Cybersécurité et stockage, Ferrari et Aston Martin dévoilent leurs plans pour la Formule 1

Comment aller toujours plus vite en limitant la casse côté sécurité ? Voici en quelque sorte le leitmotiv de toutes les écuries de Formule 1, qui parcourent chaque saison le monde à bord du Formule1 Circus (une vingtaine de circuits par an).

Aston Martin, un revenant en Formule 1 après 60 ans d’absence, s’est associé depuis deux ans à NetApp pour optimiser les performances des applications utilisée par l’écurie dans le paddock. « L’équipe est à mi-chemin de son plan quinquennal dont l’objectif est d’atteindre les premières places du championnat du monde de Formule 1 » indique Claire Lansley, la DSI de l’Aston Martin F1 Team. « Cette troisième année est marquée par des podiums réguliers, quatre pour être exact, et c’est plus que les deux années précédentes. L’AMR23, notre voiture la plus rapide à ce jour, affiche un énorme bond en avant en termes de performances, passant de la septième place sur la grille en 2022 à la deuxième place du Championnat du monde des constructeurs après cinq manches en 2023 ».

Pour alimenter cette recherche de performance, NetApp a installé sa plateforme d’infrastructure convergente FlexPod en bord de piste. De quoi mettre un cluster Kubernetes dans le paddock, afin d’analyser les données sans le goulot d’étranglement que constitue souvent la connectivité réseau en fonction des lieux des Grand Prix. Mais toutes les données de course, remontées a partir des 300 capteurs qui équipent la voiture, ne peuvent être analysées en bord de piste.


La transmission de données entre le véhicule et les ingénieurs d’Aston Martin est effectuée à partir du paddock vers les serveurs en usine et dans le cloud via une sauvegarde incrémentielle. De quoi diminuer par deux les temps de chargement des données.

Réduire le temps d’accès aux données pour prendre les décisions

Sur ce point, la DSI de l’Aston Martin F1 Team assure que « la vitesse d’envoi des données télémétriques du bord de piste à l’usine a été réduite de 20 à moins de 10 minutes ». Conséquence, les ingénieurs de l’usine peuvent analyser les données plus rapidement et les ajuster si nécessaire. Pour ce faire, Aston Martin utilise la technologie SnapMirror, qui transfère les données de l’usine au centre de contrôle via une sauvegarde incrémentielle.

Un exemple de l’incidence de cette technologie en course s’est produit lors du dernier Grand Prix d’Australie. Entre la troisième séance d’essai libre et la première séance de qualification, « une décision a dû être prise sur la hauteur de la suspension afin de trouver un compromis entre l’optimisation aérodynamique et les performances de la suspension » indique Claire Lansley. « Si NetApp n’avait pas réduit les temps d’accès aux données, la bonne décision n’aurait pu être prise dans cette courte fenêtre entre les sessions ».

Antenne d’émission et de réception des données de l’AMR23, la voiture actuelle de l’écurie Aston Martin.

Si la question de l’accès et de l’analyse des données est tout aussi cruciale chez Ferrari que chez Aston Martin, l’actualité récente porte la Scuderia a communiquer surtout sur la cybersécurité.

Comment Ferrari veut limiter les attaques

Ransomware, chantage, vol de propriété intellectuelle, compromission des données de clients, d’employés ou d’investisseurs, collaborateurs prêts à travailler pour des concurrents : la liste des menaces et des vecteurs d’attaque est sans fin, et touchent les équipes de Formule 1. Pourquoi ? Parce que les équipes de Formule 1 sont de véritables puissances financières. Certaines valent plus d’un milliard d’euros, ce qui en font des cibles lucratives pour les cybercriminels.

Et une récente attaque par ransomware a mis en évidence l’intérêt sérieux que les pirates portent à la Formule 1. Ferrari a déclaré en mars dernier que sa filiale italienne Ferrari S.p.A., a subi une violation de données au cours de laquelle des attaquants « ont pu accéder à un nombre limité de systèmes dans son environnement informatique ».

En clair, des noms, des adresses, des adresses électroniques et des numéros de téléphone ont été exposés. Toutefois, l’entreprise ne pense pas que des données financières aient été dérobées. Et une demande de rançon a ensuite été adressée à Ferrari. Une rançon que Ferrarti a refusé de payer.

Désormais la cybersécurité est « notre mantra »

La semaine dernière, la société de cybersécurité Bitdefender et Ferrari ont donc annoncé un partenariat. Concrètement, Ferrari intégrera Bitdefender Advanced Threat Intelligence dans son centre opérationnel de sécurité (SOC) et renforcera l’équipe de sécurité existante de Ferrari en fournissant des données et des renseignements sur les menaces afin de trier les activités suspectes et d’améliorer la réponse aux incidents.

Lors d’un événement de presse annonçant le partenariat, Luca Pierro, responsable de la cybersécurité chez Ferrari, a expliqué que désormais la cybersécurité est « notre mantra. Nous devons être prêt à gérer un événement indésirable » en matière de cybersécurité. Selon Silvia Gabrielle, responsable du numérique et des données chez Ferrari, il s’agit effectivement de « gérer » – plutôt que de résoudre – les défis de cybersécurité.

Les analystes de sécurité de Ferrari pourront accéder à l’API Bitdefender Operational Intelligence, un service de recherche de cybermenaces et de données contextuelles telles que les familles de malwares, les gangs de cybersécurité connus et les profils des victimes. Selon M. Pierro, cela doit créer « un bouclier pour l’entreprise ». Bien que M. Pierro affirme que le phishing et le facteur humain sont les vecteurs d’attaque les plus fréquents auxquels Ferrari est confronté, la technique de mouvement latéral étant une préoccupation secondaire, ces partenariats réduisent la surface d’attaque globale.

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