le plus vieux fragment de visage d'Europe occidentale découvert en Espagne

Jusqu’ici le plus ancien représentant de l’espèce humaine dans l’Ouest de l’Europe, daté entre 800.000 et 900.000 ans, était Homo antecessor, découvert dans la Sierra espagnole de l’Atapuerca.

Des fragments d’os retrouvés en Espagne appartiennent au visage humain le plus ancien connu en Europe occidentale, affirment des chercheurs. Une découverte relayée dans un article publié dans la revue Nature et rapportée ce jeudi 13 mars par le Guardian.

Les restes fossilisés ont été découverts dans une couche géologique profonde du Sima del Elefante près d’Atapuerca à Burgos (Espagne). Ils constituent la joue gauche et la mâchoire supérieure d’un adulte appartenant à une espèce humaine qui a vécu sur la péninsule ibérique entre 1,1 million et 1,4 million d’années avant notre ère.

Cette étude « introduit un nouvel acteur dans l’histoire de l’évolution humaine en Europe », a dit sa première autrice, Rosa Huguet, de l’Université espagnole de Tarragona, dans un point de presse.

Jusqu’ici le plus ancien représentant de l’espèce humaine dans l’ouest de l’Europe, daté entre 800.000 et 900.000 ans, était Homo antecessor, découvert dans la Sierra espagnole de l’Atapuerca. L’endroit situé au nord de l’Espagne abrite au moins dix sites archéologiques exceptionnels. Et c’est à moins de 250 mètres d’Homo antecessor qu’une équipe espagnole a découvert ATE7-1.

« Homo affinis erectus » ou « Pink »

L’équipe espagnole déclare que les nouveaux restes découverts ressemblent à Homo erectus. Mais en raison de l’incertitude sur l’identité du fossile, l’équipe de chercheurs a désigné l’espèce sous le nom de Homo affinis erectus, celui-ci reflétant sa relation étroite avec l’humain plus ancien. Les chercheurs ont par ailleurs surnommé le fossile « Pink », en référence au groupe de musique Pink Floyd, dont l’album The Dark Side of the Moon se traduit par La cara oculta de la luna en espagnol, cara oculta signifiant « visage caché ».

La Dr María Martinón-Torres, directrice du Centre national de recherche sur l’évolution humaine à Burgos, a déclaré que « Pink » avait une structure nasale plus plate que celle que l’Homo antecessor, au visage plus moderne et aux os nasaux proéminents semblables à ceux de l’Homo sapiens.

Impossible à ce stade de déterminer le sexe, et encore moins l’âge de « Pink ». En revanche, avec trois petits outils de pierre, des os d’animaux visiblement marqués de striures, et de nombreux indices paléobotaniques, l’équipe a une bonne idée de l’environnement dans lequel il évoluait. Un paysage de forêt humide, avec une végétation de type méditerranéen, riche en volatiles, rongeurs et macaques, chevaux et bovidés, et même quelques bisons et hippopotames. Évoluant sous un climat plus tempéré qu’aujourd’hui.

Pour Chris Stringer, responsable de la recherche sur l’évolution humaine au Musée d’histoire naturelle de Londres, ce fossile est « une découverte très importante ».

« C’est une autre étape vers la compréhension des premiers Européens », a déclaré le Dr José María Bermúdez de Castro, co-signatzaire de l’étude. « Nous savons désormais que cette première espèce avait une apparence rappelant les spécimens inclus par beaucoup dans Homo erectus (…) D’autres fossiles devraient être trouvés dans d’autres sites contemporains pour parvenir à une conclusion plus solide sur l’identité de cette espèce. »

Hugues Garnier avec AFP Journaliste BFMTV

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