Sir David Attenborough, fait partie de l’une des cinq dernières espèces de monotrèmes, « un groupe de pondeurs d’œufs qui s’est séparé du reste de l’arbre de vie des mammifères il y a environ 200 millions d’années », explicite James Kempton dans un communiqué paru ce jeudi 9 novembre.
À la vue de cet animal, « aux épines d’un hérisson », « au museau d’un fourmilier » et « aux pattes d’une taupe », « toute l’équipe était euphorique », a déclaré le Dr James Kempton à la BBC.
« Cela s’est joué sur la toute dernière carte SD que nous avons regardée, sur la toute dernière caméra que nous avons collectée, le tout dernier jour de notre expédition », ajoute-t-il.
Une espèce « en danger critique d’extinction »
La dernière preuve de l’existence de cet échnidé, qui n’a jamais été observé en dehors des monts Cyclopes, était un spécimen conservé au musée d’histoire naturelle des Pays-Bas, relève le média britannique.
La joie d’avoir photographié pour la première fois l’échidné à long bec d’Attenborough est d’autant plus forte que l’expédition dans cette forêt tropicale s’est révélée périlleuse. Tremblement de terre, malaria, sangsue, serpents et araignées venimeuses, fortes chaleurs… Cette découverte a été réalisée « dans des conditions extrêmement difficiles, voire parfois mortelles », précise le communiqué.
Les scientifiques ne savent pas de quelle taille est la population de cet animal considéré comme sacré par les communautés locales.
Alors que l’espèce est « en danger critique d’extinction » selon la liste rouge des espèces menacées de l’Union internationale pour la conservation de la nature, « l’équipe espère que sa redécouverte contribuera à attirer l’attention sur les besoins de conservation des monts Cyclopes et, plus généralement, de la Nouvelle-Guinée indonésienne ».
Outre l’échidné à long bec d’Attenborough, cette expédition a permis de trouver de nouvelles espèces d’insectes, un « nouveau genre de crevette arboricole », un réseau de grottes ou encore de remettre le doigt sur l’oiseau de Mayr, également perdu depuis 2008. Les scientifiques n’ayant pas fini d’éplucher les données collectées, de nouvelles découvertes pourraient encore émerger au cours des prochains mois.
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