Les joueurs du Paris Saint-Germain espéraient commencer la Ligue des champions contre le Juventus Turin, mardi 6 septembre, un peu plus sereinement. Mais un rire de l’attaquant Kylian Mbappé et la réponse ironique de l’entraîneur Christophe Galtier font des remous sur le mode de déplacement des joueurs : l’avion, le train ou le car. Voyons comment s’y prennent nos voisins :
En Espagne, des accords entre clubs et la Renfe
Le club andalou du Betis Séville a signé un accord avec Renfe, l’équivalent de la SNCF. Les joueurs sont pourtant allés en avion à Madrid samedi 3 septembre, bien qu’il existe un TGV direct depuis Séville. Lors d’une conférence de presse consacrée à la situation économique, le président du Betis Ángel Haro a abordé le sujet : « L’environnement et le développement durable font partie de nos objectifs de responsabilité sociale d’entreprise, nous sommes très engagés là-dessus. C’est vrai qu’on est un peu sortis de notre feuille de route parce que le Covid-19 nous a quasiment obligés à prendre l’avion. Aujourd’hui, nous voyageons encore en avion malgré l’accord avec la Renfe. Petit à petit, nous allons réduire à nouveau notre empreinte carbone conformément à l’objectif que nous nous sommes fixés. »
L’accord signé avec Renfe prévoit des tarifs préférentiels sur le train pour se rendre à ces matchs. Il concerne toutes les catégories du club, les hommes et les femmes, le football et le basket, l’équipe A et les catégories inférieures. Il n’oblige pas à prendre systématiquement le train, en particulier quand la récupération des joueurs, et donc la performance physique, est en jeu. Valence a signé un accord du même type en 2011. Plus récemment, en juin 2020, quand le championnat espagnol a repris après le confinement, c’est même La Liga, le championnat d’Espagne, qui a signé un accord avec la Renfe pour proposer ces services à toutes les équipes de première et de deuxième division.
En Italie, l’avion privilégié pour les longs déplacements
Pour certaines équipes de Série A, le championnat de footbal italien, l’avion est une priorité. L’une des deux équipes de la capitale, la Lazio de Rome, avait conclu un partenariat avec la compagnie aérienne bulgare TayaranJet il y a deux ans. C’était la première fois qu’une équipe de série A avait son propre avion avec son nom flanqué sur l’appareil pour effectuer ses déplacements en Italie et en Europe. Ce partenariat n’aura duré qu’un an, non pas pour des raisons liées à la pollution mais plutôt à l’état de l’avion alors que plusieurs joueurs avaient posté des photos internet pas vraiment rassurantes.
Mais toutes les équipes italiennes ne préfèrent pas l’avion. C’est surtout la Lazio qui l’a pris clairement le plus souvent dans le championnat. Elle n’a pris le train qu’une seule fois pour Naples, ce n’est pas très loin Pour les longs déplacements du nord au sud de l’Italie, ou bien en Sardaigne, l’avion est préféré au train mais cela dépend des équipes. Le Milan AC est, sans doute, le club qui s’est déplacé le plus souvent en train lorsque le championnat a repris après avoir été interrompu par la pandémie de Covid-19. Ils n’ont fait qu’un seul voyage en avion dans les Pouilles pour Lecce. L’Inter de Milan également a pris le train pour Rome, l’AS Roma a pris le train pour Milan et Ferrare, alors que Naples s’est déplacé en avion pour Vérone, Gênes et Milan.
En Angleterre, des trajets en train non systématiques
Les footballeurs de la Premier League prennent le train mais pas systématiquement. Lorsque le trajet est court, c’est-à-dire moins de trois heures, les footballeurs, normalement, prennent le car ou le train. Sinon, ils prennent l’avion. Au mois d’août, les joueurs de Liverpool se sont fait remarquer en prenant le train direction Londres pour affronter Fulham (à moins de tois heures). Mais la Premier League est loin d’être un modèle pour sa lutte contre le réchauffement climatique. Il y a en Angleterre aussi beaucoup de scandales, notamment lorsque les joueurs prennent l’avion pour des petits trajets. Manchester United, par exemple, a fait dix minutes d’avion pour aller à Leicester et éviter la circulation, ce qui a fait scandale en 2021. Bloomberg a révélé il y a quelques jours que les avions privés, de plus en plus prisés par les entreprises depuis la pandémie, manquaient. Thomas Tuchel, l’entraîneur de Chelsea et ancien entraîneur du PSG, s’en est ouvertement plaint et a même justifié avoir perdu 3-0 face à Leeds à cause du manque d’avions disponibles.
En dehors de la première ligue, il y a un club anglais moins connu et qui est l’un des plus écologiques au monde : le Forest Green Rovers Football Club. Ce club de l’ouest de l’Angleterre joue en troisième division. Il doit sa réputation à son propriétaire Dale Vince, PDG d’Ecotricity, un fournisseur d’énergie verte. En 2010, il vient au secours du club et le change radicalement : alimentation végane pour les spectateurs et les joueurs, tracteurs robots électriques qui tondent une pelouse bio, récupération d’eau ou encore des maillots à base de plastique recyclé. Le club de foot se fait applaudir pour sa neutralité carbone et attire des sponsors. Et puis, en deuxième division cette fois, le club de Reading, à l’ouest de Londres, a dévoilé cet été son nouveau maillot pour ses joueurs. Un jersey à bandes rayées du bleu foncé au rouge cramoisi montrant la hausse des températures chaque année depuis la création du club en 1871.
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