Le groupe Facebook "La Brigade des Beaufs - BR23" organise un rassemblement des "plus belles autos de Noël" à Troyes.

Si la pratique se développe en France, elle reste interdite comme nous l’a rappelé la Sécurité routière. Les décorations Noël peuvent en effet se décrocher du véhicule et la réglementation sur les éclairages reste assez stricte.

Si de plus en plus de Français décorent leur voiture pour Noël, cette pratique reste interdite. En cette période de fêtes de fin d’année, les forces de l’ordre peuvent toutefois faire preuve d’une certaine tolérance, ce qui peut créer une certaine confusion.

Quelle sanction?

C’est ce qui est arrivé à un automobiliste, arrêté lors d’un contrôle routier, près de Troyes (Aube). Dans un post sur leur page Facebook, les gendarmes racontent avoir facilement repéré le véhicule avec ses nombreuses décorations, notamment une guirlande lumineuse recouvrant une bonne partie de la carrosserie.

« Le conducteur, au bon état d’esprit, a expliqué vouloir célébrer l’esprit de Noël. Les gendarmes lui ont demandé, après un rappel à l’ordre, de démonter son installation avant de repartir, pour éviter tout risque d’accident », peut-on lire, avec un lien vers l’article du Code de la Route de la section « Eclairage et signalisation des véhicules ».

Le jeune homme de 23 ans propriétaire du véhicule, Kyllian, a raconté sa mésaventure à France 3 Champagne-Ardenne. Il explique notamment avoir été surpris: dans un premier temps, les gendarmes semblaient « enthousiastes », lui posant des questions sur son installation et prenant des photos du véhicule.

C’est ensuite que le ton aurait changé, en lui demandant de tout retirer s’il souhaitait repartir sans être verbalisé.

« J’ai passé 30 minutes à tout enlever. Même le lutin farceur à l’avant, sur le logo Seat, je n’ai pas pu le laisser: c’est pas très sympa. Ils ont dû me passer leur couteau pour que je l’enlève. Il avait une sorte de petite robe, elle est un peu déchirée », témoigne-t-il à nos confrères.

Dans les témoignages recueillis par BFMTV, comme pour nos confrères de France 3, les automobilistes interrogés évoquaient pourtant jusqu’ici une certaine tolérance des forces de l’ordre.

« Moi personnellement pour l’instant non je ne me suis pas fait arrêter, j’ai croisé plusieurs fois les forces de l’ordre, ils sourient, je n’ai que des réactions positives jusqu’à présent donc pourvu que ça dure », nous explique par exemple Sébastien, qui a décoré son véhicule pour la deuxième année consécutive.

En théorie, si on se réfère à l’article du Code de la Route mentionné par les gendarmes, l’ajout d’éclairage non réglementaire expose un automobiliste à une contravention de troisième classe (68 euros forfaitaire, 45 euros minorée) et un cycliste une contravention de première classe (11 euros forfaitaire).

Pourquoi c’est interdit

La réglementation encadre en effet assez strictement l’éclairage des véhicules, comme nous l’a confirmé la Sécurité routière.

Il y a en particulier un certain code couleurs à respecter, avec un éclairage blanc à l’avant, rouge à l’arrière et des clignotants orange. Les décorations de Noël, en particulier les guirlandes lumineuses, peuvent ainsi perturber les autres usagers de la route.

Le décret récent pour renforcer la visibilité des cyclistes et des trottinettes visait justement à établir des règles précises pour ces engins, au même titre que pour les voitures. Et d’éviter ainsi une surenchère d’illuminations et des vélos « sapins de Noël », nous confiait une porte-parole de la Sécurité routière.

Danger potentiel pour les motards

Autre argument, mis en lumière avec un fait divers assez extrême: un automobiliste, avec une voiture recouverte de guirlandes électriques, a récemment été flashé à 219 km/h sur une route limitée à 130 km/h. En bonus, il s’agissait d’un jeune permis, soumis à une limitation à 110 km/h, encore plus largement dépassée.

Si cet excès de vitesse justifiait déjà un retrait du permis de conduire, les gendarmes relève aussi l’infraction liée à ces décorations:

« C’est formellement interdit. Si cela se décroche du véhicule, cela risque d’engendrer des risques pour les autres véhicules. Une guirlande qui se décroche peut se prendre dans les roues d’un motard et cela peut le mettre au sol”, a expliqué le chef d’escadron à France 3.

Il confirme au passage ce phénomène naissant:

“Ces véhicules décorés de la sorte commencent à se développer en France. On en voit de plus en plus. C’est interdit. S’il s’agit d’une démonstration sur un parking, en fixe, il n’y aurait pas de problème, mais sur la route ce n’est pas autorisé. Certes, c’est très joli, mais cela crée un danger pour les autres usagers”.

Des rassemblements malgré l’interdiction?

Malgré cette interdiction, certains rassemblements de voitures de Noël s’organisent. Parfois à l’initiative de municipalités, dans le cadre d’un défilé par exemple, et d’autres par de simples automobilistes.

Kyllian, le conducteur à qui les gendarmes avaient demandé de retirer ses décorations près de Troyes, a expliqué à France 3 qu’il les remettrait au moins une fois… pour participer à un rassemblement de ce type.

Un événement « Balade de Noël » qu’on retrouve facilement sur Facebook et organisé par « La Brigade des beaufs – BR23 » ce dimanche 22 décembre.

Le groupe Facebook « La Brigade des Beaufs – BR23 » organise un rassemblement des « plus belles autos de Noël » à Troyes. © La Brigade des Beaufs – BR23 – Facebook

« Je précise que chacun est maître de son véhicule et responsable de son véhicule, vous acceptez donc, en participant, d’assumer toute responsabilité en cas de contrôle des forces de l’ordre », souligne la description de l’événement.

À voir si les autorités feront preuve de tolérance sur ce rassemblement qui comptait seulement 5 participants et 7 intéressés à quelques jours du rendez-vous donné.

Son organisateur reste confiant et confirme dans un commentaire le maintien de l’événement « malgré tous les articles qui tournent ».

« Aux yeux de la loi nous sommes des dangers publics, mais on prendra le risque de déambuler dans les rues troyennes pour rendre la fin d’année un peu plus féerique », explique-t-il.

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