Un chien est mort fin janvier de la leptospirose sur l’île de Bréhat, dans les Côtes d’Armor. Cette maladie, transmissible à l’homme, peut être mortelle. En France, environ 600 cas de leptospirose humaine sont recensés tous les ans.

L’île de Bréhat, dans les Côtes-d’Armor, est en alerte après la découverte chez un chien d’un cas de leptospirose, une maladie transmissible à l’homme. Stéphane et Johanna, habitants de l’île, ont perdu leur chienne, Sweet, morte de cette maladie le 27 janvier.

« Elle a commencé à vomir le samedi et était très mal le dimanche », racontent-ils à Ouest-France. « Nous l’avons amenée chez le vétérinaire mais ses constantes étaient mauvaises. Sweet est décédée le lundi matin, avant qu’on puisse lui dire au revoir. »

La leptospirose est une maladie bactérienne qui peut se transmettre de l’animal à l’être humain par les urines, selon l’Institut Pasteur. Environ un million de cas de leptospirose humaine sont recensés chaque année dans le monde, avec 6% de décès, d’après Santé publique France, un organisme public dépendant du ministère de la Santé.

Après la découverte de ce cas canin, la mairie de Bréhat a partagé lundi sur ses réseaux sociaux un document de prévention de l’Agence régionale de Santé Bretagne sur la leptospirose. L’ARS préconise de consulter un médecin en cas de fièvre, de maux de tête et de douleurs musculaires et articulaires dans les trois semaines après une activité en eau douce. La leptospirose se transmet notamment au contact d’eau contaminée par l’urine de rongeurs infectés.

Des mesures de prévention

En prévention, l’ARS conseille de prendre une douche savonneuse immédiatement après avoir effectué une activité en eau douce, de rincer son matériel (kayak, planche…) à l’eau potable, d’éviter de se baigner et de bien nettoyer toute plaie qui a pu être en contact avec l’eau douce.

La mairie de Bréhat tente aussi de lutter contre les rongeurs qui peuvent porter la maladie. « Nous travaillons avec la société de chasse locale. Cet hiver, nous en avons piégé une vingtaine mais le problème est sans fin car il y a beaucoup d’îlots, sur lesquels ils se réfugient », déclare Marion Régler, élue locale et maraîchère, à Ouest-France.

« Nous allons sûrement suivre les recommandations du vétérinaire et proposer aux propriétaires de chiens la vaccination de leurs animaux », ajoute-t-elle. En France, « un vaccin humain est proposé uniquement aux travailleurs très exposés, comme les agriculteurs, les éleveurs, les égoutiers et les éboueurs », explique l’Institut Pasteur, spécialisé dans les maladies infectieuses. Il existe d’autres vaccins contre la leptospirose pour les chiens et les animaux d’élevage.

Stéphane et Johanna, propriétaires de Sweet, avaient vacciné leur chienne. « Mais (nous) avions oublié le rappel, à faire tous les ans », déplorent-ils.

« Son décès a été extrêmement brutal », regrette le couple. « Sweet nous accompagnait tous les jours au travail. Nous voulons alerter les autres propriétaires de chiens sur le sujet. »

Une hausse des cas en France ces dernières années

Chez le chien, la leptospirose peut provoquer dans sa forme classique un large éventail de symptômes, comme la fièvre, la gastro-entérite, la jaunisse, des urines foncées, une déshydratation importante… Dans des formes plus sévères, comme celle qui a touché Sweet, elle peut provoquer une mort rapide.

Chez l’humain, elle se manifeste, après une durée d’incubation de 5 à 14 jours, par des symptômes ressemblant à ceux de la grippe. Elle peut toutefois évoluer et atteindre les reins, les poumons, les méninges et le foie. La maladie, qui touche particulièrement les collectivités d’Outre-mer, se traite généralement par la prise d’antibiotiques.

Si elle « reste relativement rare en France hexagonale, une hausse du nombre de cas de leptospirose a été récemment observée, de 300 cas par an, à 600 cas depuis 2014 », selon les données de Santé publique France. Le ministère de la Santé affirme que « les raisons de cette émergence ne sont pas clairement identifiées et sont probablement multiples (réchauffement climatique, notamment hivers plus doux, augmentation des populations de rongeurs, augmentation des activités à risque, etc.) ».

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