De 1,7% à 3,8%. L’astéroïde YR4, découvert en décembre 2024, voit sa probabilité d’entrer en collision avec la Lune en 2032 légèrement augmenter, selon la Nasa. Mais pas d’inquiétude: une telle collision serait sans danger pour la Terre, selon les scientifiques.
Un impact qui attise la curiosité des scientifiques. Si l’astéroïde 2024 YR4 ne présente quasiment plus aucun risque d’entrer en collision avec la Terre, la probabilité qu’il heurte la Lune en 2032 a grimpé, rapporte la Nasa dans son dernier communiqué publié ce mercredi 2 avril.
« Les experts du Centre d’étude des objets proches de la Terre du Jet Propulsion Laboratory de la NASA ont mis à jour la probabilité que (l’astéroïde) 2024 YR4 percute la Lune le 22 décembre 2032, passant de 1,7% fin février à 3,8%, sur la base des données (du télescope) Webb et des observations des télescopes terrestres », annonce l’agence spatiale américaine.
« Il y a encore 96,2% de chances que l’astéroïde passe à côté de la Lune », rappelle-t-elle dans le même temps.
Jusqu’à 3,1% de risque de collision avec la Terre
Découvert en décembre 2024, l’astéroïde YR4 présente à l’époque un risque non négligeable d’entrer en collision avec la Terre en 2032. Les scientifiques classent d’abord l’astéroïde au niveau 3 de l’échelle des risques d’impact Torino, qui s’échelonne de zéro à dix.
Pendant un temps, le risque de collision grimpe jusqu’à 3,1% selon la Nasa et jusqu’à 2,8% selon l’Agence spatiale européenne (ESA).
« Aucune conséquence pour la Terre »
À l’époque, c’était la première fois qu’un objet céleste d’au moins 10 mètres présentant au moins 1% de probabilité de heurter la Terre était identifié. Depuis, le risque de collision a chuté pour devenir quasi nul (0,001%).
En cas d’impact, quelles seraient les conséquences? Pour Patrick Michel, docteur en astrophysique et directeur de recherche au Centre National de la Recherche scientifique (CNRS) à l’Observatoire de la Côte d’Azur, aucune raison de s’inquiéter.
« Aucune conséquence pour la Terre », assure-t-il à BFMTV.com.
« C’est possible que (l’impact) éjecte de la matière qui pourrait frapper la Terre, mais je doute fortement que ça cause une menace majeure », estime également l’ingénieur pour l’université d’Arizona David Rankin à New Scientist.
Par ailleurs, « dans le faible cas où l’astéroïde percuterait la Lune, son orbite ne serait pas modifiée », assure la Nasa.
« Une super expérience » scientifique
La collision lunaire présenterait en revanche un intérêt pour les scientifiques. « Ce serait une super expérience si on pouvait observer cet impact, qui nous permettrait d’avancer dans nos connaissances de ce processus et vérifier nos modélisations », ajoute Patrick Michel à BFMTV.com.
« Nous savons déjà que la Lune est couverte de cratères et que de très petits objets célestes entrent constamment en collision avec sa surface, mais nous n’avons jamais observé de collision impliquant un objet de plus de 50 mètres de diamètre. Ce serait incroyable », abonde Julia de Leon, astronome pour l’Agence spatiale européenne, auprès de El País.
Les dernières observations de l’astéroïde YR4 menées grâce au télescope James Webb ont permis d’en savoir plus sur l’objet céleste. Son diamètre, un temps évalué entre 40 et 90 mètres, est « désormais estimé entre 53 et 67 mètres, soit environ la taille d’un immeuble de 10 étages », indique la Nasa.
Ce qui signifie qu’en cas de collision avec la Lune, le cratère causerait un « cratère de 600 mètres à 1,2km » de diamètre, puisque les scientifiques estiment que le cratère lunaire devrait faire « 10 à 20 fois le diamètre de l’astéroïde », selon Patrick Michel. Une estimation que les experts pourront potentiellement confirmer ou infirmer en 2032.
Une probabilité encore amenée à évoluer
La perspective d’une collision lunaire attise d’autant plus la curiosité des scientifiques que l’impact pourrait être visible par les humains. « Le flash d’impact de la roche vaporisée serait visible depuis la Terre, même pendant la journée », estime le scientifique à l’Imperial College of London Gareth Collins auprès du journal New Scientist.
La probabilité d’une collision entre l’astéroïde et la Lune reste encore largement incertaine et reste amenée à évoluer dans les prochaines semaines et les prochains mois.
« La probabilité d’impact d’un astéroïde augmente souvent dans un premier temps, avant de tomber rapidement à zéro à mesure que la région d’incertitude représentant toutes ses orbites possibles se rétrécit et s’éloigne de la Terre », rappelle l’Agence spatiale européenne (ESA).
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