Si elle n’est pas courante, la pratique du débridage sur les vélos ou trottinettes électriques peuvent vous faire perdre beaucoup.
Quand on prend son vélo ou sa trottinette pour une balade ou pour aller au travail, lorsque l’assistance électrique est disponible, elle est limitée. La loi impose en effet une vitesse maximum d’assistance de 25 kilomètres/heure. Après quoi, l’assistance s’arrête et seuls vos muscles vous permettent d’aller plus vite pour prendre de la vitesse.
Mais avec les années et le changement des habitudes dans les déplacements, de plus en plus de monde s’est mis à la pratique, et certains vont désormais plus loin avec ce que l’on nomme le « débridage ». Il s’agit d’une technique qui vient « flasher » le micrologiciel interne du moteur, et ainsi supprimer la limite instaurée par le fabricant. La pratique n’est pas difficile à réaliser, mais elle est néanmoins illégale.
• Une pratique sanctionnée par la loi
Débrider son vélo ou sa trottinette peut vous exposer à une amende de 30.000 euros et à une peine d’emprisonnement d’un an si vous êtes le propriétaire du vélo. Vous vous exposez également à des poursuites judiciaires, ainsi qu’à une confiscation du matériel.
Pour les fabricants de « kits » de débridage, la sanction est plus lourde: elle va jusqu’à deux ans d’emprisonnement.
Dans les grandes agglomérations, les contrôles sont d’ailleurs réguliers de la part des forces de l’ordre. Ils disposent d’une machine permettant de vérifier la vitesse maximale autorisée par le micrologiciel et peuvent également réaliser des tests à la volée pour constater l’infraction.
En revanche, si vous disposez d’un véhicule qui était de base débridé, comme certaines trottinettes que l’on peut trouver sur Aliexpress, l’amende sera de 1.500 euros, à condition de pouvoir prouver vos dires.
• Les speedbikes ne sont pas des vélos
Très à la mode dans les grandes villes, le speedbike n’est pas un vélo classique. Ils fonctionnent certes de la même manière, mais il est rarement bridé à 25km/h, et n’est donc pas considéré comme un deux-roues classique.
La loi oblige leur propriétaire à l’utiliser sur les routes normales, en évitant les pistes cyclables, et à porter un casque de scooter/moto en plus d’une immatriculation et d’un équipement précis.
• Le conducteur responsable en cas d’accident
Autre élément en défaveur de cette pratique: en cas d’accident, vous pouvez être déclaré responsable des dommages. Par exemple, si vous vous faites renverser par une voiture ou que vous tombez, votre assurance pourra ne pas couvrir les dommages éventuels, s’il s’avère que vous avez débridé votre vélo ou votre trottinette.
Dans le cas d’un accident de personne, là encore, vous pourriez être considéré comme responsable, même si vous n’étiez pas forcément en tort sur le moment. La vitesse est considérée comme un facteur aggravant, tout comme la volonté de contourner les limitations internes du moteur.
• Un risque pour la sécurité du conducteur
Aller plus vite peut avoir des avantages, mais dans le cas d’un vélo électrique ou d’une trottinette, ces deux moyens de transport n’ont, pour la plupart, pas été conçus pour aller au-delà d’une certaine vitesse, encore moins avec l’assistance électrique.
Le débridage va en effet solliciter grandement plusieurs composants du véhicule comme les freins, qui vont s’user bien plus vite, ou encore les pneus, qui vont être davantage utilisés dans des conditions de circulation anormales. Le cadre peut aussi s’endommager en cas de petits chocs répétés à grande vitesse.
À la fin, des défaillances peuvent être possibles, et donc une perte de contrôle.
• Une batterie qui peut exploser
Débrider son vélo ou sa trottinette, c’est aussi un risque pour la batterie. Elle est sursollicitée, ce qui peut d’abord réduire gravement sa durée de vie, mais peut également engager une dégradation, qui peut aller jusqu’à l’explosion.
L’explosion n’est d’ailleurs pas forcément soudaine, elle peut se produire lorsque le véhicule est à l’arrêt et donc provoquer des dommages plus graves, comme un incendie.
• Une garantie qui saute
Autre élément important à prendre en compte: la garantie. L’un des aspects que l’on oublie trop souvent dans le cas d’un vélo ou d’une trottinette électrique, c’est qu’il dispose comme n’importe quel produit d’une garantie constructeur et de conformité.
Dans les deux cas, si vous débridez votre véhicule, cela annulera la garantie. En cas de problème, vous n’aurez droit à aucun remboursement ou réparation via le circuit officiel. S’il y a un pépin, ce sera donc à vos frais.
En définitive, si l’envie d’aller plus vite est alléchante, le débridage représente un risque bien plus élevé qu’il n’a d’avantages. Au-delà des conséquences techniques que la pratique peut causer, elle peut également avoir un impact grave en cas d’accident, compte tenu de la vitesse.
Par ailleurs, les faits démontrent globalement l’inutilité d’augmenter la vitesse maximum possible d’un véhicule à assistance électrique comme les vélos et les trottinettes: sur un trajet d’une quinzaine de kilomètres, passer de 25km/h à 50km/h ne fait gagner que quelques minutes, tout au plus.
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