un leader de la contestation "anti-bassines" poursuivi, une manifestation interdite

Le porte-parole d’un collectif d’opposants aux « bassines » dans les Deux-Sèvres a été placé sous contrôle judiciaire vendredi, à la suite d’une manifestation émaillée de violences en octobre. Une nouvelle manifestation, prévue pour le 25 mars, a été interdite par la préfecture.

Poursuivi à la suite d’une manifestation émaillée par des violences en octobre dernier à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), le porte-parole du collectif « Bassines non merci » a été placé sous contrôle judiciaire vendredi dans l’attente de son rendez-vous devant la justice le 8 septembre.

Présenté à un juge des libertés et de la détention à l’issue de sa garde à vue de vendredi, le porte-parole Julien Le Guet a été, dans le cadre de son contrôle judiciaire, interdit de se rendre sur les communes de Sainte-Soline et de Mauzé-sur-le-Mignon, où aura lieu le prochain rassemblement fin mars.

Ces deux communes sont stratégiques pour les opposants: une « bassine » est déjà en fonctionnement à Mauzé-sur-le-Mignon et une autre en chantier à Sainte-Soline.

Rendez-vous le 8 septembre

Cinq mois après la manifestation de Sainte-Soline émaillée de violences, Julien Le Guet a effectivement été placé en garde à vue vendredi matin par les gendarmes « dans le cadre des enquêtes ouvertes suite au mouvement des 29 et 30 octobre 2022« , a indiqué le parquet de Niort.

Un magistrat l’a ensuite convoqué le 8 septembre devant le tribunal. Mais d’ici là, en raison de son contrôle judiciaire, le porte-parole ne pourra pas participer à toutes les manifestations des opposants aux « bassines », des réserves d’eau contestées destinées à l’irrigation agricole.

La manifestation du 25 mars prochain a par ailleurs été interdite vendredi par la préfecture des Deux-Sèvres. La précédente, fin octobre, avait réuni plusieurs milliers de personnes et donné lieu à des affrontements avec les forces de l’ordre, ainsi qu’à la dégradation d’une installation d’irrigation.

« Intimider les manifestants »

La justice reproche au porte-parole du collectif « Bassines non merci », organisateur de ces rassemblements avec la Confédération paysanne et le mouvement écologiste des Soulèvemens de la Terre, des faits de « participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destructions ou dégradations de biens ».

Cinq personnes avaient été interpellées pour des faits similaires lors de la manifestation du 29 octobre à Sainte-Soline. Le 28 novembre, le tribunal correctionnel de Niort les a condamnées à des peines allant de deux à trois mois de prison avec sursis.

« La préfecture, en accord et en collusion avec le procureur, mont(ait) des opérations qui visent » à « intimider très clairement » les manifestants, a estimé Julien Le Guet.

« Moi, je prends ça comme un large encouragement pour que nous soyons de dizaines de milliers le 24, 25, 26 mars », a-t-il lancé sous les applaudissements d’une centaine de personnes.

« Infractions » reprochées et « menaces » proférées

« Ce n’est pas de l’intimidation, c’est une réponse aux infractions qui lui sont reprochées et aux menaces qu’il a proférées », a déclaré à l’AFP le procureur de Niort Julien Wattebled.

« Appeler à venir avec des outils pour commettre des dégradations, c’est une infraction », a souligné le magistrat.

Le procureur a également précisé que « les investigations » concernant M. Le Guet « s’étaient poursuivies et étaient arrivées au bout ».

Seize retenues d’eau d’une capacité de plusieurs centaines de milliers de mètres cubes doivent être construites dans les Deux-Sèvres. Élaboré par un groupement de 400 agriculteurs avec le soutien de l’Etat, ce projet vise à rendre disponible de l’eau pour l’irrigation durant l’été, grâce au pompage des nappes phréatiques superficielles en hiver, en échange d’engagements écologiques. Ses détracteurs dénoncent un « accaparement de l’eau » destiné à l' »agro-industrie ».

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