Les joueurs du Fenix de Toulouse avec leurs supporters le dimanche 11 septembre (DR)

Lors du week-end du samedi 10 et dimanche 11 septembre, la ville de Toulouse a accueilli quatre événements importants de sport. Retour sur 48 heures très intenses dans la Ville Rose en trois mi-temps. Avec, en prime, un peu de WateRugby pour se rafraîchir. France.info sport était présent sur tous les terrains, même flottants…

Échauffement, samedi 20h : le Fenix soigne son entrée en Starligue

Malgré la température toujours estivale, ils sont près de 2 000 à se presser à l’entrée du Palais des sports de Toulouse pour l’ouverture de la saison de handball. Et même si de nombreuses places n’ont pas trouvé preneurs pour cette première en championnat face à Créteil, l’ambiance est presque digne d’un match à guichets fermés grâce au kop très fourni derrière le but du gardien Jef Lettens. « Ce sont des étudiants d’une école de commerce avec laquelle nous avons passé un partenariat », explique le président du Fenix Philippe Dallard. Depuis toujours, son club a appris à s’adapter pour exister entre les deux mastodontes du sport collectif toulousain que sont le Stade (rugby) et le Tef’ (football). « Déjà, on a mis en place une politique tarifaire très attrayante, qui prend en compte le critère du pouvoir d’achat. Il y a des places à 5€ pour les jeunes et pour 10€, vous pouvez voir un match dans des conditions incroyables, ce qui n’est pas le cas dans tous les sports.

Et puis regardez comme les joueurs sont disponibles : ils reviennent sur le terrain sitôt le match terminé pour faire des photos », détaille Dallard. Pour séduire les partenaires, le Fenix doit aussi se montrer inventif. Et convaincant. Sachant que les entreprises de la Ville rose et de l’agglomération sont très sollicitées par ailleurs. « C’est comme sur le terrain, il faut passer les bras, les coudes. Et de temps en temps, mettre un petit raffût ! », explique le président, sourire aux lèvres.

Sur le terrain justement, exit les Fernandez, Porte, Karaboué ou Pardin, grands noms du Fenix il n’y a pas si longtemps. « La star désormais, c’est Toulouse! » se gargarise Dallard. Avec un budget de 3,5 millions d’euros (le 12e de Starligue sur 16), le Fenix ne peut pas s’autoriser de folies mais l’effectif est cohérent, et prometteur. Cinquième, sixième, puis septième ces trois dernières saisons, Toulouse espère ne pas continuer à reculer au classement tous les ans. « On vise la 8e place », rigole Danijel Andjelkovic, élu meilleur entraîneur du championnat la saison dernière. « Plus sérieusement, on a de l’ambition et de très bons souvenirs du dernier exercice qui nous a vus jouer sur plusieurs tableaux avec notamment un 8e de finale de Coupe d’Europe »

1re mi-temps, dimanche 15h : le Téfécé se relance contre Reims en Ligue 1

Par 32 degrés à l’ombre, ils sont plus de 21 000 à avoir privilégié le football à la sieste dominicale. On est loin cependant des 31 700 spectateurs (guichets fermés) recensés au Stadium contre le PSG fin août, et l’euphorie de la remontée parmi l’élite en avril dernier semble être retombée, même si les « Indians Tolosa », supporters officiels du Téfécé donnent le tempo tout au long du match. Le club toulousain n’a toujours pas gagné à domicile, reste sur trois défaites consécutives et doit absolument battre le Stade de Reims, un probable concurrent dans la lutte pour le maintien. Avec le 16e budget de Ligue 1 sur 20 (40 millions d’euros), le Téfécé sait qu’il va devoir batailler pour éviter l’une des quatre dernières places du classement, synonymes de relégation avec le passage de la Ligue 1 à 18 clubs la saison prochaine.

Les Toulousains autour de Zakaria Aboukhal après son but inscrit face à Reims dimanche 11 septembre (CHARLY TRIBALLEAU / AFP)

Sur le terrain, les hommes de Philippe Montanier vont trouver l’ouverture par Zakaria Aboukhlal pour le seul but du match (31e minute). Le Téfécé tient sa première victoire de la saison au Stadium (1-0), au grand soulagement de Philippe Montanier qui en conférence de presse n’oublie pas ses collègues des « jeux de mains » : « On va croiser les doigts pour Ugo [Mola, entraîneur du Stade Toulousain] ce soir, c’est un gros match et une chance pour les Toulousains d’avoir autant de clubs de haut niveau ici. Si on s’y prend bien, on peut tous les voir et les encourager. Foot, rugby, hand, il y a de la place pour tout le monde ». À intervalles réguliers, les entraîneurs des trois clubs-phares toulousains (Montanier, Mola, Andjelkovic) ont pris l’habitude de se retrouver autour d’un verre, pour échanger. « D’ailleurs, la prochaine fois, je dois leur payer le champagne pour fêter le titre de champion de France de Ligue 2 ! », lance Montanier, avant de disparaître dans les vestiaires.  

2e mi-temps, dimanche 21h : le Stade toulousain poursuit sur sa lancée en Top 14  

Pour la première sortie du Stade Toulousain à domicile contre Toulon, Ernest-Wallon est annoncé à guichets fermés : 19 000 spectateurs. Deux heures avant le coup d’envoi, ils sont déjà nombreux à se masser le long des barrières pour encourager les joueurs durant le court trajet menant du bus à l’entrée des vestiaires. Reyda, le speaker officiel, et Ovalion, la mascotte, assurent l’ambiance. Sevrés de ballon oval depuis bientôt trois mois, le public très familial du « Stade » attend beaucoup de son équipe, surtout après une saison blanche, sans titre ni finale. Avec le premier budget du Top 14, le plus titré des clubs haut-garonnais est toujours au-dessus de la mêlée.

Des supporters toulousains au rendez-vous à Ernest-Wallon le dimanche 11 septembre (DR)

En terme d’organisation en coulisses et de jeu sur le terrain. À l’image de son numéro 9, Antoine Dupont, élu meilleur joueur du monde en décembre dernier. En ce début de saison, « Toto » a les jambes en feu et est dans le coup sur les trois premiers essais du Stade, inscrits en l’espace de neuf minutes durant la première demi-heure. Le Stade s’impose assez largement 28-8, bonus offensif et première place du classement en prime. De quoi conclure en beauté cet incroyable week-end pour le sport toulousain. Pour Clément Poitrenaud, l’entraineur des trois-quarts, « c’est très bien pour la ville, cette émulation entre les clubs. On échange beaucoup entre nous, que ce soit pour les techniques d’entraînement, le contenu des séances, la data. Ça tire tout le monde vers le haut ». 

3e mi-temps, le WateRugby quai de la Daurade pour se rafraîchir entre les matches

L’idée – géniale- est digne d’une troisième mi-temps bien arrosée. L’organisateur, Yann Delaigue, ancien ouvreur international du Stade Toulousain, confirme que celle-ci lui est bien venue « en soirée ». L’idée en question ? Installer un terrain de rugby flottant sur la Garonne. La barge de 40×35 m n’a pas d’en-but. Pour marquer un essai, il faut piquer une tête ! Organisé pour la 4e année d’affilée, le WateRugby de Toulouse est déjà un rendez-vous bien installé, qui a su séduire le public (venu nombreux tout au long du week-end, entrée gratuite) et les partenaires. La célèbre marque de vêtements Eden Park a même accolé son nom à l’événement cette année, qui s’appuie désormais sur un budget avoisinant les 350 000 euros.

Compétition de WateRugby à Toulouse (DR)

Pour s’assurer un joli plateau, Yann Delaigue a fait fonctionner son carnet d’adresses. Et attiré bon nombre de jeunes retraités prestigieux du rugby (Thierry Dusautoir, Vincent Clerc, Christian Califano, Émile Ntamack, Guilhem Guirado, François Trinh-Duc, entre autres) ou de « cousins » handballeurs (Jackson Richardson, Grégory Anquetil, Jérôme Fernandez, William Accambray…). Fallait-il voir dans la date choisie pour cette quatrième édition une volonté de coupler l’événement avec un match à domicile du Stade Toulousain ? « Non, même pas ! » rigole Yann Delaigue. « La date est fixée depuis longtemps et le calendrier du Top 14 est sorti tardivement. Mais c’est sûr qu’on ne pouvait pas rêver mieux, surtout moi. Le Stade Toulousain et le Rugby-club toulonnais sont deux clubs qui ont beaucoup compté dans ma carrière ! » Heureux comme Yann Delaigue, et beaucoup de Toulousains ce week-end.

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