Salomé Vincendon

Insecte de l’été, le moustique est à l’origine de piqûres irritantes et peut dans certains cas transmettre des maladies. Un véritable arsenal existe pour les combattre, mais toutes les méthodes ne sont pas aussi efficaces.

Avec le retour de la chaleur vient chaque année la saison des moustiques, leur bourdonnement nocturne, leurs piqûres et tous les inconvénients qui en suivent. Pour lutter contre cet insecte, un arsenal de moyens est disponible en pharmacie ou même au rayon nouvelles technologies, mais dans le lot, tous les produits n’ont pas la même efficacité pour repousser cet individu.

De plus, « aucune mesure isolée n’est efficace à 100%. C’est la somme d’actions individuelles et collectives qui réduit le nombre de moustiques, leur circulation et le nombre d’infections qu’ils transmettent », souligne l’Assurance Maladie.

• Des répulsifs cutanés efficaces

Les moyens les plus connus pour lutter contre les moustiques se trouvent sous forme de crèmes ou de sprays aux vertus répulsives, destinés à maintenir éloignés ces insectes qui peuvent transmettre la dengue, chikungunya et zika.

Il est « conseillé d’utiliser des répulsifs cutanés sur les parties du corps dénudées pour se protéger dans la journée ou en soirée », explique l’Assurance Maladie. Pour être efficaces, ces produits doivent contenir du DEET (N,N-Diéthyl-m-toluamide) – contre-indiqué chez la femme enceinte et l’enfant de moins de deux ans – ou l’IR3535 qui « peut être utilisé chez l’enfant à partir de 6 mois ou la femme enceinte mais à de plus faibles concentrations ».

Le magazine Que Choisir souligne également qu’il est difficile de connaître l’efficacité d’un produit avant application, car cela dépend de sa composition. Il note toutefois que « les répulsifs antimoustiques les plus efficaces sont à base de DEET à des concentrations de 25 %, 30 % voire 50 % ».

Ces produits restant toxiques à haute dose, le site Ameli conseille de choisir plutôt « des répulsifs en crème ou lotion aux répulsifs en spray, en raison du risque d’inhalation ou d’ingestion lors de leur application », et d’éviter toute application sur des plaies ou irritations.

« L’application sur le visage doit être effectuée sans application directe », souligne également le Vidal, et pour que le produit soit efficace, « il faut privilégier l’application le matin et le soir, périodes où les insectes vecteurs de maladies sont les plus actifs. »

La durée de ces protections sur la peau fluctue « selon leur concentration en substances actives », écrit Ameli. Elle « varie de 4 à 8 heures », écrit l’Agence Régionale de Santé de PACA, soulignant que « l’application doit être renouvelée après une baignade ».

• Une moustiquaire pour éloigner l’insecte

Ces filets à très petits trous permettent de se créer une bulle de protection sans avoir recours à des produits chimiques. L’Assurance Maladie conseille d’en installer sur les portes, fenêtres, et autres voies d’entrées, mais aussi sur les lits et berceaux.

La ville de Strasbourg a également distribué des moustiquaires à certains habitants, qui sont placés sur les points d’eau dans les jardins, afin d’éviter que les moustiques – notamment le moustique tigre – vienne y pondre, car leurs larves se développent dans les eaux stagnantes.

Il est également recommandé de porter des vêtements couvrants afin d’éviter les piqûres sur les bras et les jambes.

Pour une protection encore plus efficace, Ameli recommande d’imprégner des moustiquaires d’insecticides, « perméthrine ou association deltaméthrine + transtétraméthrine ».

• Les insecticides pour les éliminer

Les insecticides ont, eux, pour mission non pas de repousser les moustiques, ou de les tenir éloignés, mais de les tuer.

Que Choisir souligne « l’efficacité redoutable » de ces sprays, expliquant que « sur les étiquettes, au paragraphe ‘composition’, les substances chimiques de la famille des pyréthrinoïdes se repèrent à leur nom qui se termine en ‘-thrine’ (transfluthrine, tétraméthrine…) ». Le magazine rappelle toutefois que ces produits « utilisent des substances actives nocives pour la santé, il faut donc en faire un usage modéré ».

Dans la même catégorie, les diffuseurs électriques qui se branchent ne sont pas toujours efficaces selon le magazine, « de plus, ils diffusent de l’insecticide en continu, on le respire toute la nuit ».

Le site de l’Assurance Maladie cite également l’efficacité, moins importante mais existante, « des raquettes électriques à l’intérieur des habitations », de « la climatisation et la ventilation qui réduisent également les risques de piqûre » et « des spirales anti-moustiques ou ‘serpentins fumigènes’ à l’extérieur ou dans les vérandas ».

• Les pièges à moustiques installés dans les villes

Plusieurs villes ont installé dans des zones publiques en extérieur des pièges à moustiques, qui se présentent sous différentes formes mais reproduisent le même système: attirer le moustique et les piéger.

Ces bornes vont « simuler la respiration d’un être humain parce que c’est le point d’attraction principal du moustique », expliquait en juin sur BFM Marseille Pierre Bellagambi, président-directeur général de QISTA, qui fabrique une de ces bornes. Selon lui elles peuvent attraper de 200 à plus de 7000 moustiques par jour dans les zones où il y en a beaucoup.

« Notre machine va émettre les mêmes molécules que vous et moi lorsque nous sommes en activité, et lorsque la femelle moustique sera à proximité elle sera attirée » et piégée dans l’objet, ce qui va « l’empêcher de pondre ses deux cents oeufs toutes les 48 heures », explique-t-il, soulignant qu’il s’agit « d’un outil complémentaire aux méthodes traditionnelles, son avantage est qu’il est de manière constante à l’extérieur ».

Si Que Choisir note l’efficacité des systèmes de ce type à destination des particuliers afin de « réduire la population » des moustiques, le magazine précise que les « femelles moustiques se dirigeront toujours d’abord vers les personnes pour prendre leur repas de sang plutôt que vers le piège ».

• La prévention pour éviter la prolifération

Les autorités sanitaires insistent beaucoup sur le fait que pour éviter la prolifération des moustiques à un endroit, il faut s’en prendre à la source. « Il est important de couvrir, jeter et vider tous les récipients pouvant contenir de l’eau », souligne ainsi la préfecture de l’Ain, car c’est là que les femelles pondent et que les larves se développent.

« Les soucoupes, vases et seaux doivent ainsi être vidés une fois par semaine, et les soucoupes des pots de fleurs remplis avec du sable mouillé. Ces gestes simples sont à même de réduire efficacement le risque de présence de moustique à proximité de votre domicile », explique la préfecture.

Le « moustique aime bien pondre dans des tout petits endroits humides », explique à BFM Alsace Françoise Schaetzel, vice-présidente de l’eurométropole de Strasbourg, qui appelle à « sensibiliser à ce qu’on appelle les bons gestes ».

A Wantzenau (Bas-Rhin), la maire expliquait l’été dernier à BFMTV que la ville mettait en place, en parallèle de solutions comme les bornes anti-moustique, des « zones pour les chauve-souris », et faisait une « réintroduction plus massive des hirondelles ». Ces deux animaux sont des prédateurs du moustique, ce qui permettrait là-aussi en amont, de réduire la population de cet insecte sur place.

• Ce qui ne marche pas du tout

Dans sa liste de produits pour lutter contre les moustiques, l’Assurance Maladie pointe aussi du doigt plusieurs méthodes qui, elles, ne marchent pas du tout pour éviter les piqûres de moustiques: les appareils à ultrasons, les « rubans, papiers et autocollants gluants sans insecticide », les « bracelets anti-insectes contre les moustiques et les tiques », les huiles essentielles – qui ont une « efficacité généralement inférieure à 20 minutes » -, la vitamine B1 et l’homéopathie.

« À l’exception du citriodiol, il faut renoncer à tous les produits naturels à base de plantes, que ce soient des extraits, des huiles essentielles ou de la citronnelle: ils ne protègent pas », écrit de son côté Que Choisir.

Il est aussi important de rappeler qu’il ne s’agit pas de venir à bout de tous les moustiques, de les éliminer complètement, mais de les éloigner ou de réguler leur population afin d’éviter des piqûres qui pourraient transmettre des maladies. Pour rappel, le moustique a une place importante dans la chaîne alimentaire, et sert de nourriture à de nombreuses espèces comme les poissons et les oiseaux.

Salomé Vincendon Journaliste BFMTV

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