Florian Sénéchal à l'entraînement avant les Mondiaux de cyclisme sur route, à Wollongong (Australie), le 22 septembre 2022. (DIRK WAEM / BELGA MAG via AFP)

Quoi qu’il fasse, la pancarte de favori trône au-dessus de la tête de Julian Alaphilippe. Double champion du monde, le Français a l’occasion, dimanche 25 septembre, de ravir à Wollongong (Australie) un troisième titre consécutif sur la course en ligne de cyclisme sur route. Mais après une saison noire, faite de chutes à répétition et de maladies, la forme inconnue du coureur de 30 ans invite à réfléchir à davantage de plans B que les éditions précédentes.

« Je ne suis pas dans les meilleures conditions, a confirmé, mercredi, le cycliste de l’équipe Quick-Step Alpha Vinyl. Je ne suis certainement pas à 100%. Je ne vais pas être pourri non plus, mais je ne vais pas arriver avec les mêmes garanties que les années précédentes ». Avec un leader diminué, est-ce la fin des espoirs tricolores ? Pas du tout. 

Le moment aurait pu être plus mal choisi tant l’équipe de France recèle de talents, dont certains auraient pu jouer les leaders dans des sélections moins fournies. « Une très belle équipe sur le papier, peut-être la plus complète » qu’il n’a jamais eu, a d’ailleurs admis le sélectionneur Thomas Voeckler.

Ce dernier n’a évidemment pas voulu dévoiler sa stratégie mais Julian Alaphilippe a concédé qu’il n’était pas la seule carte des Bleus. « Je suis un des leaders mais je ne suis pas leader unique et ça me va très bien, a-t-il confié en conférence de presse, mercredi. Il y a des coureurs de l’équipe de France qui ont plus performé que moi ces dernières semaines et à qui la course correspond très bien aussi. »

« Je serai très heureux de donner le max pour eux. C’est en jouant sur le collectif qu’on ira loin. »

Julian Alaphilippe

en conférence de presse

Les pensées du détenteur du maillot irisé se tournent forcément vers Benoît Cosnefroy. Au début du mois de septembre, le Normand s’est illustré en remportant le Grand Prix de Québec dont le plateau présentait quelques favoris des Mondiaux (Wout van Aert, Biniam Girmay, Tadej Pogacar). « La victoire à Québec a libéré pas mal de choses », a-t-il glissé, mercredi, après son arrivée de dernière minute en Australie.

Car le coureur de l’équipe AG2R Citroën n’était pas prévu initialement dans la sélection de Thomas Voeckler. Jamais à court d’idée pour surprendre son monde, le sélectionneur l’a sorti de son chapeau au dernier moment. Certainement une volonté de brouiller les pistes jusqu’au bout pour les équipes concurrentes.

Autre coureur en forme sur cette fin de saison, Valentin Madouas devrait figurer parmi les protégés du groupe. Sa troisième place sur le Tour des Flandres, en avril, a confirmé son potentiel et son goût pour les courses d’un jour, si particulières dans l’approche tactique. « C’est une période de l’année où je me sens toujours bien. Je suis là pour que l’équipe de France gagne cette course, si j’ai l’occasion de saisir une opportunité, je la saisirai », n’a pas caché le Breton.

Grand artisan, grâce à son travail, des deux derniers titres de Julian Alaphilippe, Valentin Madouas a progressé cette saison. Ses trois victoires en septembre au Tour du Doubs et sur deux étapes du Tour du Luxembourg prouvent que les jambes sont au rendez-vous.

Vice-champion du monde en 2018 à Innsbruck (Autriche), Romain Bardet monte également en puissance sur le mois de septembre. Il était notamment à la bagarre sur le Grand Prix de Montréal (8e), le 11 septembre. Son expérience et ses qualités de grimpeur pourraient être très utiles dans le Mount Pleasant (1,1 km à 7,7% avec un passage maximum à 14%), qui sera gravi à douze reprises. « La pente est assez irrégulière, la répétition de l’ascension va faire que des groupes vont certainement se former. Ca peut très bien convenir à notre équipe qui apporte pas mal de densité », a souligné le doyen des Bleus.

Le profil similaire de Pavel Sivakov, qui fêtera sa première sélection en équipe de France, peut s’avérer également précieux. Mais sa position de novice le placera certainement parmi les équipiers au même titre que Bruno Armirail ou Quentin Pacher.

Dans le cas où la course tarderait à se décanter, la France possède aussi deux beaux atouts avec une grosse pointe de vitesse. Le premier se nomme Christophe Laporte. Depuis son arrivée dans l’équipe néerlandaise Jumbo-Visma en début de saison, l’ancien membre de la Cofidis a passé un vrai palier. En témoignent ses quatre succès de l’année dont une étape de Paris-Nice et une sur le Tour de France. « Je suis un coureur rapide et on peut jouer là-dessus, on a vraiment plusieurs cartes à jouer », a-t-il déclaré.

Christophe Laporte a en plus l’avantage de connaître parfaitement le Belge Wout van Aert dont il est le coéquipier chez Jumbo-Visma. Dans l’emballage final, Florian Sénéchal peut aussi profiter de sa vitesse de pointe, que ce soit pour lancer un coéquipier ou pour jouer sa carte personnelle.

Un an après le récital tactique des Bleus en Belgique, toutes les options sont donc sur la table en Australie. D’autant que la force de cette équipe réside autant dans les qualités de Julian Alaphilippe que dans la cohésion du groupe. « Je serais vraiment content de revivre ce qu’on a vécu ces deux dernières années. Et je crois que je serais encore plus content si c’est un des mes collègues qui gagne », a même conclu le double champion du monde. Tant que le maillot arc-en-ciel reste en France…

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