Le "loup terrible", espèce disparue depuis plus de 10.000 ans ressuscitée grâce au clonage?

La société de biotechnologie américaine Colossal Biosciences, a affirmé lundi avoir donné naissance à une espèce de loups disparue depuis 10.000 ans, grâce à des techniques de clonage. Une nouvelle contestée par plusieurs scientifiques qui relèvent un ADN trop éloigné du véritable loup.

Sur la une du Time ce lundi 9 avril, un magnifique loup blanc apparait, pour annoncer le retour d’une espèce disparue depuis 10.000 ans. Le tout grâce à des techniques de clonage et d’édition génétique. Et pourtant, plusieurs scientifiques contestent le fait que cette race ait été ressuscitée.

Un peu plus tôt, la société de biotechnologie américaine, Colossal Biosciences, a affirmé avoir donné naissance à trois « loups terribles »: Romulus, Remus et Khaleesi. Interrogés par la BBC et d’autres médias, des experts indépendants affirment qu’ils ne sont pas réellement des loups terribles.

En effet, les experts ont souligné d’importantes différences biologiques entre le loup sur la couverture de Time et le loup terrible qui errait et chassait pendant la dernière période glaciaire, notamment au niveau de l’ADN.

« Des caractéristiques similaires à celles d’un loup »

Pour paléogénéticien Nic Rawlence, l’ADN de cet ancien loup est trop endommagé pour être copié ou cloné biologiquement. « C’est comme si on mettait de l’ADN frais dans un four à 250°C toute la nuit », a-t-il déclaré auprès du média britannique.

Colossal Biosciences n’aurait donc pas créé à l’identique cette espèce. Ce clonage serait en réalité une sorte d’hybride selon le spécialiste. « Colossal a créé un loup gris, mais avec des caractéristiques similaires à celles de cette espèce de loup, comme un crâne plus grand et une fourrure blanche », a précisé Nic Rawlence.

Pourtant, la biologiste chez Colossal Biosciences, Beth Shapiro, a décrit cette « désextinction » comme la création d’animaux avec les mêmes caractéristiques.

« Ils ont exagéré »

Le zoologiste Philip Seddon de l’Université d’Otago en Nouvelle-Zélande a rejeté l’idée que ses nouvelles naissances soient de véritables « loups terribles ». « Il s’agit d’avancées dans le domaine de la technologie génétique, (…) mais le retour des loups terribles? Non », a-t-il déclaré à la BBC.

Même son de cloche pour Corey Bradshaw, professeur d’écologie mondiale à l’université australienne Flinders, qui s’est montré sceptique quant aux affirmations de Colossal. Pour elle, il est pratiquement impossible de modifier l’intégralité du génome d’animaux.

« Ces légères modifications semblent avoir été dérivées de matériaux de loups terribles récupérés. Cela en fait-il un loup redoutable? Non. S’agit-il d’un loup gris légèrement modifié ? Oui », a déclaré Corey Bradshaw à Reuters. « Ils ont exagéré. Au pire, ils mentent « , a-t-elle ajouté.

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