Les canicules récemment enregistrées en Europe interrogent sur la résistance de notre corps aus fortes températures. 60.000 morts ont été causées par la chaleur sur le continent pendant l’été 2022.
Peut-on vraiment mourir de chaud? En Italie, en Algérie, en Tunisie, en Grèce, les vagues de chaleur intenses qui ont poussé allègrement les thermomètres à approcher voire dépasser les 45°C (49°C à Alger et Tunis, 47°C en Sardaigne, 45°C en Catalogne) ont pris fin. Mais à partir de quelles températures les fonctions vitales du corps humain auraient-elles pu être menacées?
Danger de l’exposition prolongée à la chaleur
Selon les spécialistes (médecins et chercheurs), les risques de mourir d’une chaleur trop importante sont avant tout liés à la durée d’exposition, mais l’âge et l’état de santé ont aussi une importance. On retrouve à ce titre une grande majorité de personnes de 80 ans et plus parmi les plus de 60.000 décès causés par la chaleur en Europe, dont 4807 en France, durant l’été 2022. Les températures potentiellement létales sont donc variables en fonction des individus.
Pour rester en bonne santé, c’est avant tout la température générale du corps qui compte: elle doit rester proche de 37°C et peut légèrement osciller en fonction des personnes et du moment de la journée (le corps est plus chaud le soir que le matin). Les personnes âgées peuvent parfois voir leur température descendre jusqu’à 36°C dans la matinée. En revanche, toute température au-dessus de 37,5°C doit être considérée comme un signe de fièvre.
Pour modifier sa température par lui-même, le corps humain est doté d’un système de thermorégulation qui se base sur la transpiration et la vasodilatation (mains et jambes gonflées voire rouge, peau plus chaud). Mais parfois, cela ne suffit pas et cela peut mener à un coup de chaleur, c’est-à-dire une situation où la température du corps est égale où supérieur à 40°C, sous le seuil effet de la chaleur ambiante.
« On peut faire un coup de chaud dès 30°C sans protection, on en voit tout l’été sur les plages », expliquait en 2022 à BFMTV.com le Dr Jean-Louis Bensoussan, médecin et secrétaire général du syndicat de médecins généralistes MG France.
Les personnes âgées sont à ce titre plus sensibles à la chaleur car leur corps fait moins de réserves d’eau et ne peut donc pas une thermorégulation par transpiration aussi efficace que les personne plus jeunes.
Résistance à plus de 100°C dans certaines conditions
Les températures les plus élevées auxquelles un être humain peut être confronté sont celles des saunas: entre 70°C et 100°C, pour une durée conseillée de 15 minutes maximum par session, pour une personne en bonne santé et à partir de 3 ans, selon le site spécialisé Guide-piscine. Au-delà, la séance devient dangereuse: en 2010, un Russe est ainsi décédé en finale des championnats du monde de sauna, où les participants devaient passer le plus de temps possible dans un espace chauffé à 110°C. Il y était resté six minutes.
Mais pour le commun des mortels, il est très improbable de décéder de croiser une telle température sans le vouloir. La plus haute température officiellement enregistrée sur Terre est de 56,6°C (134° Farenheit), le 10 juillet 1913 dans la vallée de la Mort. Si le record est contesté, comme l’explique nos confrères du Parisien, les températures dépassent aujourd’hui régulièrement les 50°C, sans que les visiteurs ne soient pour autant en danger de mort.
L’air humide est plus dangereux
Dans ces deux cas, les températures étaient effectivement très élevées mais étaient rendues supportables par le fait taux d’humidité de l’air (pas plus de 20% pour un sauna et environ 10% dans la vallée de la Mort en été).
L’humidité est en effet un facteur aggravant de la chaleur, notamment car elle empêche l’évaporation de la transpiration et qu’elle rend plus difficile la respiration. Selon une étude publiée en janvier 2022, la température la plus élevée que peut supporter le corps humain est de 31°C lorsque le taux d’humidité est de 100%. Ce taux est toutefois très rare: il n’est souvent même pas atteint quand il pleut et correspond en réalité à un air saturé en vapeur d’eau.
En réalité, les températures peuvent tuer dès que le corps n’est pas dans une condition optimale (jeune et en bonne santé). Pour les personnes sans comorbidités, la mort est toutefois plutôt le résultat d’une déshydratation.
Selon une étude publiée dans la revue Nature Climate change, 75% de l’humanité pourraient être exposés à au moins 20 jours de vague de chaleur à risques mortel par en 2100, contre environ 30% aujourd’hui.
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