l'UFC-Que Choisir porte plainte contre Stellantis

L’association de consommateurs porte plainte contre le groupe Stellantis pour pratiques commerciales trompeuses, tromperie aggravée et mise en danger délibérée de la vie d’autrui dans l’affaire des airbags défectueux. Elle demande aussi l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire.

Nouvelle étape dans le scandale des airbags Takata. Alors que Citroën vient d’étendre son rappel « Stop Drive » au Nord de la France et à toute l’Europe, l’UFC-Que Choisir porte plainte contre Stellantis, le groupe automobile qui possède la marque aux chevrons.

« Zones d’ombres persistantes »

Après une mise en demeure déposée en juin 2024, l’assocation de consommateurs explique prendre cette décision « face aux zones d’ombre persistantes dans la gestion plus que chaotique du scandale des airbags Takata ». Elle porte plainte auprès de la Procureure de la République de Versailles pour pratiques commerciales trompeuses, tromperie aggravée et mise en danger délibérée de la vie d’autrui.

L’UFC-Que Choisir évoque des « retards et incohérences accumulés dans cette affaire », qui « ont conduit à une situation dramatique ».

Les pouvoirs publics aussi pointés du doigt

Alors que le problème était connu depuis longtemps, Stellantis se voit ainsi reprocher sa « gestion tardive et à géométrie très variable des rappels de véhicules opérés en France », avec des premiers rappels lancés seulement en mai 2023 en outre-mer « après plusieurs décès », puis deux autres accidents, dont un mortel, pour lancer une campagne en métropole début 2024.

Une situation jugée « incompréhensible, tout comme le manque d’initiatives efficaces de la part des pouvoirs publics pour pallier la conduite calamiteuse, par ce constructeur, de ses rappels ».

Aucune campagne de rappels « classique » (sans cette mention « Stop Drive » qui invite les propriétaires concernés à ne plus utiliser leur véhicule avant le changement d’airbag, n’a par exemple été « imposée par nos autorités étatiques entre 2017 (date de la condamnation américaine de Takata, avant sa faillite) et 2023 (date des premiers « stop-drive » imposés en outre-mer) », souligne le communiqué de l’association. « Et ce malgré la création en 2020 d’un ‘gendarme’ national spécialement compétent sur le secteur (le SSMVM – service de surveillance du marché des véhicules et des moteurs) », ajoute-t-elle.

Un SSMVM, dont la responsable, Catherine Bieth, s’était montré assez critique envers ce rappel de Citroën dans une interview au Parisien en juin dernier. Le ministère des Transports vient de son côté de lancer une campagne de communication pour sensibiliser les automobiles, avec de nombreuses autres marques concernées et sur une période très large: les véhicules produits entre 1998 et 2019.

Ouverture demandée d’une commission d’enquête parlementaire

« Au vu de l’ampleur du scandale et des dysfonctionnements constatés, tant des constructeurs que des pouvoirs publics », l’association « sollicite par ailleurs la création d’une commission d’enquête parlementaire ».

L’occasion de faire « la lumière sur les risques concrets auxquels les consommateurs ont été exposés, et la part de responsabilité des différents acteurs concernés ».

L’UFC-Que-Choisir demande aussi à Stellantis d’indemniser les propriétaires de véhicules immobilisés en raison de ce problème d’airbag. Des client qui « ont subi, voire subissent encore, différents préjudices en lien avec l’immobilisation forcée de leur véhicule ».

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