Qui est Carlos Tavares? En 4 épisodes, BFM Business vous propose de revenir sur l’ascension de ce « fou d’automobile », devenu l’emblématique patron de Stellantis.
C’est un coup de tonnerre dans le monde de l’automobile: le 1er décembre, Stellantis annonce le départ de son patron, Carlos Tavares. Une démission « avec effet immédiat », un an avant l’échéance de son mandat.
« Psychopate de la performance », « fou d’automobile », Carlos Tavares ne ressemble pas aux autres patrons du secteur. Mais qui est-il? Dans notre nouveau podcast « La Saga Carlos Tavares », Valentin Grille et Hedwige Chevrillon, journalistes à BFM Business, retracent son parcours, à travers des archives et des anecdotes.
De sa naissance au Portugal à sa première voiture en passant par sa passion pour le sport automobile, Carlos Tavares restera « un ovni » dans le monde des grands capitaines d’industrie français, comme l’explique Hedwige Chevrillon:
« Carlos Tavares, c’est un peu une anomalie sociologique dans l’élite française, voire parisienne ».
Et pourtant, ce « car guy », « ni financier, pas commercial, mais capable de bousculer ses ingénieurs, on dira de lui qu’il a de l’essence dans les veines », comme le relate Valentin Grille, collectera les plus grands succès.
De Renault à PSA
Son passage à Renault avec Carlos Ghosn sera marqué par la renaissance d’Alpine, le restylage de la Mégane, la vente de plus de quatre millions d’exemplaires du Scenic, mais aussi par l’éviction de son rival Patrick Pélata. Il deviendra numéro 2 de la marque au Losange en l’éclipsant suite à une affaire d’espionnage économique rocambolesque.
En 2013, il provoque la colère de Carlos Ghosn, et débarque à la tête du rival: PSA, où il va appliquer sa stratégie de réduction des coûts et de « pricing power ». Celui qui se décrit comme un « psychopathe de la performance » va appliquer à PSA une cure d’austérité et, avec son plan « Back in the Race », sauvera le groupe. Carlos Tavares, décrit comme « un tueur avec le sourire », réussira son pari: les marges s’envolent.
Alors pourquoi ce départ en 2024? La faute à l’électrique? Au Covid? Pourquoi « le miracle Tavares » s’est effondré? Pour notre journaliste Hedwige Chevrillon, « il perd le fil humainement », les résultats ne sont plus là et celui qui « veut rester maître toujours de son destin », « appuiera en fait sur le bouton en démissionnant brutalement quand même ».
Episode 1: Carlos Tavares, le fou d’auto qui venait de loin
Carlos Tavares compte parmi les patrons les plus brillants du milieu des affaires françaises, mais son profil tranche par rapport aux autres grands capitaines d’industrie. Dans ce premier épisode, nous revenons sur les origines de ce pur produit de Renault.
Episode 2: D’ingénieur à numéro 2, les années Renault
« Un très brillant sujet ». Ce sont les mots de Louis Schweitzer, président de Renault de 1992 à 2005. Le sujet, bien sûr, c’est Carlos Tavares, qui sort de Centrale en 1991 et se retrouve immédiatement embauché au centre d’essais Renault à Aubevoye, dans l’Eure. Il est immédiatement repéré et pousse ses pions jusqu’à se voir confier, en 1998, un chantier d’ampleur: le restylage de la Mégane et de ses dérivés, dont le Scenic, dont il se vendra plus de quatre millions d’exemplaires. Puis en 1999, sa carrière prend un nouveau tournant.
Episode 3: Peugeot sauvé des eaux
« Nous sommes devenus des psychopathes de la performance ». Carlos Tavares l’admet bien volontiers, il a ses obsessions. Et parmi elles, réduire le plus possible les coûts des entreprises qu’il dirige. À son arrivée début 2014 chez Peugeot-Citroën, c’est une cure d’austérité qui se profile pour la marque. Côté syndicats et salariés, ce transfuge du concurrent inquiète.
Episode 4: Des adieux électriques
Le 16 janvier 2021, Carlos Tavares frappe un grand coup: PSA se rapproche officiellement de Fiat-Chrysler. Le président du Conseil de surveillance, Louis Gallois, salue à l’époque « la plus grande fusion de l’industrie automobile depuis son origine ». Stellantis est finalement rattrapé en 2024 par les travers de la méthode Tavares. La précieuse marge descend sous les 10% pour la première fois depuis des années. Le patron se retrouve poussé vers la sortie.
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